Le mouvement centripète, c’est maintenant : comment la gauche s’auto-atomise avec volupté<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Société
Le mouvement centripète, c’est maintenant : comment la gauche s’auto-atomise avec volupté
©Reuters

Suicide mode d’emploi

A gauche, on est déterminé à faire du passé table rase. Et ça marche, comme dirait Macron.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

Voir la bio »

A gauche, on n'a pas de mots assez durs pour Manuel Valls. L’ancien premier ministre serait devenu un affreux libéral qui trahirait la cause en tentant de prendre le train En Marche, même s’il passait déjà pour un félon droitier à l’époque de la loi El Khomri (pourtant soutenue par la majorité socialiste mais ça c’était avant).

Virtuellement viré du PS en punition, mais simultanément privé de goûter chez Emmanuel Macron, qui se méfie d’éventuelles arrière-pensées frondeuses, il pourrait enrôler les derniers partisans de l’économie de marché de la rue de Solferino et ouvrir son propre réseau de boutiques en franchise.

Du coup, Christiane Taubira, Anne Hidalgo et Martine Aubry s’émancipent  de Cambadélis et lancent elles aussi un truc inédit, « Dès demain », censé les mettre toutes les trois sur orbite présidentielle juste au cas où (elles trouveront bien une occasion de s’étriper le moment venu).

« Ah vous le prenez comme ça !, réplique immédiatement Benoît Hamon, qui aimerait tout de même qu’on se souvienne que le vainqueur de la primaire, c’était lui : OK, pas de problème, moi aussi je m’y mets ! Progressistes déboussolés, ralliez-vous à mon panache rose ! ». Aux dernières nouvelles, il n’aurait pas encore trouvé un nom à son nouveau mouvement, mais pourra toujours réactiver le fameux Elpis de rigolote mémoire.

Plus à gauche, c’est chez les Insoumis que l’on se déchire, un Mélenchon en pleine crise de temple-solarisme venant d’envoyer balader le PC et EELV à propos de rien et se proposant d’attaquer les législatives avec ses seules troupes d’abstentionnistes.

On s’attend désormais à ce que Poutou et Besancenot nous concoctent deux NPA pour faire bonne mesure. Le trotskysme étant ce qu’il est, ils doivent bien diverger sur un truc ou un autre. Dans ce contexte, Lutte Ouvrière pourrait d’ailleurs rester le seul îlot de stabilité dans le paysage du sinistrisme français : pour réussir une scission, il faut au moins deux adhérents.

Dans une prochaine chronique, nous étudierons la manière dont la droite tente elle aussi de s'auto-détruire. C'est tout aussi poilant.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !