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Chômage en hausse : le grand essor de la France du "ras-le-bol" face à l’impuissance des politiques
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Editorial

On sent monter un véritable "ras-le-bol au chômage" avec la révélation des derniers chiffres publiés pour le mois d’août. L'incapacité des politiques à lutter contre ce fléau a une cause profonde, celle du doute, qui s’est emparé depuis longtemps des socialistes qui ne croient plus à la valeur travail.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Le climat qui domine en France aujourd’hui est celui de l’exaspération devant l’impuissance des politiques à sortir le pays du bourbier dans lequel il est englué depuis près de sept ans. Une expression bien de chez nous revient sans cesse pour manifester une irritation croissante : celle de "ras-le-bol". Elle est apparue dans les tréfonds de la nation pour traduire un refus devant le matraquage fiscal opéré par François Hollande, seule arme qu’il ait trouvée faute de pouvoir mettre un frein à la prodigalité de la dépense publique.

Mais aujourd’hui, c’est au tour de la vieille gauche de reprendre la formule dans un tout autre sens, mais qui produit le même résultat. Martine Aubry a lancé un "ras-le-bol à Macron" qui a fait mouche en révélant la profondeur de la fracture qui oppose aujourd’hui les socialistes alors que leur modèle historique est en plein déclin.

Ce slogan populaire pourrait trouver un nouveau champ d’application. On sent monter désormais un véritable "ras-le-bol au chômage" avec la révélation des derniers chiffres publiés pour le mois d’août. Car on assiste à une reprise de la déferlante qui avait seulement connu un ralentissement saisonnier et qui établit un nouveau record avec 3,57 millions de chômeurs dans la catégorie A, dont 2,4 millions qui pointent à Pôle emploi depuis plus d’un an. Cette incapacité à lutter contre ce fléau a une cause profonde, celle du doute, qui s’est emparé depuis longtemps des socialistes qui ne croient plus à la valeur travail et préfèrent orienter le pays vers le farniente, les loisirs, un certain culte de la fête, avec un symbol : "Paris plage", en pratiquant une redistribution sans précédent, où les allocations chômage tiennent une place de choix, en recourant à une taxation exorbitante de tous ceux qui créent de la richesse et en freinant du même coup l’accès à l’emploi de ceux qui arrivent sur le marché. La conséquence est sans appel : la grande victime est la compétitivité, en raison des charges trop lourdes qui pèsent sur les entreprises et les actifs, ce qui augmente le nombre des faillites et du même coup alimente le chômage et fait descendre la France au sein d’un monde de plus en plus concurrentiel. C’est contre ce cercle vicieux que le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, voudrait entreprendre de lutter en réhabilitant la valeur travail, ce qui explique les cris d’orfraie poussés par Martine Aubry.

Le moment est pourtant crucial, car non seulement l’espoir d’un retournement de la courbe est abandonné, mais la stabilisation du chômage paraît elle-même compromise. Comme toujours, la France navigue à contre-sens de ses partenaires, car elle refuse de s’aligner sur leurs réformes et entend mener sa route de façon solitaire. Le gouvernement se berce aujourd’hui d’illusions sur une légère amélioration du climat des affaires dans l’Hexagone, une reprise du secteur immobilier, pour affirmer que la croissance est de retour. Au moment où celle-ci est contestée sur le plan international, avec une série d’avertissements tels que le ralentissement de la Chine, la chute de la consommation de nombreux pays émergents avec le recul des prix du  pétrole et des matières premières, la médiocrité des investissements et les secousses qui affectent les marchés boursiers. La menace est désormais celle d’une déflation généralisée, qui compromettrait définitivement le 1% de croissance auquel s’accroche de manière presque pathétique le gouvernement.

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