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Envie d’éliminer les calories après Noël ? Attention aux applis santé ou fitness, certaines vous feront plus de mal que de bien
©Reuters

Santé

Les applications de fitness et de santé se sont multipliées avec l'apparition des smartphones. Elles sont pratiques pour aider les utilisateurs à se mettre au sport en étant bien encadré. Mais dans le flot d'applications disponibles, certaines peuvent faire plus de mal que de bien.

Raphaël  Moreaux

Raphaël Moreaux

Journaliste pour http://TICpharma.com, site spécialisé sur la transformation numérique des industries de santé, proposé par l'Agence de presse médicale (APM). 

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Atlantico : Les applications de santé se sont développées ces dernières années, que ce soit avec les smartphones ou les bracelets connectés. Elles nous promettent d'atteindre des objectifs qui vont nous permettre de retrouver la forme facilement. Mais quels sont les dangers de ces applications pour la santé ? Les objectifs affichés sont-ils vraiment réalistes par rapport à la morphologie des utilisateurs ? Sont-elles recommandées à tous ?

Raphaël Moreaux : Le problème, c'est qu'il existe énormément d'applications disponibles sur le marché. Les derniers chiffres font état de 295.000 applications sur les différents sites de téléchargement d'applications et "stores". Il faut distinguer celles qui sont dans la catégorie bien-être et celles qui seront plus propres aux domaines médicaux. Celles-là sont vraiment des applications médicales qui aident dans le suivi de certaines pathologies, dans le suivi des patients. Dans la santé et bien-être, il va plus s'agir de podomètres pour mesurer son activité physique, son pouls, sa pression. 

Le premier danger ce sont les applications qui vont se réclamer du bien-être de la santé et du fitness alors qu'elles vont rentrer dans le domaine médical. Elles vont donner des conseils médicaux. Une application qui peut revêtir le statut de dispositif médical va pouvoir apporter une aide pour le suivi de la glycémie, le diabète. Elle va devoir répondre à des réglementations très strictes. Une application de santé, de fitness ne va pas répondre aux mêmes obligations réglementaires. Les applications de fitness n'ont aucune réglementation qui va les rendre plus fiables ou sérieuses.

Pour une personne âgée, diabétique ou en insuffisances cardiaques, il va être important de maintenir une activité physique mais elle doit être très contrôlée, très régulée. Ces applications ne seront pas forcement recommandées. Si l'activité physique est trop forte et pas du tout adaptée, elle va présenter des dangers qui peuvent être conséquents. Le plus grand danger, c'est qu'elles donnent des conseils alors qu'elles ne sont pas habilitées pour le faire par des professionnels de santé. Ces applications non-homologuées peuvent dire tout et son contraire. Désormais, les autorités publiques et certains évaluateurs privés qui poussent à une labélisation des applications mobiles de santé et de fitness afin qu'un plus grand nombre d'entre elles soient certifiées. Elles sont vérifiés, leurs conseils sont approuvés et sécurisées pour le public. Elles doivent pouvoir répondre à des normes en termes de sécurité des données.  

Pour qu'une application soit sûre, il faut faire attention à trois points. D'une part, le contenu doit être approuvé par des spécialistes. Il faut ensuite que les données soient hébergées en France. Dès qu'une application recueille des données de santé, la loi oblige que ces données soient sécurisées et stockées en France. Le dernier point est purement réglementaire. L'application doit avoir des conditions générales d'utilisation. Les CGU auxquelles on ne prête pas attention. Sans ces CGU, les applications sont illégales. Il faut faire attention aux profils des utilisateurs que l'on soit un sportif accompli ou un coureur qui veut faire de l'activité de façon peu intensive. Mais maintenant, ces applications s'adaptent au profil des utilisateurs. A partir de certains renseignements, comme la taille, le poids. Elles peuvent adapter leurs conseils aux usages qui en sont fait. Il faut faire le tri entre chaque application pour savoir lesquelles sont les meilleures.  

Quels sont les réflexes à avoir avant de se lancer dans une séance de sport avec son application ? Suffit-il de l'allumer ou des exercices d'échauffements sont à prévoir ? 

Il faut être intelligent. Au moindre doute sérieux, il faut s'adresser à un spécialiste de santé ou un coach qui va pouvoir donner des conseils et un avis sur le bon usage de ces applications. Les médecins connaissent de plus en plus ces applis mais pas tous. Les risques, si on ne fait pas attention, c'est de mal interpréter les conseils qui sont indiqués. Il n'est pas toujours facile de les appréhender quand on ne connait pas le fonctionnement de ce type d'applications.  

Il faut garder un esprit critique par rapport à ces applications. Certaines d'entre elles proposent de prendre des mesures de tension artérielle. Elles ne sont pas prévues pour ces fonctions dans la mesure où un smartphone n'est pas un outil médical. Certaines applications proposent de poser son doigt sur la caméra de son téléphone, mais l'appareil n'est pas un appareil médical. Les mesures enregistrées ne seront pas forcément viables médicalement. 

Les applications de santé recommandent de faire 10.000 pas par jours, mais cette valeur a-t-elle encore du sens ? Comment optimiser cette valeur efficacement malgré des emplois du temps chargés ? 

Cette valeur a été remise en cause. Les podomètres embarqués dans les téléphones sont très utiles pour donner des indications sur son activité. C'est une aide parce qu'on peut faire des bilans, on peut se fixer des objectifs personnels, voir l'évolution d'une semaine, d'un jour à l'autre. Ce compteur est très efficace parce qu'il va donner l'envie aux gens de bouger, de faire un tour qu'il leur permettra d'atteindre les objectifs désignés. Maintenant, en allant au travail, en allant chercher son déjeuner, on peut avoir ses pas comptabilisés et cela renseigne sur l'activité physique journalière. Les utilisateurs ont les données sous les yeux. 

Les dix mille pas ont fait polémique. On pouvait lire qu'ils étaient complètement abstraits et issu d'une campagne de communication. Au départ, il s'agissait d'une recommandation de l'OMS qui disait que pour rester en bonne santé, il fallait avoir une certaine activité physique quotidienne. Elle s'est traduite par les dix mille pas. Pour être clair, ce ne sont pas les pas qui comptent, mais la durée d'activité pour un adulte de 18 à 64 ans. L'OMS recommande 150 minutes d'activité modérée ou 75 minutes d'activité intense. Il existe pas mal d'astuces pour se dépenser comme la course à pied, les loisirs, les promenades, et même les tâches ménagères dans un contexte professionnel ou familial !

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