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La Double opposition gauche droite à En Marche va-t-elle s'additionner ou s'annuler ?
©Reuters

Contestation

Alors que républicains comme socialistes critiquent ouvertement le ministre de la Cohésion des territoires Richard Ferrand en demandant sa démission suite aux révélations du Canard Enchaîné, l'opposition formée sans entente par les deux partis risque ne peut pas leur en profiter tant que ça...

Pierre Martin

Pierre Martin

Docteur en science politique de l'Institut d'études politiques de Paris (1983), il est chercheur associé au laboratoire PACTE à l'IEP de Grenoble. 

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Atlantico : Dans un mouvement qui semble inédit, droite et gauche se retrouvent aujourd’hui derrière la critique de la situation de Richard Ferrand. Au delà du cas d'espèce, en quoi cette double critique, de droite et de gauche, peut elle affaiblir ou est-elle à même de renforcer cette opposition ? 

Pierre Martin : L'affaire concernant Richard Ferrand est d'autant plus dommageable à la majorité gouvernementale que celle-ci s'est présentée non seulement comme voulant dépasser les oppositions, mais aussi porteur d'un renouvellement de la classe politique et de ses pratiques. Il est donc bien évident que ces affaires sur Richard Ferrand sont en contradiction avec cette volonté de renouvellement et de moralisation. Ça tombe mal pour le gouvernement, au moment où est présenté le projet de loi sur la moralisation de la vie politique. C'est de bonne guerre pour les socialistes et les Républicains qui eux-mêmes étaient l'écume de l'affaire Fillon pendant les présidentielles, d'attaquer En Marche et le gouvernement sur Richard Ferrand. 

Quel peut être l'effet produit par cette double opposition sur le mouvement En Marche ? Le parti d'Emmanuel Macron peut il résister à un tel concert d'opposition, comment sa situation particulière pourrait il lui permettre de riposter ?

Les critiques proviennent à la fois du Parti Socialiste, des Républicains, mais également de l'ensemble des autres forces politiques telles que France Insoumise et le Front National. Leur impact sur la campagne va être lié au contenu de l'affaire elle-même, aux rebondissements éventuels, et à l'importance que les médias vont lui donner. Mais, sur le fond, il y a quand même la réalité de l'affaire ; va-t-il y avoir de nouveau développement ou non ? La pertinence des arguments échangée qui vont avoir de l'impact comme sur l'affaire Fillon. 

A l'inverse, quelles seraient les nouvelles difficultés rencontrées par la droite et la gauche, à voir un tel dédoublement ? Quels sont les risques d'une telle situation ?

C'est la pertinence des arguments elle-même. Vous êtes dans une situation où il y a un ce que j'appelle un enjeu consensuel.  La moralisation de la vie politique, comme le chômage, tout le monde est contre.  Là-dessus, le pouvoir, s'il n'est pas performant, doit être critiqué par toutes les forces d'oppositions. Le parti socialiste se venge d'une part de Richard Ferrand pour avoir quitté le PS, et les Républicains se vengent de l'affaire Fillon. La contestation va avoir de l'importance à l'intérieur des partis, PS comme Républicains, envers ceux qui ont annoncé vouloir une attitude favorable envers Emmanuel Macron. Eux, si l'affaire prend de l'importance, c'est eux qui seront en difficulté. Ça peut donc devenir un enjeu interne.

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