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La France essaie d’arracher quelques jours de sursis à Bruxelles pour son budget
©Reuters

L'Édito de Jean-Marc Sylvestre

La négociation du budget 2015 avec Bruxelles tourne à la farce. La France aurait obtenu un nouveau sursis de 4 mois. Plus surréaliste encore, la Commission de Bruxelles aurait accepté d’attendre vendredi pour le lui annoncer.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Tout le monde, à Bruxelles, sait maintenant que notre projet de budget 2015 est complètement dépassé par les déficits et l’endettement. Surtout depuis que le Président a promis qu’il n’augmenterait pas les impôts. Comme Bercy n’a reçu aucune consigne pour réduire les dépenses, on va à nouveau déraper.

Normalement, la France devrait être mise sous tutelle comme l’avaient été, l’Espagne, la Grèce et l’Italie. Mais personne en Europe ne veut prendre ce risque d’humilier la deuxième puissance économique de la zone euro. Moralité, on fait semblant d’enregistrer les promesses de réformes égrenées par le couple Valls-Macron.

L’Allemagne et l’ensemble des pays de l’Europe du Nord ont fait sortir hier des études qui montrent clairement qu’avant la crise, la France et l’Allemagne étaient synchronisées, il y avait donc une coopération et une solidarité face aux marchés. Les mêmes études montrent qu’aujourd’hui, la France approche un endettement de 100 % du PIB. Nous sommes à 98% alors que les autres pays sont à 70%. Cela veut dire que la France n’est pas à l’abri d’un accident obligataire et que cet accident serait systémique.

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Pour calmer les milieux financiers, la France a judicieusement fait filtrer une étude qui prône un gel des salaires et un assouplissement des 35 heures pendant les deux prochaines années. L’assouplissement des 35 heures, tout le monde est d’accord. En revanche pour le gel des salaires, on voit mal la France s’y engager. C’est la partie brute du salaire qu'il faut raboter, pas le pouvoir de dépenser ce que l’on touche. On risque d’asphyxier tout le système.

Fort d’appuyer ce type de réforme, Michel Sapin et Emmanuel Macron espèrent bien convaincre jeudi leurs homologues allemands qu'ils ont besoin d’une part importante du plan d’investissement de 300 milliards d’euros dont Junker parlera mercredi.

L’agenda est serré. La France a réussi à faire reporter le premier acte; on en aurait pris plein la tête. Mercredi, Junker sort le plan. Jeudi la France rencontre l’Allemagne pour lui promettre ce que les Allemands  voudront bien croire. Vendredi, la Commission annoncera que la France a encore 4 mois pour se mettre en règle. 4 mois c’est loin. A l’Élysée comme à Matignon, on commence à dire que tout cela va mal se terminer. Selon les petits malins qui observent la vie politique, 4 mois c’est la durée que Manuel Valls aurait fixé afin de mettre un terme à sa mission.

Le printemps sera chaud et l’automne aussi. Sacré réchauffement climatique, en politique non plus il n’y a plus de saisons.

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