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Importateur de cerveaux ! Le Brésil, terre d'accueil pour émigrés européens fuyant la crise
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Nouvelle terre promise

Le Brésil n'est pas convoité uniquement pour son Carnaval de Rio qui débute ce samedi. Moteur économique de l’Amérique latine, le pays s'impose comme un eldorado pour les entrepreneurs étrangers.

Le Brésil, nouvel eldorado pour les entrepreneurs étrangers étranglés par la crise ? Le pays, devenu la 6ème puissance mondiale depuis décembre dernier, affiche l'impressionnant PIB de 2 520 milliards de dollars en 2011. Depuis le début des années 2000, le plus grand et le plus peuplé des pays d'Amérique latine surfe sur une vague inédite de croissance (7,5% en 2010, 6% en 2011), grâce à la stabilité de son marché intérieur.

Conséquence de cette bonne santé économique : le nombre de cartes de séjour délivrées a bondi de 67% entre 2009 et 2010. Et la tendance s'est encore accentuée l'an passé. Épargné par la crise de 2008, le pays attire donc les investisseurs étrangers - Chinois en tête - mais aussi de nombreux Européens qui fuient la crise et viennent tenter leur chance sous les tropiques.

Reportage international du 27 décembre 2011 Brésil : l'eldorado des européen
Brésil : nouvel eldorado des Européens (Reportage RFI)

Parmi eux, un très grand nombre d'Espagnols, qui cherchent à fuir la morosité de leur économie et un taux de chômage avoisinant les 20%. Le point de ralliement de ces nouveaux arrivants : Rio de Janeiro. La mégapole de plus de 11 millions d'habitants, qui allie soleil et business florissant, accueillera la Coupe du monde de football en 2014 et les Jeux olympiques en 2016.

Dans un article du Point, Afeida Ghaleb, 33 ans, explique qu'elle ne regrette pas d'avoir quitté la France pour tenter l'aventure au Brésil : "Je sens que j'ai échappé à la crise en Europe. Je suis de double culture (franco-arabe) et j'avais envie d'une expérience à l'international". Embauchée chez Michelin à Rio de Janeiro avec un contrat local, elle explique qu'au Brésil, "c'est plus ouvert, on n'est pas catalogué. La France malheureusement, ne valorise pas la diversité".

Arrivé en octobre en touriste, Alejandro, un Espagnol de 33 ans, vit de petits boulots comme DJ ou guide dans les favelas : "Avec la crise et le chômage en Espagne, j'avais besoin de changer d'air, d'une ville avec la plage et le soleil. Il faut aller où les choses vont mieux. Mais mon visa expire dans un mois et demi", explique ce Madrilène à l'AFP. Il deviendra "illégal" s'il n'arrive pas à renouveler son visa pour trois mois encore, le maximum permis.

Sur le marché de l’automobile, PSA Peugeot Citroën veut s'appuyer sur le Brésil pour renforcer sa stratégie de globalisation. Le constructeur automobile est déjà implanté en Chine, en Russie et au Brésil, pays dans lequel il occupe actuellement la cinquième position. En 2009, plus de 150 000 véhicules ont d’ailleurs été vendus au Brésil par le groupe de Philippe Varin, soit une part de marché de 5%.

"En Europe, le Brésil est vu comme une terre d'opportunités", résume la directrice de la Chambre de commerce espagnole de Sao Paulo, Nuria Pont. Selon le ministère de la Justice, le nombre d'étrangers en situation régulière a augmenté de plus de 50% de janvier à juin 2011, passant de 962 000 à 1,5 million, Portugais en tête, évidemment aidés par la langue commune. Mais les autorités estiment aussi à plus de 600 000 le nombre d'immigrants en situation irrégulière, en augmentation constante.

Afin de répondre à la demande énorme de son marché interne, le Brésil souhaite faciliter le processus d'attribution des visas pour les immigrants qualifiés. Les demandeurs sont ainsi tenus, entre autres, d'attester de leurs qualifications à l'aide de documents authentifiés par un consulat brésilien. "Il y a quarante millions de nouveaux consommateurs - presque la taille de l'Espagne - qui sont sortis de la misère, et le marché brésilien n'arrive pas à satisfaire la demande", explique Nuria Pont. Il manque huit millions de professionnels qualifiés, comme des ingénieurs, que les universités brésiliennes mettront cinq ou six ans encore à former".

Pour Moreira Ranco, ministre qui couvre les activités du secrétariat aux Affaires stratégiques de la présidence de la République (SAS), chargé d'élaborer une politique nationale d'immigration, l'octroi de visas doit revenir à un transfert de technologie. "Ce transfert ne se fait pas en achetant des produits à l'étranger. Il faut faire venir des cerveaux", affirme-t-il.

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