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Entrepreneurs, prenons le pouvoir ou apprêtons nous à fuir la France
©Reuters

Les entrepreneurs parlent aux Français

La France pourrait devenir la nouvelle star de la division des pays dits "Titanic". Cette ligue constituée de paquebots magnifiques qui finiront, malgré leurs atouts, leur superbe, au fonds de l’océan des espoirs déchus, coulés par une minorité aveugle, endogame et autocentrée qui aura réussi par simple égoïsme à tuer ses plus beaux atouts.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Les pays, les uns après les autres, sombrent et tombent aux mains de ceux qui ont senti avant tout le monde le désespoir qui s’empare du monde, ce sentiment d’inexorable déchéance, de la fin de ce rêve d’élévation qui marquait encore la génération qui nous a précédé, de cette certitude que le monde offrait aux nouveaux nés un peu plus que ce qu’il avait offert à ceux qui les mettaient au monde.

Notre monde tombe aux mains de ces politiques qui ont tout compris à « l’effet glacier » et font leur choux gras des paquebots qui sombrent. Ils promettent le retour du paquebot et la fin des iceberg, en promettant des murs protecteurs, en désignant comme cibles les passagers de 1ère classe (le système), qui seuls ont accès aux canots de sauvetage. En promettant qu’ils empêcheront également les étrangers - chacun ayant son bouc émissaire- de monter et partager les victuailles entassées chez les privilégiés du haut et libérées par ces révolutionnaires d’un nouveau genre. Des populistes dit-on, qui ont compris que l’absence de perspective d’avenir, le sentiment irrémédiable de déclassement, laissait un avenir superbe aux marchands de passé. Ces « nez » politiques semblables à ceux des grands parfumeurs, ont senti avant tout le monde le profit immédiat à tirer de cette détresse générale, qui parle autant aux déclassés que notre société aveugle a empilé sur le bord de la route de la productivité et du capitalisme boursier depuis 40 ans. Mais ils résonnent parfaitement chez une classe plus aisée qui sent le glacier, s’approcher inexorablement de la coque de son navire, notamment par l’effet des technologies qui promet un remplacement de nombre de jobs qualifiés, que le diplôme et la provenance protégeaient des blessures de ce capitalisme là.

Cette marée monte. De moins en moins lentement et de plus en plus sûrement, contrairement au nuage de Tchernobyl qui selon nos experts assermentés, eu  l’extrême obligeance de s’arrêter à nos frontières, stoppé par Schengen et les Alpes. La vague arrive et pour ceux qui pensent que l’exception culturelle française joue en matière politique, le réveil sera bien pire qu’un lendemain de cuite à une mauvaise vodka. Brutal. Violent. Déterminant à précipiter notre chute amorcée par une suite d’indécisions et de refus de réalisme. De courage. Nos élites, qui n’en mérite pas le nom et ne font qu’en afficher des signes extérieurs vides de contenu, offre aux marchands de passé, un électorat désespéré et prêts à tout pour tuer les coupables en incendiant leur tour d’ivoire.

La France va connaître cela dans 10 semaines environ. Nous sommes sur le bord du précipice et l’élection pourrait nous y pousser. Chacun imagine la gauche déclassée et perdue ? Elle peut encore gagner. Chacun imagine la droite prenant sa revanche, son candidat la fera perdre. Les mouvements en Marche, risque d’en rater une, ce qui est dommage. Le Centre de la compromission, celui auquel des médias paresseux accordent par habitude une place imméritée, pour sauver sa « Pau », pense qu’il représente encore un intérêt au delà se son ego et de sa famille proche. L’extrême droite compte les points et accumule les votes comme une batterie en charge progressive, qui arrivera gonflée à bloc en avril où il ne faut jamais se découvrir d’un fil. Cette vague Marine dont personne n’a compris qu’elle échappait à toute critique sur son programme ou sa vertu, ses affaires, car cette frange politique bénéficie pour ses électeurs d’une protection « anti-système » plus forte qu’un bouclier anti-bombe. Ce statut les protège de toute attaque, ce que leurs opposants n’ont pas compris. Ils sont en lévitation, ils sont le vote contestataire d’une population désespérée et donc sourde, qui prend toute critique de son champion comme un complot du système contre son vote de protestation, comme une volonté de lui voler sa révolution. Cette politique du système qui leur a déjà volé leur vote en montant des associations contre nature lors des régionales. Leurs électeurs vont leur faire payer aux présidentielles. Très cher.

Le scénario le plus improbable et donc le plus certain serait une alliance « Mélanchon-Hamon ». Mélanchon triomphant ainsi d’un parti qui l’a laissé partir sans le retenir ou le regretter et qui pourrait ainsi prendre sa revanche sur ce PS qu’il exècre et qu’il pourrait dominer en monnayant ses intentions de vote. Il le ferait d’autant plus facilement que s’allier avec Hamon, proche de ses idées, ne lui attirerait pas les foudres de ses électeurs, qui verraient là le triomphe d’une gauche de la gauche, d’une révolution prolétaire à portée de faucille et de marteaux.  Mélanchon et Hamon cela ferait un gros score. Un gros cette année c’est faire plus de 20%.

Si Macron ne remplit pas aussi bien les urnes qu’il ne remplit les salles, où s’empressent mille curieux qui ne seront peut être pas au rendez-vous du vote le jour venu. Si Fillon s’accroche à un siège dont on aurait dû l’éjecter dès les révélations et éviter à la droite une présence fictive qui ne paiera pas le jour des élections.

Alors si ces conditions sont réunies, nous aurons un second tour entre Hamon et Marine, et devinez qui gagnera ? Quelque soit la réponse, elle offre une unique certitude, la France sera terminée, finie, dispersée façon puzzle, réduite à l’ombre d’elle même. Marine, qui à mon sens remportera ce duel, nous mènera au désastre qui s’alliera aux désastres : Au presque désastre Autrichien, passé bien près de la honte. Au désastre Anglais. Au cataclysme Trump. Tout cela avec l’aide d’un pouvoir Russe qui prouve ainsi que malgré Watson et IBM, le meilleur joueur d’échec se trouve bien en Russie. Un pouvoir économique aux abois, mais politiquement au sommet, qui trouvera dans le déclin de l’occident une source de son rebond ou du ralentissement des effets de sa descente aux enfers. Trop fort ce Poutine !

Alors amis entrepreneurs, commençons à préparer nos bagages. Entrer en résistance ne servira à rien, à moins d’entamer à l’élection d’un de ces fanfarons politiques, une grève généralisée, dont nous serions victimes et morts avant même d’avoir pu changer quoi que ce soit. Le bébé et l’eau du bain…

Aucun des pronostiques qui nous ont été jusqu’alors présenté, dans tous les pays, ne s’est révélé exact et notre élection n’échappera pas à la défaillance des sondeurs. Nous aurons ce que personne ne prévoit. Comme tout le monde. C’est la loi du chaos. Qui nous laissera KO. Préparons nos valises, préparons nos larmes à l’heure de quitter un pays pour lequel nous étions prêts à nous donner sans retenue, comme nous l’avons fait avec les pigeons, les assises de l’entrepreneuriat, les 100 000 Entrepreneurs, réseaux Entreprendre, CJD, Parrainer la Croissance, Nos Quartiers ont du Talent, Zup de Co et autres obsédés de la réussite du pays par la confiance en les entrepreneurs. C’est la fin. Provisoire peut être, mais l’heure était à des changements et réformes majeures, et nous n’aurons droit qu’à des chasses aux sorcières, des bouc émissaires, et au final, que des victimes. Rater l’échéance nous privera de prendre à temps le virage qui aurait été indispensable à enrayer notre naufrage.

Préparons nous mes amis. J’aime ce bateau mais je n’en suis pas le capitaine et n’ait aucune raison de couler avec lui, même si je comprendrai ceux et celles qui prendront cette fuite pour de la lâcheté. De Gaulle a prouvé que l’on pouvait efficacement organiser la résistance et la reconquête depuis l’étranger. Il était plus grand que nous, mais associés nous pouvons avoir sa taille. Commençons la chaîne de résistance car à moins d’un miracle, le nuage de Tchernobyl ne s’arrêtera pas à nos frontières cette fois.

Seule option possible à ce scénario catastrophe, prendre le pouvoir. Bloquer le pays et imposer une candidature de la société civile, qui puisera chez les fous les forces qui s’y sont associées par désespoir et les faire revenir par choix. C’est juste mais encore possible. Le problème c’est de trouver suffisamment de gens pour accepter le scénario impensable, et donc l’énergie que seul le désespoir ou la peur, peut engendrer. Pas gagné. Tentons et nous verrons !

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