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Mélenchon en vieux sage, Le Pen sans martingale, Fillon éteint : choses vues dans un demi-sommeil
©Capture d'écran / BFMTV

Post-digestion

Le débat d’hier était long et ennuyeux, c’est indéniable, mais il s’est tout de même passé deux trois choses qui valent le coup d’être commentées après décantation.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Mélenchon

La palme du repositionnement marketing revient au boss de la France insoumise, qui abandonne le treillis et les envolées du tribun chaviste pour le look et le ton d'un enseignant retraité plein de bon sens. Il ne lui manque que la veste en velours, la pipe en écume et le collier de barbe mais ça viendra peut-être d’ici quelques jours.

Mais je crois qu'il me fiche au moins autant les jetons que Marine Le Pen en termes de potentiel catastrophe. A l'international, c'est la sortie de l'Europe et le rapprochement avec Bachar et Poutine. A la maison, c'est l'augmentation massive de la fiscalité et des dépenses, une forme subtile de dictature du prolétariat en guise de constitution et même pas le pétrole vénézuélien pour tenir le coup avant l'effondrement.

Macron

Emmanuel Macron a surtout évité de faire des vagues, ce qui était malin vu sa position mais ses coaches devraient lui apprendre à ne pas se laisser moucher sur ce qui apparaît comme son principal point faible : être trop souvent d'accord avec tout le monde même sur des évidences.

Dans un débat ou une réunion, on « upstage » plutôt son interlocuteur en commençant par dire qu'il a raison, OK, mais en ajoutant un « je dirais même plus » suivi d'un argument qui puisse l'écrabouiller en toute gentillesse. Je fais ça tout le temps, je pourrais lui montrer comment ça fonctionne.

Poutou

Poutou, à qui je m'identifie vestimentairement (mais ça s'arrête là), a tout de même été le seul à mettre les pieds dans le plat sans mettre de gants (ce qui est métaphoriquement intéressant) au sujet des crapuleries de Fillon et de Le Pen.

Sans lui, tout ça n'était même pas mentionné, ce débat ultra-soporifique étant pourtant censé permettre à ceux qui ne suivent cette campagne que de loin de savoir à qui ils ont affaire.

Le Pen

C’est le point point positif pour moi, pas forcément pour vous : Le Pen a peut-être perdu sa martingale. Asselineau est encore plus anti-Europe, Arthaud plus anti-libérale, moins faussement laïque et plus grande gueule, et Dupont-Aignan plus présentablement xénophobe pour les faux-culs. On ne peut jamais être sûr de rien mais sa qualification pour le second tour n'est plus aussi évidente. Ça serait vraiment cool.

Fillon

Le candidat LR est comme éteint. C’est ironique parce que, sans les carambouilles en série, il dominait probablement tout ce beau monde de la tête et des épaules avec son côté raisonnable et ses, hum, costumes bien coupés. Il peut encore être au second tour évidemment, et même carrément gagner, mais ça sent plus le baroud d’honneur que l’attente du second souffle.

Asselineau, Cheminade, Lassalle

Asselineau (je ne vérifie pas l'orthographe, j'ai la flemme, il y a peut-être un n en plus), Cheminade et Lassalle sont les trois candidats qui prouvent que cette histoire des 500 signatures n'est un frein à rien et qu'on peut faire une campagne en cassant son PEL.

Trois farfelus sans conséquences, mais qui renvoient les abstentionnistes à leur propre inconséquence : si une offre aussi variée ne vous suffit pas, si vous trouvez qu'un débat à 48 serait plus démocratique, présentez-vous (bon, on me rappelle que Troadec ne les pas eues, ses signatures, mais il n’avait qu’à pas assassiner toute sa famille).

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