Edito
Pourquoi l’accélération de la croissance mondiale représente un atout pour la France
C’est un événement : pour la première fois depuis dix ans, le Fonds Monétaire International révise à la hausse les perspectives de croissance de l’économie mondiale. Dix ans après le krach de 2007 qui avait été à l’origine d’une des périodes les plus mouvementées de l’activité en provoquant la débâcle financière et bancaire de 2008, l’organisation internationale considère que le monde est entré dans une nouvelle période positive, même si le terrorisme et les tensions politiques qui se manifestent en de nombreux points de la planète incitent à mettre un bémol à cet optimisme.
Le FMI décèle un certain nombre de facteurs qui l’incitent à revoir ses prévisions dans le bon sens. Le raffermissement des cours du pétrole vient d’améliore la situation des pays producteurs qui jouent un rôle important dans le dynamisme du commerce mondial ; ceux-ci viennent d’annoncer le renouvellement de leur accord de limitation de la production qui devrait maintenir le niveau des prix entre 50 et 60 dollars le baril. En deuxième lieu, le plan de relance de Donald Trump aux Etats- Unis devrait commencer à faire sentir ses effets : il a déjà produit une conséquence inattendue : le renforcement du cours du dollar. En troisième lieu, les inquiétudes suscitées par la décision britannique de sortir de l’Europe n’ont pas eu pour l’instant les effets défavorables annoncés : l’économie du Royaume-Uni continue d’être relativement prospère grâce à la baisse de la livre survenue dès le lendemain de la décision, ce qui a entraîné une hausse des exportations .
Ainsi, le FMI qui prévoyait une amélioration de la croissance de 3,4% cette année dans le monde et de 3,6% en 2018, estime que la prévision devrait être majorée pour l’exercice en cours, avec des répercussions positives l’an prochain. Quand on connait la prudence dont fait preuve cette organisation internationale, on peut estimer que les raisons d’espérer sont grandes. Elles devraient entraîner une amélioration du climat et contribuer ainsi à faire baisser le niveau des tensions internationales. Les menaces sur les échanges pourraient s’estomper grâce à l’accélération de la croissance. Pour la France cette brise venue de l’extérieur avec un vent favorable devrait amener le pays à surmonter ses craintes et ses angoisses, une fois sorti du cauchemar d’une campagne électorale totalement inédite, mais fondamentalement déprimante par son incapacité à organiser le débat nécessaire sur les vrais problèmes à résoudre. Pour l’instant, les perspectives de croissance paraissent dérisoires par rapport aux autres grands pays, alors qu’on a enregistré seulement 1,1% l’a n dernier, c’est-à-dire une quasi stagnation et que l’on s’attend pour l’instant à une simple amélioration de ce chiffre . La détente du climat international commence à se faire sentir au niveau des comportements des chefs d’entreprise : ceux-ci retrouvent un certain optimisme pour les mois à venir à condition que l’on déverrouille les freins bien connus qui entravent un bon fonctionnement de l’économie comparable à celui de nos principaux partenaires. C’est aussi ce qu’espère la Bourse qui voudrait combler le retard qu’elle a pris sur les marchés financiers voisins. Le vote de dimanche pourrait ainsi donner le signal qu’attendent les marchés et permettrait à la France de tourner le dos à la quasi stagnation économique qui lui fait prendre du retard et de recoller au peloton des nations gagnantes, ce qui contribuerait aussi à ressouder l’Europe.
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