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Pourquoi les Français rejettent de plus en plus le carcan étatique qui étouffe la croissance
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Editorial

Tous les sondages montrent que nos concitoyens ont une plus grande maturité que ceux qui les gouvernent. Ils ont besoin d’air et plaident pour plus de flexibilité afin de pouvoir faire face à la révolution internet.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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La carapace étatique qui étouffe la croissance craque de toutes parts, sous l’effet des bouleversements qui affectent l’économie mondiale avec la révolution internet et le développement du commerce  électronique. Les Français éprouvent de plus en plus le sentiment  de vivre "dans l’économie d’avant", assistants impuissants à une évolution qui les laisse à l’écart des puissantes transformations qui secouent la planète.

Tous les sondages montrent que nos concitoyens ont une plus grande maturité que ceux qui les  gouvernent. Ils ont besoin d’air. Ils plaident pour plus de souplesse, de flexibilité ; ils réclament moins de rigidités, de bureaucratie. Ils envisagent sans enthousiasme de retrouver les mêmes têtes d’affiche lors des prochaines élections. Ils aspirent à un renouveau général, afin que la France cesse de tourner en rond et de creuser l’écart, dans le mauvais sens, avec nos principaux partenaires.

Car, partout, l’impression prévaut qu’on tente de maintenir un modèle inadapté qui prend eau de toutes parts. Le monde politique, les syndicats, mais aussi une grande partie des classes dirigeantes donnent le sentiment de vouloir maintenir un système qui ne correspond plus aux réalités d’aujourd’hui, avec une peur viscérale pour le changement. Ainsi, on cherche avant tout à protéger ceux qui ont déjà un emploi plutôt qu’à déployer tous les efforts pour donner du travail à ceux qui sont chômeurs. On pense toujours la loi avec retard et l’on est sans cesse en train d’imaginer des nouveaux textes sans s’attaquer au fond des problèmes. On fait sans cesse appel à la justice, à l’égalité, mais on bafoue l’un des principes essentiels en faisant reposer l’impôt sur le revenu sur une minorité de citoyens. La France gouverne toujours l’œil rivé sur le rétroviseur. Et pendant ce temps, le chômage se développe, les déficits s’aggravent et le pays recule dans l’échelle des nations.

Alors que toutes les méthodes employées depuis 30 ans se sont soldées par des échecs, (ce qui explique sans doute le fait que François Hollande et Nicolas Sarkozy soient renvoyés dos à dos par une majorité de la population), on continue imperturbablement de recourir aux vieilles recettes. Une seule  exception récente, la loi Macron, votée presque en violation du Parlement grâce à la procédure de l’article  49.3, Mais elle n’arrive pas à entrer dans les faits, en raison des bâtons dans les roues placés à tous les niveaux, qui retardent en particulier la promulgation des décrets d’application. Elle allégeait pourtant bien peu les  lourdeurs administratives mais se heurte dans la pratique aux grands lobbies inquiets de perdre une parcelle de leurs pouvoirs. Et rien ne dit aujourd’hui que ses modestes dispositions pourront entrer en vigueur d’ici la fin du quinquennat, car on ne  décèle pas, au plus haut niveau de l’Etat, une volonté d’opérer le changement pour ne pas perdre trop d’électeurs de gauche.

Pourtant dans l’opinion, l’idée de la démocratie participative gagne du terrain, comme on l’a vu récemment à l’occasion des consultations effectuées dans des entreprises comme Smart ou Sephora, où les salariés ont désavoué les syndicats qui voulaient maintenir le statu quo. Car le problème de la durée du travail doit être revu de fond en comble pour se mettre en  phase avec la révolution internet qui fera tomber un jour le tabou des 35 heures dans les oubliettes.

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