Pic de pollution aux particules fines : pourquoi les voitures n’en sont pas les principales responsables (même si la mairie de Paris peut le faire croire)<!-- --> | Atlantico.fr
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On pointe du doigt l'automobile, mais d'autres sources émettent des particules fines.
On pointe du doigt l'automobile, mais d'autres sources émettent des particules fines.
©Reuters

Climat

L'automobile est régulièrement pointée du doigt mais plusieurs autres sources émettent des particules fines.

Frédéric Decker

Frédéric Decker

Météorologue - Climatologue à MeteoNews et Lameteo.org

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Atlantico : Avec le nouvel épisode de pollution aux particules fines en Île-de-France, la mairie de Paris a pris des mesures visant à privilégier les transports en commun au détriment de la voiture. Certaines associations pointent pourtant les conditions climatiques comme étant responsables de ce pic de pollution. Quelles sont ces conditions climatiques particulières?

L'anticyclone ! En automne et surtout en hiver, anticyclone ne rime pas souvent avec beau temps, bien au contraire ! L'anticyclone est un centre de haute pression, une zone de calme dans lequel règne en général un temps ensoleillé au printemps et en été jusqu'au début de l'automne. Mais en hiver, ce centre de hautes pressions provoquent fréquemment des inversions thermiques lorsqu'il s'installe durablement. L'air froid reste bloqué près du sol et dans les basses couches de l'atmosphère, alors que l'air chaud stagne juste au-dessus, faisant office de couvercle, bloquant ainsi les polluants. L'absence de vent joue également un rôle non négligeable dans les pics de pollution régulièrement observés lors des périodes anticycloniques hivernales. Sans vent, les particules ne sont pas disséminées. Au contraire, elles augmentent rapidement en concentration, notamment en semaine au coeur de l'activité économique et humaine, alors qu'une baisse relative est notable durant les week-end.

Doit-on s'attendre, à court, moyen et long terme, à voir ce type de pics de pollution créés par les conditions météo de plus en plus fréquemment en Île-de-France et à Paris ? Par ailleurs, les modes de chauffage des Français ont-ils également une influence là-dessus ?

Pas forcément. La variabilité naturelle de notre climat fait que nous alternons périodes anticycloniques et périodes dépressionnaires. On ne note pas d'évolution particulière dans un sens et dans un autre concernant la récurrence des blocages anticycloniques ces dernières années. De plus, les efforts réalisés par les industries polluantes ou encore le domaine automobile font que les émissions de particules sont relativement moindres que ces dernières décennies. Bien sûr, le parc automobile est en constante évolution à la hausse, mais les filtres de plus en plus nombreux et efficaces limitent relativement la hausse des concentrations en particules.

On pointe du doigt l'automobile, mais d'autres sources émettent des particules fines, notamment la combustion du bois de chauffage, surtout dans les cheminées à foyer ouvert ou dans les chaudières à fioul mal réglées. Une étude récente indique même que nos modes de chauffage entre en compte à 31%... contre 10 à 15% pour la pollution automobile, essentiellement les voitures au diesel. Peut-être faut-il faire évoluer nos modes de chauffage, les rendre "propres" et bien sûr les entretenir régulièrement pour assainir autant que possible l'air que nous respirons, en particulier dans les grandes villes et agglomérations.

Outre la pollution liée à la circulation des véhicules en milieu urbain, quels sont les autres facteurs pouvant favoriser la pollution aux particules fines ?

Ces autres facteurs sont l’industrie manufacturière, surtout le secteur du BTP, l’agriculture et la sylviculture avec notamment l'utilisation des engrais, la transformation d'énergie et les autres transports (hors transport routier).

A noter que nous ne subissons pas forcément nos propres particules de pollution. Le vent d'est amène en effet régulièrement une grande concentration de particules fines sur le nord de la France en provenance d'Allemagne, de Pologne et d'Europe Centrale. 

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