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Prix de l’immobilier à Paris : 
+21,3% sur un an et ça n'est pas fini…
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Zone franche

Paris est cher parce qu’il est beau, tout petit, presque intégralement construit et que des millions de gens en France et dans le monde rêvent de s’en payer un morceau.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Crise ou pas crise, les prix de l’immobilier parisien continuent de progresser. Sans doute moins rapidement que par le passé, OK, mais à +21,3% sur un an et +0,8% sur le seul mois d’août, la hausse reste vigoureuse.

C’est bien simple, pour s’offrir un mètre carré dans la capitale, c’est désormais 8 350 euros qu’il faut débourser. Et encore : il s’agit là d’un mètre carré « moyen », probablement orienté au nord, à « rafraîchir » et privé d’ascenseur.

Les Cassandre annonçant la « mère de toutes les corrections » depuis bientôt dix ans en sont pour leurs frais, si l’on ose dire, même si l’annonce d’une catastrophe qu’on renouvelle chaque année finira bien un jour par se révéler justifiée. Demandez à Elizabeth Teissier si deux ou trois de ses prédictions n’ont pas été confirmées en 35 ans d’observation de la Grande Ourse…

Bon, pour DSK, dont elle prévoyait la victoire à la primaire PS, elle s’est méchamment plantée mais ça ne l’empêche pas d’en rajouter une louche à l’occasion :

« Il est vrai que je me suis laissée emporter en zappant les influx de mai 2011. Je suis restée fixée sur les grands cycles et je continue de croire que celui de Jupiter/Pluton continuera de porter DSK ».

Pff, elle devrait pourtant le savoir, qu’on ne zappe pas les influx du mois de mai comme s’il s’agissait d’un bête tunnel de pub d’avant JT…

Entasser 12 millions de personnes dans un espace prévu pour 2 ?

8 350 euros pour un mètre carré moyen, c’est sûr, ça n’autorise pas beaucoup de salariés tout aussi moyens à s’installer juste en-dessous de la tour Eiffel. Et l’on comprend assez bien qu’ils fassent un peu la tête, en montant dans le RER direction Marne-la-Vallée le soir après l’turbin…

La question à 83 500 euros (soit le prix d’une chambre de bonne de 10 m2 avec toilettes sur le palier dans le XVIe arrondissement), c’est : comment faites-vous tenir douze millions de franciliens dans un espace fermé tout juste capable d’en accommoder le cinquième ? Ce qui est rare est cher et c’est précisément une désirabilité de Paris intra-muros supérieure à celle de Bobigny-centre qui explique la différence de prix entre les deux communes.

On pourrait bien sûr raser le bâti historique pour le remplacer par quelques centaines de tours en béton (c’est exactement ce que prévoyait le « plan Voisin » du Corbusier), histoire d’entasser un maximum de monde et de faire baisser les prix... Mais un Paris transformé en Sarcelles serait-il toujours aussi désiré par nos amis de Marne-la-Vallée ? Pour ne rien dire de nos amis de New York, de Milan ou de Tokyo, qui représentent entre 7 et 10% des acquisitions (et près de 30% pour le résidentiel de luxe).

Paris est cher parce qu’il est beau, minuscule (105 km2), presque entièrement construit et que tout le monde en veut un morceau. On peut toujours récupérer les friches London-style et construire encore quelques HLM dans les dernières dents creuses (le taux de 20% prévu par la loi SRU est en passe d’être atteint) ; on peut aussi tenter de l’intégrer davantage à son agglomération en rendant ce qui est au-delà du périphérique plus attractif. Mais pour le reste…

Allez, je vous fais un Élizabeth Teissier immobilier pour 2012 : la Grèce et le Portugal peuvent bien mettre la clé sous la porte et la BNP être rachetée par une caisse d'épargne chinoise, le mètre carré parisien touche les 10 000 euros (et si je me suis planté, je dirai que j’ai zappé les influx de mai : ça marche toujours).

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