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Rivarol dérape sur Twitter : chouette, l’antisémitisme d’extrême-droite n‘est pas tout à fait mort !
©Capture d'écran

Saveurs d’antan

Oui, il existe encore. Certes, de moins en moins audible. Prêtons l’oreille…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La grande distribution avec ses enseignes à prix cassés a tué le petit commerce français. Ses victimes – magasins de détail et de proximité – se comptent par milliers. Il est normal que les peu nombreux survivants fassent l’objet d’une curiosité attendrie. De la même façon, la haine anti-juive des banlieues islamisées a assassiné le bon vieil antisémitisme à la française. Devenu quasiment introuvable, il mérite donc, comme tout objet rare, le détour. Car il exhale un parfum ancien susceptible d’émouvoir tous ceux qui, comme moi, ont la nostalgie du patchouli hélas passé de mode car sentant un peu fort.

C’est pourquoi, il nous plait de révéler l’existence d’une petite boutique gauloise qui résiste à l’envahisseur juif. Son nom : Rivarol. Et il faut saluer les dernières facéties de son patron, un certain Jérôme Bourbon. Ces dernières heures, il a acquis une certaine notoriété avec deux tweets qui ont connu un estimable succès. En voici un : « Laurent Fabius au Conseil constitutionnelle, Alain Finkielkraut à l’Académie française, Arno Klarsfeld au Conseil d’Etat. On voit bien que Pétain n’est plus là. » Et voici l’autre : « Laurent Fabius président du Conseil constitutionnel après Michel Debré, petit-fils de rabbin et après Robert Badinter ! Le Palais royal est devenu un territoire occupé. »

Notons que ce pauvre Bourbon (il fait ce qu’il peut pour exister) fait beaucoup plus court que ses glorieux ancêtres, Maurras, Céline, Brasillach. Il n’en a d’ailleurs pas le talent. L’honnêteté oblige à dire que ses deux tweets seraient passés totalement inaperçus si le PS ne s’en était pas mêlé. Dans un communiqué outré, criant à l’antisémitisme, il exige la fermeture du compte Twitter de M. Bourbon. Comme souvent, il aurait mieux fait de se taire.

Car le directeur de Rivarol est un des derniers représentants d’une espèce en voie de disparition. C’est un inconnu qui souffre de ne pas avoir la notoriété d’un Dieudonné ou d’un Soral. Un être triste et esseulé voué au plaisir solitaire. Un vestige des temps anciens et révolus. En tant que tel, il serait cruel et injuste qu’il disparaisse entièrement. La République se doit de protéger son espèce ! Non pas qu’elle soit particulièrement sympathique (elle est plus proche de la hyène que du panda) mais parce que sans elle, la biodiversité de notre terroir ne serait plus ce qu’elle était.

Il ne nous parait donc pas utile que malheur arrive à M. Bourbon. D’autant plus – et c’est follement amusant – que son journal tape comme une bête sur Marine Le Pen. Et avec deux fois plus d’animosité que toutes les publications d’extrême-gauche réunies. Traîtresse, diablesse, hérétique… Si on ne le traite pas de juive, c’est qu’elle a un père un peu connu et de bonne souche. L’ennemi principal de M. Bourbon c’est le Front national, pas les Juifs scandaleusement relégués à la deuxième place. Rivarol a un tirage très confidentiel. Ah, si les jeunes de banlieue voulaient se donner la peine de lire un peu plus… Mais il n’y a rien à attendre d’eux. En revanche, M. Bourbon devrait pouvoir compter sur les Juifs dont l’égocentrisme frénétique est connu. Rivarol devrait les attirer : c’est le seul journal qui parle en permanence d’eux et à longueur de pages.

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