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Les conséquences inattendues d'une journée scolaire qui ne commencerait que l'après-midi
©Reuters

Remettre les pendules à l'heure

Le fait de démarrer plus tardivement la journée scolaire permettrait d'améliorer les performances des garçons et de pallier leur retard vis-à-vis des filles, selon une nouvelle étude menée par des économistes de l'Université de Californie à Davis. Filles et garçons ne seraient pas tous chrono-biologiquement égaux.

Michèle  Freud

Michèle Freud

Michèle Freud est psychothérapeute et directrice d'une école de sophrologie. Elle est également l'auteur de " Se réconcilier avec le sommeil", "Réconcilier l'âme et le corps" et "Mincir et se réconcilier avec soi", "Enfants, ados... les aider à dormir enfin"

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Pierre Duriot

Pierre Duriot

Pierre Duriot est enseignant du primaire. Il s’est intéressé à la posture des enfants face au métier d’élève, a travaillé à la fois sur la prévention de la difficulté scolaire à l’école maternelle et sur les questions d’éducation, directement avec les familles. Pierre Duriot est Porte parole national du parti gaulliste : Rassemblement du Peuple Français.

Il est l'auteur de Ne portez pas son cartable (L'Harmattan, 2012) et de Comment l’éducation change la société (L’harmattan, 2013). Il a publié en septembre Haro sur un prof, du côté obscur de l'éducation (Godefroy de Bouillon, 2015).

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Atllantico : Selon une nouvelle étude menée par des économistes de l'Université de Californie (voir ici), travailler seulement l'après-midi aiderait les garçons à obtenir de meilleurs résultats scolaires. Pouvez-vous expliquer plus précisément les tenants et les aboutissants de cette étude ?

(Cliquez sur l'image pour l'agrandir)

Michèle Freud : Tout d'abord, les garçons sont différents des filles du point de vue de leur biologie, de leur développement, et de leur psychologie et il y a lieu d'en tenir compte (voir ci-après).

Par ailleurs, il semblerait que les garçons se couchent souvent plus tard que les filles et seraient moins pro actifs le matin. La plainte la plus fréquente parmi les jeunes, principalement les garçons, concerne l'impossibilité de se réveiller le matin à une heure décente et donc le fait qu'ils mettent davantage de temps à se concentrer...Le plus fréquent de tous les troubles liées à la durée du sommeil est une déviation permanente de la phase de sommeil par rapport au jour géophysique. Les jeunes garçons souffrent en effet davantage de ce symptôme de retard de phase ou trouble du rythme circadien.

Ce trouble est caractérisé par un dérèglement de l’horloge biologique interne, appelée horloge circadienne (du latin Circa Diem). Un rythme circadien se définit sur une période de 24 heures. Il décrit l’alternance du rythme biologique entre le cycle jour-nuit, en l’occurrence le cycle lumière-obscurité et le mode de vie (heure de lever, horaires de travail, prises alimentaires, activité sportive et heure du coucher). Il détermine notamment la température du corps, la sécrétion et la libération d’hormones, comme le cortisol. La lumière du jour est le plus puissant synchronisateur de l’horloge circadienne. La sensibilité de l’horloge biologique à la lumière dépend de l’intensité, de la durée, de l’heure, du mode d’exposition et de la longueur d’onde lumineuse. Le moment de la journée auquel l’exposition survient, affecte donc la façon dont l’horloge se synchronise à l’environnement. Ainsi, une exposition en fin de soirée retarde les rythmes circadiens et par conséquent, la tendance à s’endormir et à s’éveiller est différée.

Le syndrome de retard de phase touche fréquemment les jeunes adolescents, dont l’horloge interne est déréglée. Exposés notamment à la lumière des écrans stimulant leur système d’éveil, ils s’endorment tardivement et les réveils sont difficiles et laborieux en matinée. 

La privation de sommeil induit spécifiquement une altération de la mémoire à court terme. Elle se traduit par une diminution du pouvoir de concentration et d’attention, source d’échecs scolaires ; elle peut se traduire aussi par des troubles du comportement et de l’humeur (irritabilité, agressivité ou encore hyperactivité ...) Des troubles du sommeil sont fréquemment associés chez les enfants présentant des "dys" (dyslexie pour le langage écrit, dysphasie pour l’oral, dyspraxie pour ce qui concerne la gestuelle). 

Pierre Duriot : Elle a consisté en une expérimentation avec comparaison entre garçons et filles lors de séances de travail matinales ou décalées vers l'après-midi et qui auraient diminué les écarts de performance entre les deux sexes. Le moins que l'on puisse dire est que cela laisse assez dubitatif. En premier lieu, l'étude a été menée par des économistes et non par des médecins, en collaboration avec des pédagogues, ce qui semblerait plus indiqué. En second lieu, on peut recouper cette étude avec deux autres, l'une qui montre que dans les pays occidentaux le temps de sommeil a diminué, pour les enfants comme pour les adultes et l'autre, expliquant que le coucher des enfants est désormais plus tardif. En témoigne par exemple, le recul de la programmation télévisuelle avec le film du soir qui commençait à 20 heures, puis 20h30 et maintenant 21h00 au fil de quatre décennies : un genre d'adaptation aux nouveaux horaires familiaux. Oui, les élèves se couchent plus tard et l'étude explique qu'il faudrait laisser les garçons dormir plus le matin, tout en rappelant aussi que les filles sont plus organisées, plus promptes à respecter les horaires et plus sociables en cours. De là à penser que l'étude préconise de laisser dormir plus le matin ces messieurs qui se couchent quand ils le veulent, le pas n'est pas bien grand. En fait, pour avoir vu passer pas mal d'études de ce type, assez souvent contradictoires d'ailleurs, en plus de trente ans de carrière, celle-ci prête à sourire une fois de plus.

Existent-ils des variables chrono-biologiques qui permettent d’agir sur la réussite scolaire des élèves ? Si oui, comment expliquer que les garçons travaillent mieux l'après-midi, alors que les résultats sont similaires pour les filles, qu'elles travaillent l'après-midi ou le matin ?

Michèle Freud : On observe davantage d'attention, de concentration et de persévérance chez les filles. Par ailleurs, les filles atteignent leur maturité sexuelle deux ans avant eux ; et d’autres différences moins visibles jouent en leur défaveur. Le cortex préfrontal est une région grumeleuse du cerveau, située juste derrière le front, que les scientifiques pensent responsable de l’organisation de nos pensées complexes, du contrôle de nos impulsions et de l’évaluation des conséquences de nos comportements. Le professeur Jay Giedd, un spécialiste du développement du cerveau au National Institute of Health, a démontré à l’aide de scanners que le cortex préfrontal atteint son épaisseur maximale chez les filles à l’âge de 11 ans, et qu’il continue à se développer pendant au moins une dizaine d’années ; chez les garçons, le processus intervient avec un retard de dix-huit mois.

Il se peut aussi que les collégiens utilisent leur cerveau d’une façon moins efficace. Grâce à un type d’IRM qui trace l’activité cérébrale, Deborah Yurgelun-Todd, directrice du laboratoire de neuro-imagerie cognitive à l’hôpital McLean de Belmont, Massachusetts, a pu tester les circuits d’activité du cortex préfrontal chez des sujets de 11 à 18 ans. Confrontées à des images de personnes en pleurs, les filles activent la partie droite du cortex préfrontal, comme les adultes. Chez les adolescents mâles, en revanche, ce sont les deux côtés du cortex qui sont utilisés, ce qui témoigne d’une moindre maturité cérébrale. Le traitement de l’information est en outre plus rapide chez les adolescentes. 

Pierre Duriot : Oui, il existe des facteurs chrono-biologiques et des facteurs génétiques qui différencient les garçons des filles. Nous sommes à l'origine des animaux de la branche des mammifères avec des rôles naturels différents assignés aux uns et aux autres. Il est hautement idéologique et totalement fallacieux de penser que garçons et filles sont égaux face à la scolarité, en plus cela ne résiste pas aux constats de terrain. Sur la question chrono-biologique, rien n'est vraiment clair. On a eu des études préconisant des rythmes scolaires qui se sont avérés être plutôt calqués sur l'économie touristique. Des études estampillées plutôt à gauche et d'autres, plutôt à droite. D'autres encore venant d'Asie ou d'Occident et n'arrivant pas aux mêmes conclusions sur les mêmes sujets. Si on se penche du côté des très bons élèves, on s'aperçoit qu'ils sont très bons sur la totalité du temps scolaire, filles comme garçons. A mon sens, ce facteur chrono-biologique, si tant est qu'il existe un peu, est la composante la plus minoritaire dans la problématique de la réussite à l'école. Au vu de l'étude américaine, si les garçons travaillent mieux l'après-midi c'est simplement parce qu'ils ont bénéficié d'un lever plus tardif correspondant mieux à leur coucher, plus tardif lui aussi, rien de plus.

Compte-tenu de ces résultats, les enseignements devraient-ils être plus adaptés aux rythmes chrono-biologiques des garçons, en inscrivant par exemple les matières où ils ont le plus de difficultés l'après-midi, et celles où ils ont le plus de facilités le matin ?

Michèle Freud : Cela peut être une option, Peut-être faut-il tout simplement trouver de nouvelles méthodes d'apprentissage pour pallier les difficultés des garçons ? Les garçons sont différents des filles du point de vue de leur biologie, de leur développement, et de leur psychologie.

Pierre Duriot :Au quotidien, dans les classes, tout va mieux le matin : travail, attention, discipline. Ceci pour les élèves qui se couchent à des heures d'élèves. Si après, on doit décaler les cours l'après-midi pour permettre aux élèves de se lever plus tard et ainsi de pouvoir regarder les films et les publicités promotionnés par ces mêmes économistes qui ont réalisé l'étude, alors autant le dire ouvertement. Il y a même un facteur sous-jacent assez inquiétant qui irait dans le sens de la fin de la mixité, avec des cours de garçons l'après-midi et des cours de filles aux horaires classiques. Ca tombe bien, cette mixité a l'air de déplaire à certains.

D'autres variables (sociales, éducatives) peuvent-elles permettre d'expliciter les résultats de cette étude ?

Michèle Freud : Oui, il semble que le milieu familial, l'environnement et la personnalité spécifique de l'enfant jouent un rôle important. Depuis quelques années, les évaluations scolaires comparatives entre filles et garçons vont toutes dans le même sens : celui de meilleures performances scolaires pour les filles. L'Insee a réalisé une enquête synthétique sur le sujet qui, outre l'analyse des résultats, livre quelques clés pour comprendre ce phénomène.

Dès le plus jeune âge, les parents manifestent des attentes différentes selon le sexe de l’enfant. Les pratiques éducatives seraient également plus rigides envers les filles,

Côté résultats, statistiquement, les filles sont meilleures à tous les niveaux du cursus primaire et secondaire ; 53 % d'entre elles arrivent en seconde à 15 ans contre 47 % des garçons qui, d'une manière générale, redoublent davantage. Il semblerait que les filles soient plus adaptées au départ au système scolaire : discipline, attention, sens du devoir et des devoirs, de l'organisation, goût de l’effort, maîtrise de soi, et donc aussi plus enclines à se coucher tôt.  

Il semblerait aussi que les garçons utilisent davantage les écrans que les filles. Or, les utilisateurs d’écrans, le soir, réduisent leur durée du sommeil de 30 à 45 minutes.

Une étude menée par l’Association Santé Environnement France (ASEF) révèle que trois ados sur quatre dorment avec leur portable allumé sous l’oreiller ou sur la table de chevet. Souvent réveillés par un SMS, un email ou un appel, ils se sentent la plupart du temps obligés de répondre immédiatement aux messages, et ce, quelle que soit l’heure. Cette dette de sommeil a une sérieuse incidence sur leurs performances scolaires. Pour Elizabeth Dowdell, professeur à l’Université Villanova, à Philadelphie, ce phénomène appelé sleep texting (textos au lit) pose un vrai problème chez les adolescents : "Ils interrompent ce qui pourrait être une bonne nuit de sommeil au bout d’une heure et demi ou deux de cycle de sommeil, pour répondre à un texto, aussi le téléphone devrait-il être placé loin de la tête de lit, voire hors de la chambre" rappelle E. Dowdell. Les autorités britanniques soutiennent à ce titre un programme d’accompagnement sur six semaines baptisé Change4Life, afin d’aider les familles à modifier leurs habitudes

Les garçons semblent fumer et boire davantage que les filles. La nicotine est un stimulant du système nerveux central qui produit sensiblement les mêmes effets que la caféine. C’est pourquoi la consommation régulière de tabac entraîne des difficultés d’endormissement et une somnolence matinale. L’alcool est l’une des substances psycho actives les plus consommées par les jeunes.. Considéré comme un neuro-tonique et un psycho-excitant, l’alcool réduit la qualité du sommeil et dérègle les cycles (sans compter tous ses autres effets délétères).

Il y a un certain nombre de mesures à prendre et de règles éducatives à poser : réduire la lumière des écrans le soir, réduire le bruit, la prise d'excitants le soir.. Là aussi il semblerait qu'il y ait une différence entre l'éducation filles-garçons, les parents étant plus laxistes et permissifs avec leurs garçons notamment concernant les heures de coucher.

Au Centre de neurosciences cognitives à Lyon, on dénonce l’impact négatif de la télévision au niveau de l’attention, la lecture, la créativité et le langage. Les études scientifiques publiées indiquent qu’un enfant de 8 ans n’ayant pas de télévision dans sa chambre obtient de meilleurs résultats en maths (+34 %) et en français (+26 %) que celui du même âge disposant d’un téléviseur [3]. Tous les spécialistes signalent que le petit écran, en renforçant le sens du plaisir immédiat, rend plus difficiles les efforts nécessaires pour lire, réfléchir et se construire une pensée propre.

Par ailleurs, nombreux sont les jeunes adolescents à écouter leur musique préférée avec leur lecteur MP 3 souvent poussé au maximum et à s’endormir avec les baladeurs sur les oreilles.. L’exposition répétée au bruit perturbe l’apprentissage du langage et de la lecture. L’attention et la mémorisation à long terme sont également altérées dans le bruit ; celui-ci perturbe la compréhension et l’acquisition du vocabulaire avec à la longue, une baisse de la concentration et une démobilisation totale, sources, le plus souvent, d’échec scolaire.

Pierre Duriot : A mon sens non, c'est une étude avec un objectif commercial en arrière plan ou allant dans le sens d'habitudes de coucher déjà installées, ceci pour les légitimer. En réalité, sur le terrain, la prépondérance des questions éducatives est flagrante. La qualité de l'éducation, l'hygiène de vie en matière alimentaire, la régularité du sommeil, la pratique sportive et une posture active de l'élève, sont des gages de réussite scolaire bien plus importants qu'une recherche maintes fois contredite de soi-disant périodes de meilleure attention. En second lieu, les différences éducatives entre garçons et filles et les rôles et postures différents chez le petit mammifère mâle et le petit mammifère femelle en construction, pour devenir des humains sociables, sont également des facteurs sensibles. Mais plus l'élève est éduqué, plus il est capable de travailler et d'être attentionné, quasiment sur commande, pendant tout le temps scolaire, à condition toutefois que les propositions d'apprentissage soient un minimum attrayantes. Et encore, en cas d'ennui en classe, un élève bien élevé attend sagement la fin.

Plus globalement, les enfants gagneraient-ils à ne travailler que l'après-midi, ou à commencer plus tard les cours ?

Michèle Freud : Travailler uniquement l'après midi réduirait considérablement le temps d'études, et augmenterait la masse de travail en soirée..ce qui risque de produire de ce fait à nouveau des couchers tardifs...

Etablir un emploi du temps qui tiendrait uniquement compte de l'horloge biologique personnelle me semble illusoire , il me semble préférable de prendre des mesures pour aider l'enfant et l'ado à se coucher plus tôt

Dans les cas de syndrome de retard de phase : si l'enfant a des difficultés à se réveiller le matin et s’endort en cours, il importe de l’aider à recaler rapidement son horloge biologique pour éviter que ce décalage ne rejaillisse sur sa santé et sa scolarité.

Si le décalage est lié à une mauvaise hygiène de vie, la chronothérapie pourra être proposée. L’heure du coucher est retardée de 3 heures tous les jours en conservant une durée de sommeil fixe avec l’interdiction des siestes, ce qui entraîne un allongement de la période du cycle veille sommeil. Un cycle normal peut être retrouvé en 7 jours. La méthode est souvent très mal tolérée car contraignante pour l’adolescent qui n’en voit pas trop l’intérêt.

Si le décalage est de moins de 3 heures, la solution inverse (mieux tolérée) peut être conseillée : après une première nuit de sommeil récupérateur (par exemple le week-end) où il aura dormi à sa guise, proposez-lui d’avancer d’un quart d’heure l’heure de son réveil. Ȧ partir de la quatrième nuit, la somnolence induite par le manque dû aux éveils plus précoces lui permettra de s’endormir un peu plus tôt que d’habitude.

Certains pédagogues sont en train de ressusciter une idée: séparer les garçons des filles. Au collège Roncalli de Pueblo, dans le Colorado, la direction affirme que la séparation est bénéfique pour les uns comme les autres. Dernièrement, avec l’accord des parents, le conseiller d’éducation a, pour les matières fondamentales, réparti de façon aléatoire cinquante élèves de sixième dans des classes non mixtes. Quand le professeur de sciences naturelles Pat Farrell donne comme travail de laboratoire la mesure des cristaux, les filles rassemblent tout le matériel nécessaire (un bec Bunsen, un flacon de salicylate de phényle, une cuillère), elles lisent soigneusement les instructions et les suivent scrupuleusement de bout en bout. Les garçons, au contraire, commencent par poser la question : "Est-ce que ça se mange ?"

Peut-être faudrait-il tout simplement proposer des méthodes d'apprentissage plus ludiques le matin, comme l'a fait par exemple la directrice d’une école élémentaire, dans le Colorado. Elle a demandé à ses enseignants d’acheter le livre de Michael Gurian, The Minds of Boys, consacré aux moyens d’adapter les classes aux garçons, et a tenté l'expérience suivante : les instituteurs devaient remplacer le temps consacré à la lecture par des séances interactives et animées appréciées de tous les enfants. Plutôt que d’organiser une discussion autour d’un roman de l’auteure pour enfants, l’une des enseignantes a ainsi divisé ses élèves de CE2 en trois groupes, un enfant de chacun d’eux devant jouer le rôle d’un personnage du livre. Cela donne des classes plus bruyantes, dit-elle, mais où les garçons réduisent l’écart. (source : http://www.books.fr/ces-garcons-qui-decrochent/)

Pierre Duriot : Il faut sans doute voir la problématique dans l'autre sens. Soit, sur le constat objectif d'un coucher plus tardif chez la majorité des enfants, on décale les cours vers l'après-midi pour leur permettre de dormir plus, à hauteur de ce dont a besoin un enfant. Mais cela risque d'être sans fin, car ils se coucheront encore plus tard. Soit on se bagarre un minimum au niveau éducatif pour envoyer l'enfant au lit à une heure qui convient à son stade de développement, auquel cas, on ne touche pas aux horaires scolaires. Plus pragmatiquement, dans beaucoup de familles, envoyer les enfants au lit avant les adultes est devenu une bagarre quotidienne dans laquelle les adultes sont rarement les gagnants. Alors la première solution est sans doute la plus facile, correspond peut-être aussi plus à la problématique américaine où nombre de parents sont en proie à des problèmes identiques aux nôtres en matière d'éducation, mais de manière beaucoup plus prégnante. Souvenons-nous du livre de Pamela Druckerman sur l'éducation "stricte" à la française, à l'adresse des parents américains et qui a fait fait un tabac aux Etats-Unis. A la lueur de ce succès et sachant que ce sont surtout les garçons qui posent problème à l'école, on pourrait résumer cette étude en une courte phrase démagogique : "Parents, ne vous bagarrez plus pour coucher vos garçons, l'école va s'en accommoder".

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