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La Grèce prépare sa sortie de l’Euro, une catastrophe pour les Grecs
©Reuters

L'Edito de Jean-Marc Sylvestre

Quelques heures avant la réunion de l’Eurogroupe, qui doit se prononcer aujourd’hui sur les grandes réformes qui ont été présentées pour l’obtention d’un délai de grâce, Yanis Varoufakis a menacé d’organiser un référendum sur la place de la Grèce en cas de refus de ses conditions. En clair, il menace de quitter l’euro.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Il est trop tard. Personne en Europe ne prend plus au sérieux les dirigeants de la Grèce. Fin de semaine dernière, Yanis Varoufakis s’est retrouvé très seul. Il s’est fait éconduire par la totalité des dirigeants de la zone euro. Il a donc tenté un dernier coup auprès du président de la Commission, Jean-Claude Junker.

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Il lui a annoncé que si l’Eurogroupe n’acceptait pas les conditions demandées par Athènes, d’engager une négociation pour obtenir une annulation de la dette, alors qu’il avait publiquement annoncé qu’il abandonnait cet objectif, il serait obligé soit d’organiser des élections générales. Soit un référendum pour réviser la position de la Grèce dans la zone euro. En gros , il a laissé entendre qu’ il ferait voter les Grecs sur leur maintien ou le départ du pays de la zone euro . Ajoutant qu’un départ de la Grèce, "ferait exploser la zone euro".

Mise au courant de cette menace, Angela Merkel a demandé à Juncker de fermer ce dossier qui n’avait plus aucune importance. Elle a vivement reproché au président d’avoir reçu  le ministre grec pour écouter ces hypothèses complètement irréalisables.  

Cette affaire est la dernière goutte d’eau qui fait déborder le vase. Personne n’a de solution pour sortir de cette impasse et, pour la première fois, tout le monde affirme que sur le plan économique un départ de la Grèce n’aura aucun effet. Les liens financiers ont été rompus. Il n’y a plus aucun risque de contagion. Le divorce peut donc être prononcé. Le seul problème est politique.

Tout d'abord, les dirigeants grecs ont été élus sur la base de promesses irréalisables. C’est très banal, mais ils sont incapables de revenir dans la vérité.

Ensuite, les dirigeants grecs ont été obligés de se soumettre aux contraintes de la réalité et aux règles de fonctionnement de la zone euro. Mais ils sont incapables de l’expliquer au peuple. Plus grave, ils font monter la colère.

Acculés, les dirigeants grecs menacent de tout faire exploser en obtenant un vote des Grecs. Ils se trompent. D’abord parce les Grecs sont assez las des fausses routes du gouvernement. Ensuite, ils tiennent à l’euro. Enfin, ils connaissent les vrais raisons du désastre. Les gouvernements ont été incapables de mettre en place une réforme fiscale et administrative.

Enfin, pour la  majorité des membres de la zone euro, la seule solution passerait par un changement politique en Grèce. C’est peut-être ce que les dirigeants préparent. Le problème économique va trouver des solutions à condition que les vrais responsables soient obligés de revenir sur les injustices et les disfonctionnements. Priorité : une fiscalité équitable et performante.

Le problème politique est loin d’être résolu. Cela étant l’Europe va sortir renforcée de cette épreuve.

L’erreur des dirigeants grecs aura été de ne pas comprendre qu’à chaque fois qu’ils essaient de déstabiliser la zone euro, ils renforcent la solidarité et le respect des modalités de fonctionnement. 

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