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Tribulations et questions d’entrepreneurs en congés : une nouvelle taxe sur les régions ; Trump Président ; les femmes et le pouvoir
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Les entrepreneurs parlent aux Français

Attention, Marine, malgré sa coupe de cheveux bien plus conventionnel, prépare son grand retour, et si Marine trompe, elle pourrait quand même être notre Trump.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Une taxe passée en catimini

Tiens ! Une nouvelle taxe. La pause fiscale a connu un nouveau dérapage. Quelqu’un semble avoir appuyé sur « reprise de la lecture », par mégarde bien entendu. Sans le coup d’éclat de Xavier Bertrand, ce serait passé inaperçu. Le nouveau président de la Région d’en haut, du Nord, souhaite prouver que s'il a volé, comme beaucoup le vol des citoyens par des alliances hors normes, il a bien l’intention de tenir compte du message reçu. Et c’est tout à son honneur.

Il vient d’annoncer qu’il refusait de voter cette taxe, qui faisait l’objet d’un consensus national (pour une fois !) entre la gauche et la droite, qui ont sur la fiscalité une inventivité toute trans-partisane. Quand il faut taxer, ils sont tout à coup d’accord. Que voulez vous, il faut bien colmater l’inflation salariale à laquelle ils se livrent à tout va depuis des années, y compris les dernières. Et compenser la baisse des dotations de l’Etat, qui a décidé de se défausser sur les régions et les collectivités territoriales, des efforts budgétaires qu’il fait trop timidement.

Xavier Bertrand a dit « NON » ! Et il quittera l’assemblée des régions en refusant de prélever cette taxe qui va encore voler les contribuables et les entreprises. A l’heure où une timide, voire honteuse croissance pointe le bout de son nez, il serait dommage de ne pas la tuer dans l’œuf par une fiscalité supplémentaire.

Trump Président

A l’heure des brushing étudiés et sophistiqués, des capilliculteurs à 9000 euros par mois pour des résultats assez peu convaincants, les USA sont en train de prouver qu’une bonne soufflerie appliquée par l’arrière à une touffe blondie à l’américaine, n’est en rien un obstacle pour devenir président des USA. C’est rassurant pour les artisans coiffeurs de peu de talents, chacun a donc son marché.

Plus sérieusement, on assiste à un match intéressant. Thomas Friedmann l’a qualifié dans le New York Herald Tribune, comme le combat entre les partisans du « MUR » et ceux du « WEB ». Entre ceux qui veulent bâtir des murs, pour protéger des périls désignés par Trump ou Sanders, chacun dans leur camp. Les Mexicains, les Chinois, pour le premier. Le capitalisme sauvage pour le second. Et ceux qui souhaitent tisser un réseau de solidarité par le digital pour, au contraire, rassembler, réunir et ouvrir à de nouveaux réseaux porteurs. Ceux plus proches du camp Clinton, bien qu’il doute de leur ouverture totale sur le sujet.

Mais surtout on assiste à un combat entre ceux qui possèdent déjà tout, et se le transmettent (par la dictature ou la parenté) pour éviter aux gueux que nous sommes tous sur terre, de se l’approprier, même en faible quantité. Ce qui désespère les plus fragiles de nos contemporains, inquiets de voir le peu qui leur reste volé par d’autres, par des « étrangers », et surtout totalement conscients que leur sort n’est plus le problème des élites, sauf au moment des votes. Et qui se rappellent à leur bon souvenir en élisant, partout sur terre des populistes qui ont un odorat plus développé que d’autres et sentent l’opportunité là où elle se trouve.

Ceux qui voient leurs enfants, noirs la plupart du temps, tués par la police, en nombre croissant chaque année. Ceux qui voient des droits qui semblaient irréversibles (avortement notamment) chatouillés pour certains, quand ils n’assistent pas à des tentatives de remise en cause.

Attention, Marine, malgré sa coupe de cheveux bien plus conventionnel, prépare son grand retour, et si Marine trompe, elle pourrait quand même être notre Trump.

Bonne nouvelle les femmes arrivent !

Une bonne note pour cette planète qui voit arriver au pouvoir des femmes, et peut-être pour la première fois, aux Etats-Unis. Ce ne sont pas des petites nouvelles. Elles ont parfois des attitudes un peu viriles, mais elles arrivent.

Pour tous ceux qui espèrent et rêvent à un monde qui exploiterait mieux la diversité et la différence, et professent qu’une partie de notre rebond démocratique, économique viendra de l’arrivée au pouvoir de systèmes et modes de pensées, de gestion et de management, différents, c’est une excellente nouvelle. Continuez Mesdames, les entrepreneurs font partie de ces catégories qui vous soutiendront toujours !

Et en Asie ? Que dit-on de tout cela ?

La population non bouddhiste représente moins de 4% de la population en Thaïlande et le bouddhisme porte plus à la médiation et la réflexion qu’à la pose de bombes dans les lieux publics. La seule fraction islamisée est située sans surprise à la zone frontalière avec la Malaisie, le pays musulman le plus peuplé du monde. Plus de 100M de personnes. Avec un islamisme et une interprétation stricte de la loi Islamique qui donne à la liberté et à la femme, la place qu’on connaît.

Les lieux publics sont surveillés, les sacs fouillés. On prend les risques d’attentat très au sérieux dans ce pays stable et respectueux de la vie, qui est plus intéressé par le Nirvana que dans une seconde vie entourée de vierges.

La croissance est passée de 0.8% à 2.8% et les prévisions les plus pessimistes prévoient 3% pour 2017. Ici tout va vraiment mieux !

J’imaginais en errant dans les rues et sur les canaux de Bangkok, qu’elle serait le sort de ces boutiques qui sortent de terre à 17h30 le soir dans les rues, pour prendre la suite des magasins de Chinatown qui ferment ? Ce que serait le sort de tous ces petits kiosques de rue, qui affichent tout ce qui se frit et se cuit sur place, dans la rue, du scorpion à l’araignée, jusqu'aux fruits de mer. Ce que serait le sort de tous ces milliers de personnes font la cuisine de rue représente un moyen de vie ou de survie, si ils dépendaient de la CEE ! Avec ses normes en inflation constante et sa folie du contrôle à outrance, tous ces commerçants disparaîtraient et seraient priés d’aller rejoindre les rangs du chômage. Pourtant on y mange bien et après 4 jours, je ne suis toujours pas malade et n’ai pas l’impression que leur espérance de vie, ni la mienne, n’ait été considérablement diminuée par cette nourriture fraîche, mais il est vrai, dénuée de codes barres censés nous rassurer sur les processus de fabrication mais jamais sur le contenu.

Si la CEE était à l’œuvre, les Thaïlandais voteraient également le « ThaïXit » afin de remettre au travail ce que les normes aveugles auraient interdits. Je me suis dit que la norme était l’ennemie du peuple tout en prenant le prétexte de sa protection. La norme tue le petit qui ne peut s’y adapter pour privilégier le « gros » qui lui en a les moyens, tout en les contournant avec plus de moyens et d’habilité.

Plus le temps passe, plus mes voyages se font dans les pays émergents, où j’ai vécu pendant 10 ans, et plus je comprends la monstruosité des règles aveugles et technocratiques. Si les « machins » comme l’Europe (dixit de Gaulle) veulent fonctionner, il faudra que ce soit au profit des petits, des gueux, de vous et de moi. Ou bien qu’ils disparaissent !


A la semaine prochaine avec Pierre Aïdan (Legal Start), Adrien Chaltiel (Décideurs) et Nathalie Chiche (Observatoire Ubérisation) et Karine Lazimi (Allianz)

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