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Le Conseil d’Etat ouvre la porte du digital, la Mairie de Paris ferme Paris à la circulation
©PATRICK KOVARIK / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

Cette semaine, pas de grosse actualité concernant les PME, les TPE. Les start-up. Donc contentons nous de parler de l’actualité. Et elle est intéressante à plusieurs points de vue.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Cette semaine, pas de grosse actualité concernant les PME, les TPE. Les start-up. Donc contentons nous de parler de l’actualité. Et elle est intéressante à plusieurs points de vue. Tout d’abord le rapport du Conseil d’Etat sur l’Ubérisation. Passionnant. Puis, plus triste, la journée sans voiture de Anne Hidalgo, une journée sans contenu, ni vision, une dictature de la facilité et de la démagogie, sans bénéfice palpable.

Le digital franchit les « murailles » du Conseil d’Etat. C’est passionnant et rassurant, de voir ce que l’on qualifie parfois de vestige institutionnel, que l’on condamne souvent pour sa désuétude ou l’âge de ses membres, se frotter à un exercice difficile. Celui d’analyser le phénomène d’ubérisation, d’en affronter avec courage et réalisme, les conséquences, y compris en dénonçant le caractère souvent rétrograde, dogmatique et peu évolutif de nombre de ceux qui la rejettent en bloc, sans réflexion préalable.

Son rapport est passionnant. Tout d’abord, du simple fait d’aborder le sujet de front. On n’attend pas forcément le Conseil d’Etat sur ce sujet novateur, qui surprend, intrigue et laisse sans voix tant d’acteurs. Et pourtant le Conseil d’Etat l’a fait ! Bravo. Mille fois bravo, de prouver que les clichés accouchent souvent de magnifiques surprises.

Je vous propose donc de prendre 30 minutes de votre temps pour lire son analyse, alimentée par l’audition de nombre d’acteurs, y compris votre serviteur, au titre de l’Observatoire de l’Ubérisation, qui avait quelques idées sur le sujet… Vous découvrirez une analyse totalement claire et réaliste, ancrée dans le réel et pleine de bon sens.

Notamment, j’ai apprécié les passages qui font appel au changement de la société. De la vision du travail, de son contenu et de sa forme. De son exercice. Une vision réaliste car le rapport prend très bien en compte le fait que le client dicte lui même les règles de cette économie. Souvent il ne fait que garantir le succès d’un service et du modèle économique et social qui va avec. Sans forcément bien y réfléchir. Mais il en est ainsi. Parfois certains le choisissent délibérément, notamment en préférant dans nombre de professions, de pouvoir choisir comment et à quelles conditions ils travaillent plutôt que de se laisser compter leur vie par des règles qui leur semblent désuètes au mieux, inutiles le plus souvent. Des règles qui leur ont souvent garantit un meilleur accès au chômage qu’à l’emploi.

La réalité est que quelques rares sociétés dominent le monde, et modèlent la société en offrant des services dont la facilité, le confort, la rapidité, leur font oublier le choix de modèle de société qui vient avec. Il est pourtant porteur de bénéfices fantastiques, mais pour certaines professions, de terribles dérives. Le rapport souligne que nous n’avons pas su évoluer avec cette économie, que les modèles ne sont ni Français, ni Européens, mais principalement Américains, et que l’échelle de réaction serait justement l’Europe. Et c’est là que nous insistons, nous, entrepreneurs, mais aussi penseurs et économistes, pour que nous puissions ré enchanter l’Europe en lui donnant la fantastique mission de nous doter de champions. De champions capables de réinventer une croissance en berne, un chômage oscillant mais ne diminuant presque jamais, sauf à maquiller les chiffres et trouver des techniques de camouflages.

En clair, le rapport a parfaitement analysé le mouvement de société qui se dessine. Désespéré de l’incapacité des Etats à régler les grands problèmes, le citoyen, avec l’aide du digital, propose une nouvelle écriture. Une pratique et non plus des lois. A suivre, à lire. A vous de juger.

En conclusion, un petit coup de gueule sur la journée sans voiture de Anne Hidalgo. Journée sans vision. Sans voiture et sans transports. Sans accompagnement. Sans contenu. Sans bénéfice majeur. Comme sa politique voiture. On restreint, on réduit, on condamne, mais sans compensation, sans accompagnement. On souhaite que la personne aux revenus moyens ou faibles, ce qui explique qu’il ou qu’elle vienne de lointaine banlieue pour travailler à Paris, passe 3h parfois 4h par jour sans son véhicule, pour compenser une absence de transports adaptés ou proches. La journée sans voiture de ce jour n’a pas échappé à la règle. Interdit de voiture et obligé de payer les transports qui n’étaient pas gratuits. En clair, si il s’agissait d’une journée pour remplir les poches de la RAPT, il fallait prévenir. Nous aurions pu nous montrer solidaires ! Car le problème du transport et de la voiture ne punit pas les riches ou cadres de bonne facture qui peuvent effectivement se passer de leur voiture dans Paris intra-muros. Mais il est un affront pour les plus pauvres, qui n’ont pas le choix et doivent subir les délires bobos Parisiens d’une Maire dogmatique qui ne prend jamais les transports qu’elle vante. Une journée idiote et banale de plus.


On aurait pu en faire quelque chose de mieux. Une journée sans voiture, pour aller à la rencontre d’entrepreneurs, de commerçants, d’artisans à qui Hidalgo a interdit si longtemps le travail le dimanche, par exemple. Bref, faire de cette journée un symbole ou lui donner un objectif. Mais la vision n’est pas au pouvoir à Paris. Nous ne serons pas sur la première marche du podium aux JO des journées sans voitures.  

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