Comment parler de l’attentat de Charlie Hebdo à vos enfants<!-- --> | Atlantico.fr
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Le slogan de solidarité pour les victimes de l'attentat perpétré contre Charlie Hebdo.
Le slogan de solidarité pour les victimes de l'attentat perpétré contre Charlie Hebdo.
©Reuters

Mieux vaut en discuter

Difficile d'évoquer un sujet aussi traumatisant que l'attentat perpétré hier mercredi 7 janvier contre la rédaction de Charlie Hebdo. Voici comment aborder cet événement selon les âges de chacun.

Comment parler du drame de Charlie Hebdo à ses enfants ? Comment leur expliquer ce qui s'est passé; sachant qu'ils seront forcément amenés à en entendre parler par la télévision, internet ou dans la cour de récréation, avec tous les risques de déformation que cela comporte ? Ce sont des questions que se posent bien des parents. L'enjeu est de taille, au point que les éditions playBac Presse, qui publient les titres destinés aux enfants et adolescents Mon Petit Quotidien, Mon Quotidien, L'Actu et L'Eco ont décidé de rendre leur téléchargement gratuit, en "hommage aux victimes de l'attentat à Charlie Hebdo" et afin "d'aider les enfants et leurs parents à échanger autour d'une actualité difficilement compréhensible par les plus jeunes".

Alors que faire ? En-dessous de 5 ans, si l'enfant n'a pas entendu parler du drame, il est inutile lui faire un exposé : à cet-âge, nous rappelle Europe 1, qui a interrogé le pédopsychiatre Stéphane Clergé, il ne dispose tout simplement pas de la capacité de comprendre les faits en question. Au-delà, n'hésitez pas à vous transformer en psychologue pendant quelques minutes : "Avant de leur en parler, il faut surtout les écouter, leur demander ce qu'ils ont compris, ce qui les inquiète", indique le médecin. Dans ce cas, le dessin peut être très utile, surtout si l'enfant a vu les images à la télévision. "Cela va permettre aux plus jeunes d’exprimer ce qu’ils ressentent, notamment s’ils ont fait des cauchemars", précise la psychanalyste Liliane Holstein, interrogée par le magazine Marie France.

Voilà pour le "diagnostic". L'explication qui suit doit être faite le plus simplement possible, avec des mots clairs et des concepts à la portée des plus jeunes, comme le rappelle la psychothérapeute Audrey Akhoun au micro d'Europe 1 : "Vous pouvez d'abord dire à vos enfants qu'il y a des gens fous qui ont commis des actes d'une grande violence", mais également "leur expliquer qu'il y a la police, l'Etat et que tout est mis en œuvre pour que ces gens qui ont mal agi soient retrouvés et punis en conséquence". Ces paroles apaisantes sont particulièrement recommandées si l'enfant se met à pleurer ou paniquer : rester dans le concret, pour désamorcer son pouvoir d'imagination qui, en l'occurrence, peut lui porter préjudice.

Et les ados ? Ces circonstances tragiques représentent "une occasion de leur donner une leçon de vie et d’éveiller leur conscience politique", selon Liliane Holstein, d'autant "qu'après 9 ans, les enfants expriment leur révolte et jugent eux-mêmes les événements parce qu'ils sont dans la période où l'identification au héros valeureux est très forte", rappelle pour sa part la psychologue clinicienne Geneviève Djenati, interviewée par Figaro Madame.

Le conseil essentiel à retenir : ne cherchez pas à dissimuler les choses à vos enfants, même si vous voulez bien évidemment les protéger. En effet, comme nous le rappelle Liliane Holstein, ils sont de vraies "éponges", qui "se rendent très bien compte qu’il se passe quelque chose d’anormal, d’inhabituel."

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