De plus en plus de Juifs quittent la France. Un "petit remplacement" est en marche…<!-- --> | Atlantico.fr
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De plus en plus de Juifs quittent la France.
De plus en plus de Juifs quittent la France.
©Reuters

Exodus saison II ?

Des statistiques inquiétantes. Et pour les Juifs. Et pour la France.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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L'information n'a pas fait grand bruit. Il est vrai qu'entre de nouvelles révélations sur Medhi Nemmouche et le livre de Valérie Trierweiler, elle avait de la peine à trouver sa place. Néanmoins, le fait est grave. La France est devenue le premier pays d'immigration vers Israël devant les Etats-Unis et la Russie où, pourtant, la population juive est bien plus nombreuse. On peut y être indifférent. Certains hausseront les épaules : "Bof, les Juifs ont toujours été des nomades". D'autres, plus retors, observeront que "les Juifs ont quand même où aller puisqu'ils ont une deuxième patrie qui s'appelle Israël." Ces banalités n'ont pas lieu d'être.

Si des Juifs quittent, de plus en plus nombreux, la France, ce n'est pas de gaieté de cœur. Ni en raison d'une subite pulsion amoureuse pour la terre de Moïse, d'Abraham et de David. Ils partent parce qu'ils ont entendu qu'on voulait leur mort lors des manifs pro-palestiniennes de ces dernières semaines. Ils partent parce qu'à Sarcelles et ailleurs, des magasins casher ont été visés et vandalisés. Ils partent parce qu'ils ont dû retirer leurs enfants de certaines écoles où on les traitait de "sales Juifs".

Non, ce n'est pas le "grand remplacement" prophétisé par Renaud Camus. Mais c'est déjà un pathétique "petit remplacement". Les Français qui n'ont pas la chance (ou la malchance) d'être juifs, ont suivi le même mouvement. Mais comme ils n'ont pas de Terre Promise, ils sont allés moins loin, se contentant de quitter des quartiers inhospitaliers qu'on s'obstine à appeler "sensibles". Si on s'avisait de faire des contrôles au faciès visant les "céfrans", "les gaulois", à Trappes, au Val-Fourré ou à la Courneuve, le butin serait très maigre.

Mais à cause de qui, à cause de quoi, les Juifs partent-ils ? A cause de l'irruption violente et haineuse de la racaille des cités drapée pour la circonstance dans le drapeau vert de l'Islam. Si des Juifs ont l'impression que le sol de France se dérobe sous leurs pieds, c'est qu'ils constatent que cette judéophobie est aimablement accompagnée à la gauche de la gauche et chez les écologistes par des commentaires convenus du genre "il faut les comprendre, avec Gaza et tout ça…". Alors ils se sentent seuls. Et la solitude est mauvaise conseillère.

Leur départ n'est pas une bonne chose pour la France. Et peu importe que cela en soit une pour Israël. Un Etat qui ne sait pas protéger une catégorie de ses citoyens est incapable de protéger tous les autres. Et ceux qui les poussent au départ ? Ils ont aussi des solutions de repli qui s'appellent l'Algérie, le Maroc et la Tunisie.

Mais pourquoi partiraient-ils ? A-t-on vu dans les rues de France des hordes de Juifs hurler "mort aux Arabes" ? Des Juifs ont-ils attaqué des magasins hallal pour les piller ? Et on n'a pas connaissance non plus que des groupes d'affreux petits Juifs se soient acharnés dans les écoles sur des élèves arabes… Alors ce sont les Juifs qui partent. C'est dommage. Les autres, eux, ne partent pas. C'est dommage aussi.

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Atlantico éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

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