François Hollande à l'Élysée : le triomphe de la petite politique électoraliste<!-- --> | Atlantico.fr
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3 ans que François Hollande est à l'Elysée.
3 ans que François Hollande est à l'Elysée.
©Reuters

Les entrepreneurs parlent aux Français

C'est le triomphe de la petite politique électoraliste. Si François hollande parvient à s'approprier la timide relance de l'économie française dont il n'a aucun mérite en l'agrémentant d’une ou deux mesures sociales, il pourrait bien être réélu en 2017.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Einstein disait que celui qui n’a pas fait d’erreur, n’a en fait jamais essayé. Notre président prouve le double contraire. Il a fait une multitude d’erreurs sans jamais rien essayer. Mais le cynisme ultime, qui marque le triomphe de la politique électoraliste, sur les besoins dictés par le sort de la France, c’est que malgré ce bilan quasiment nul, il compte être réélu en 2017. Avec une possible chance de l’être. La politique parvient encore à dicter sa Loi aux nécessités du pays, les petits calculs triomphent des grands desseins, qui devraient pourtant être l’unique obsession d’un président de la République.

C’est bien entendu étrange que de se poser en 2015, devant tant de problèmes à court terme, la question de la présidentielle de 2017. Presque indécent. Et pourtant, plus que jamais, le sort de cette élection semble incertain comme jamais et nous laisse entrevoir un gain par dépit. Ce qui est de la plus mauvaise augure.

Entre un ancien président qui joue son comeback, comme le Terminator, et souhaite un remake de de ce qu’il estime avoir été un mauvais film qu’il souhaite enrichir d’une meilleure conclusion. Un ancien président qui apparaît comme un chef de clan brillant, qui a remis l’UMP en marche, mais dont personne ne veut comme président, en dehors de son clan d’irréductibles. Et qui est le seul à croire le contraire. Son unique chance est d’être face à Marine le Pen au second tour, pour faire, avec 20 cm de moins, son Jacques Chirac de 2002.

Un actuel président qui a compris la gestion du temps et l’apparente mauvaise mémoire des électeurs, qui jugent plus souvent la petite histoire, celle des derniers mois, et non l’ensemble d’un mandat, jouent en sa faveur, et qu’un bon résultat économique, agrémenté d’une ou deux bonnes mesures sociales, pourraient lui valoir une réélection en 2017, face à Marine, encore elle. Et contre Sarkozy, qui n’impressionne plus et ne pourra pas, sauf miracle, créer l’engouement certain qu’il avait suscité, en 2007.

L’actuel président calcule et compte sur sa bonne étoile. La croissance de la France n’est pas de son fait. Il saura se l’attribuer. Face à un candidat de droite enthousiasmant, il perdrait néanmoins. Car personne n’accorde au président actuel de mériter les habits présidentiels. Mais face à Sarkozy, privé cette fois du vote ouvrier qui l’avait soutenu, du vote des entrepreneurs qu’il a bien trop déçus, et qui cristallise au total, tant de crispation, Hollande peut, soutenu par un électorat qui ne voudra pas du NI-NI, Ni Sarko, Ni Lepen, se retrouver au second tour.

C’est là toute la souffrance de notre pays. Nous sommes bien loin du travail de fonds que demande la France pour se relever. Nous sommes victimes du service minimum politique, le coup de cravache de fin de trimestre de l’élève moyen, qui ne pense et n’agit que pour sa réélection, son passage au mandat "supérieur". Marquant au passage la bêtise ultime que constitue le quinquennat. Un tour de piste à la durée ridicule, amputée de la première et de la dernière année, et se solde donc par un vague travail de 3 années. Une chimère face à l’ampleur de la réforme que nécessite ce pays. Vivement un septennat, non renouvelable, ce dont rêve les entrepreneurs, qui savent qu’une entreprise, comme un pays, ne se gère qu’en ayant le temps, sans nier l’urgence. L’urgence dans l’exécution, la patience dans la gestion, la vision pour la stratégie. Les politiques ne connaissent que l’urgence à rester. Et laisse le pays orphelin de projet. De vision.

Chacun, à sa place, se montre en 2015, alors que notre faible croissance devrait pousser les uns à agir, et les autres à bâtir un programme digne de ce nom et remobiliser leurs cellules grises au profit d’un avenir plus "rose", ou "vert", qu’il (toujours pas de elle…) ne pense qu’à 2017. Les réformes nécessaires, les mesures phares, la vérité due au Français, l’ambition qu’ils méritent, passent au second rang de nos politiques pour qui seul leur avenir importe. Pas celui des Français.

Les entrepreneurs rêvent d’autre chose. De mesures fortes. D’un Macron 2 qui soit cette fois ambitieux sur des mesures phares, et se lance sur les résistances françaises les plus dures, celle des privilèges des politiques, des corporatismes et de la concurrence. Celle des délais de paiement aux PME. En clair, pas les sempiternelles mesures sur les charges sociales ou la fiscalité. Non. Les mesures qui permettent aux entreprises de se développer et aux Français d’y trouver un emploi, non parce qu’elles le leurs doivent et parce qu’elles en auront la nécessité. Et donc, de permettre la flexibilité que la frêle corpulence des PME nécessite. Les véritables mesures, ainsi que l’abolition de tous les régimes spéciaux, toutes les niches fiscales, le recentrage des fonctions de l’état, devraient être le fait d’un président courageux, qui alors, mériterait sa réélection. Non parce que le sort lui en aura donné l’opportunité, et que les petits calculs auront servis son équation cynique, mais parce que le sort de la France aura trouvé en lui son champion. Il n’y a pas de fatalisme, dans l’attribution à un camp plutôt qu’un autre, de la réussite du pays. Il suffit d’un homme, d’un courage, d’une vision. Celle de la nécessité impérieuse de réussir. Or la réussite n’est ni de droite, ni de gauche. Tous les politiques sont gauches, nous aimerions qu’ils retrouvent le goût de la ligne droite !!

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