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L'aéroport de Toulouse-Blagnac, les Chinois et le village gaulois
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Le péril jaune

Le consortium formé par deux investisseurs chinois et le groupe canadien SNC-Lavalin a été retenu par l'État pour le rachat de 49,99% de l'aéroport de Toulouse-Blagnac.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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La France est vraiment un pays de flippés. Dernière angoisse collective en date, le rachat par des Chinois de la participation de l’État dans le capital de l'aéroport de Toulouse. A droite comme à gauche, c'est l'incompréhension la plus totale  : "Quoi, Blagnac, l'aéroport où les avions vont plus haut d'après Nougaro, ne serait plus français  ? Mais quelle horreur  !".

>>>> A lire également : Le plan Juncker sera-t-il le nouveau cheval de Troie chinois en Europe ?

Bon, à y regarder de plus près, l'aéroport en question reste contrôlé par une majorité de fonds publics bien de chez nous (région, département, chambre de commerce...) et les fameux Chinois, d'ailleurs associés à des Québécois gérant déjà une tripotée d'aéroports secondaires en France, parlent même de rétrocéder une fraction de leur nouveau patrimoine midi-pyrénéen à des Gaulois pur-porc...

Alors quel est le problème exactement ? Après tout, Heathrow, premier aéroport d'Europe, légèrement plus stratégique pour l'économie britannique que Toulouse ne l'est pour l'économie française, est espagnol depuis 2006 et il ne semble pas que nos voisins du dessus aient été forcés de mettre la clé sous la porte.

Eh bien, le problème, semble-t-il, à la lecture de Libé, du Figaro, de l'Huma (insérez ici le nom de votre publication idéologiquement préférée, elles disent toute la même chose de toute manière), c'est que ces satanés chinois ont certainement une idée derrière la tête. Hé quoi, s'ils achètent Blagnac, c'est certainement pour couler Airbus et se procurer le secret du cassoulet afin de le faire fabriquer par des petits enfants dans une usine insalubre de Shanghai. On les connaît, les Chinois,  ils sont fourbes et sournois.

Et puis c'est pas comme ADP, tiens, la société tricolore qui contrôle Orly et Roissy, comme chacun sait, mais détient aussi des participations dans le capital de dizaines d'aéroports dans le monde, de la Turquie au Mexique, de la Belgique à la Jordanie. ADP, quand elle investit à l'étranger, c'est vraiment pour le bien des indigènes, pas pour sucer la moelle de leur économie... Un peu comme quand EDF rachète l'électricité de la moitié du Royaume-Uni ou quand la RATP fait rouler ses bus à Londres. Là, c'est limite de la philanthropie. Enfin, ça doit être ça parce que lorsque nos entreprises font du business dans ces pays, la presse locale ne dit rien du plan secret de la France pour prendre le contrôle de la planète.

Notez qu'en cherchant bien, j'ai fini par trouver la vraie source de l'angoisse française à propos de l'arrivée des Chinois à Toulouse  : ces crapules projettent en effet d'en faire un "hub" pour les touristes asiatiques en Europe et de faire passer le trafic de 7 à 18 millions en 15 ans et ça, ça effraye énormément les riverains qui n'aimeraient pas qu'il commence à y avoir trop d'avions, de passagers et surtout d'emplois sur leur mignon petit aérodrome. Salauds de Chinois, on vous dit.

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