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Après le Sofitelgate : le grand retour de François Bayrou ?
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Zone franche

Dans la série on prend les mêmes et on recommence, 2012, ça peut bien sûr être 2002, mais ça peut aussi être 2007…

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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J’ai un ami qui cherche à me convaincre (sans grand succès à ce jour) du boulevard pour François Bayrou que vient d’ouvrir le Sofitelgate. Voici le pitch : une énorme partie de l’électorat se retrouve orpheline d’un candidat de « centre-gauche » ― c’est à dire d’un type capable de conjuguer justice sociale et modernité économique sans avoir besoin de s’excuser auprès de qui que soit pour l’une ou l’autre de ces aspirations.

François Hollande & Co, condamnés à donner des gages à l’antilibéralisme primaire du PS et alliés, ne peuvent décemment pas récupérer l’estampille « réalo-pragmatisme » jusqu’à présent attribuée à DSK. Quant à l’aréopage un peu ridicule de « déçus du sarkozysme » de Jean-Louis Borloo, il est à peu près aussi excitant qu’un dimanche après-midi pluvieux passé à jouer au Monopoly chez sa belle-sœur (une belle-sœur générique, pas celle de Borloo que je ne connais pas).

Bref, si Ségolène Royal se débrouille pour sortir victorieuse des primaires socialistes, ce qui est loin d’être une impossibilité, et que le Béarnais refait surface, 2012 pourrait bien finir par ressembler à une remake de 2007 plutôt qu’à une réédition de 2002. Ce n’est d'ailleurs pas si mal en première analyse : un second tour sans membre de la famille Le Pen père ou fille (ou belle-sœur ?), ce serait toujours ça de pris…

Une aiguille social-libérale dans une botte de foin conservatrice

Le crédit de François Bayrou, pour autant, est largement entamé par quatre années d’insignifiance politique, un manque patent d'idées neuves et l'inexistence d'un parti digne de ce nom : peu ou pas de lieutenants d’envergure, un effectif militant réduit à la portion congrue… Pas de quoi effrayer un Nicolas Sarkozy dont le véritable adversaire se morfond désormais dans une cellule de Rikers Island.

La question qui se pose, si un espace est à prendre qui ne puisse être occupé par le patron du MoDem, c’est « par qui ?». L’élection qui vient risque d’être celle de tous les records en ce qui concerne le nombre de candidats et il est rageant que, dans un pays où même le trotskisme se subdivise en 72 obédiences distinctes, on ne puisse pas dénicher le porteur d'un social-libéralisme banalement consensuel dans l’ensemble de la gauche européenne.

Tiens, c’est une idée, ça ! Si la quête d'un candidat un poil moderne parmi cette pléthore de prétendants tous plus conservateurs les uns que les autres tient de la recherche d'une aiguille dans une botte de foin, allons en piquer un chez les voisins ! Parce que non, vraiment, Bayrou en sauveur, je crois que ça ne va pas être possible…

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