Le règlement de la crise avec Athènes reporté aux calendes grecques<!-- --> | Atlantico.fr
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La Grèce a encore obtenu un sursis.
La Grèce a encore obtenu un sursis.
©Reuters

Editorial

La Grèce a encore obtenu un sursis et il n’en faut pas davantage pour faire resurgir la nervosité sur les marchés financiers, dont les mouvements suivent les convulsions du dossier grec, en enchaînant successivement espoirs et dépressions.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Retour des turbulences tous azimuths sur la scène internationale. L’été s’annonce chaud sur tous les plans. La réunion sur le climat qui se tient ce week-end va être éclipsée par les nouvelles tensions qui viennent de surgir. A commencer par la crise grecque qui s’est durcie avec la décision des dirigeants du pays de reporter à la fin du mois de juin les paiements qui étaient exigibles aujourd’hui, après des négociations interminables qui ressemblent à un poker menteur. Il n’en faut pas davantage pour faire resurgir la nervosité sur les marchés financiers, dont les mouvements suivent les convulsions du dossier grec, en enchaînant successivement espoirs et dépressions.

En quelques jours, deux violents chocs se sont produits sur le marché obligataire, comme si Mario Draghi, le chef d’orchestre de la finance, avait soudain perdu la main. Alors que la Banque centrale européenne continue de déverser allègrement soixante milliards d’euros par mois pour maintenir le loyer de l’argent à son niveau le plus bas et favoriser ainsi la reprise économique, les taux d’intérêt se sont mis brutalement à remonter, reprenant un pour cent, alors qu’ils se situaient pratiquement à zéro et même en-dessous notamment en Allemagne. Les milieux financiers sont aujourd’hui déboussolés par les informations contradictoires que leur renvoient les marchés, certaines annonçant un ralentissement de la conjoncture en particulier aux Etats-Unis, qui inciteraient à poursuivre la politique de facilité conduite par les banques centrales. Mais, comme toujours, le comportement des investisseurs est moutonnier, alors que les énormes masses d’argent en jeu se déplacent vers des placements susceptibles de rapporter gros à court terme plutôt que de choisir le terrain des investissements à long terme générateurs d’une croissance solide. L’argent déversé a fait monter la Bourse et facilité le maintien des dettes.  

Dans ce contexte, l’ombre d’un krach resurgit, la conjoncture offrant de nombreux détonateurs possibles en dehors même du cas grec. Le danger est d’autant plus grand que l’Europe ne peut constituer un recours. Elle est engluée dans un immobilisme qui est le fruit des contradictions entre ses membres, alors que les forces de désunion progressent chaque jour. L’Italie s’enfonce dans la récession, la Hongrie se tourne de plus en plus vers le fascisme. Le Royaume-Uni fait peser un risque d’éclatement pour l’Ecosse et l’Irlande avec le referendum à venir et les banques étrangères commencent à étudier sérieusement la possibilité d’établir leurs sièges sociaux sous d’autres cieux. Les élections locales espagnoles ont montré comment un système de deux partis traditionnels incapables d’évoluer pouvait être battu en brèche par une nouvelle génération dynamique prête à secouer le cocotier avec Podemos. C’est la hantise des dirigeants d’aujourd’hui de la plupart des pays du vieux continent qui tournent en rond et sont incapables de se réformer. En France aussi, les élections régionales de fin d’année pourraient apporter des surprises si l’exemple espagnol suscitait des émules ; mais notre pays ayant moins souffert de la crise ces dernières années, la révolte à l’égard de la classe politique y est moins violente, même si elle ne cesse de monter. La nouvelle et forte chute de la cote de popularité de François Hollande traduit bien la force du mécontentement, au moment où le chef de l’Etat n’a plus qu’une idée en tête : sa réélection, témoignant ainsi du décalage profond qui le sépare de l’opinion.          

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