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Hollande a tué la gauche ? Certes, mais vous êtes des milliers à avoir participé à ce meurtre !
©Reuters

Tous ensemble, tous ensemble…

Même (on serait tenté de dire surtout) à gauche le lynchage du Président de la République bat son plein. Mais comment peut on affecter de croire qu’il a accomplit son forfait tout seul ?

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Dans Le crime de l’Orient-Express les assassins sont douze. Douze à avoir planté chacun leur poignard dans le corps de la victime. Dans Le crime de la rue de Solferino les assassins se comptent par milliers. Mais comme ils refusent d’endosser leur forfait, ils désignent tous un seul tueur : François Hollande. Dans une ambiance de panique, c’est vers le premier d’entre eux, le chef, le capomafioso que les regards et les ressentiments sont pointés. 

D’après les sondages, François Hollande, est plus ou moins détesté par 87% des Français. C’est beaucoup. Et on comprend pourquoi tous ceux qui, avec lui, ont participé à l’assassinat de la gauche ont besoin d’une victime expiatoire. Mais pourquoi, vous épargnerez-t-on vous tous, appartachiks médiocres, députés imbéciles, intellos-crétins, élus lobotomisés ? Pourquoi et à quel titre espérez-vous ne pas être comptables de cette mort hâtée par tous les moyens dont disposaient vos cerveaux choucrouteux ? 

La gauche vous l’avez assassinée méthodiquement et avec persévérance. En choisissant – c’est bien vous qui l’avez choisi ?  comme candidat à la présidence le plus apte d’entre vous à opérer cette mise à mort . En envoyant à l’Assemblée Nationale des députés formatés pour émettre des borborygmes allant de “à bas la finance” aux “heures les plus sombres de notre Histoire” ? Vous avez oublié qu’une centaine d’entre vous, ont au début du quinquennat, signé un texte réclamant le droit de vote des étrangers aux élections locales ? C’était, il est vrai, une promesse du candidat Hollande. Mais le Président Hollande, s’est, un fois élu, prudemment assis dessus : il était quand même un peu moins con que vous et se refusait au suicide que vous réclamiez. 

Vous ne voulez plus vous souvenir du délire qui s’est emparé de vous -parlementaires, petits cadres du PS, minuscules marquis de la pensée, intermittents du spectacle et de l’intelligence, journalistes confits dans la boboïtude la plus sirupeuse- quand est arrivée la loi sur le mariage pour tous ? Mais vous étiez en transe et fascinés par la faconde enflammée et tropicale de celle qui portait cette loi ! De Libération aux Inrocks en passant par Le Monde, L’Obs et Télérama l’enthousiasme touchait à la la frénésie. Et la France, la France de gauche, comprit en ces journées calamiteuses que vous vous passionniez pour quelques-uns en oubliant le plus grand nombre qui avait d’autres priorités.

Vous avez été des milliers à nier ce qui faisait que la gauche était la gauche : le souci des petites gens, des gens de peu et leurs exigences de sécurité, qui ne se posaient certes pas pour les plus riches, protégés des voisinages fâcheux. Vous avez fait une place belle, trop belle à une religion conquérante alors que vos traditions voulaient que vous combattiez l’opium du peuple. Vos élus locaux (ceux de droite aussi mais dans une moindre mesure) ont arrosé à coup de subventions caïds et imams. C’était bien sûr la gauche que vous assassiniez ainsi. 

Avec une morgue et une suffisance incroyable vous avez piétiné le peuple de France en mettant à sa place dans vos discours une populace nommée racaille. Et vous osiez vous dire de gauche, en versant des torrents compassionnels de larmes sur les voyous, les trafiquants et les délinquants ! Pour que le crime soit parfait vous en avez rajouté une couche en faisant savoir par vous “élites" médiatisées que c’est nous par notre méchanceté, notre égoïsme et notre racisme qui avions fabriqué les tueurs en partance pour la Syrie et l’Irak. Insulter ainsi le bon sens populaire le plus élémentaire c’était à coup sûr assassiner la gauche. 

Vous avez tué la gauche en adoptant, sous l’influence de vos maigrissant régiments de fonctionnaires et profs des modes de pensée les plus bêtement petit bourgeois avec des slogans sans âme, ânonnés sans conviction. Vous l’avez tué en la vidant de tout ce qui faisait sa substance : la capacité de rêver que vous avez remplacé par l’art du mensonge. 

Vous l’avez tuée enfin en abandonnant le drapeau tricolore au Front National alors que vous aviez déjà depuis longtemps renoncé au drapeau rouge. Vous l’avez tuée en mettant du vert dans votre rouge tellement délavé qu’il en était devenu rose blafard. Le vert niais de l’écologie et surtout le vert bien plus prononcé de l’Islam. Et maintenant, car le courage n’est pas votre fort, vous vous en prenez à Hollande à qui vous ne pardonnez pas de courir vraisemblablement à l’échec lors des prochaines présidentielles. 

Mais regardez-vous donc dans une glace : Hollande vous ressemble et vous lui ressemblez ! Alors, pour sauver quelques places au soleil et le confort de ne pas avoir à penser, vous êtes prêts à vous donner à n’importe qui : TSH (Tout Sauf Hollande). Ce pelé, ce galeux, ce pestiféré vous entraîne avec lui, criez-vous, dans sa perte. Mais non. Non et non ! Vous aussi vous devez partir. Vous avez participé collectivement au crime que vous reprochez au chef de l’Etat. Il vous faut payer. Partez. Partez tous ! Votre place est dans le corbillard de François Hollande.

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