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Vers "le droit de conquête humanitaire" ?
©Reuters

Géopolitico-scanner

Ou comment les lobbies minoritaires en faveur de l'immigration et autres ONG pro-migrants bafouent la légalité nationale et européenne en toute "légitimité".

Alexandre del Valle

Alexandre del Valle

Alexandre del Valle est un géopolitologue et essayiste franco-italien. Ancien éditorialiste (France SoirIl Liberal, etc.), il intervient dans des institutions patronales et européennes, et est chercheur associé au Cpfa (Center of Foreign and Political Affairs). Il a publié plusieurs essais en France et en Italie sur la faiblesse des démocraties, les guerres balkaniques, l'islamisme, la Turquie, la persécution des chrétiens, la Syrie et le terrorisme. 

Son dernier ouvrage, coécrit avec Jacques Soppelsa, Vers un choc global ? La mondialisation dangereuse, est paru en 2023 aux Editions de l'Artilleur. 

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Chaque jour en Sicile (ou ailleurs dans les îles grecques ou dans les Balkans ou encore à Ceuta et Melilla au Maroc espagnol) débarquent des milliers de clandestins que les Italiens appellent "les récupérés" parce qu'ils sont quotidiennement secourus et "récupérés" grâce aux efforts assidus des navires de sauvetage (illégaux) exploités par des organisations humanitaires idéologiquement engagées dans le refus des frontières et l’immigrationnisme de principe (Moas, Jugend Rettet, Stichting Bootvluchting, Médecins Sans Frontières, Save the Children, Proactiva Open Arms, Sea-Watch.org, Sea-Eye, bateau Life).

Sans surprise, parmi ces "récupérateurs" qui "prêtent" leurs bateaux (extrêmement bien équipés et coûteux), on retrouve les sponsors habituels des "No borders" comme les multiples institutions et ONG "humanitaires" qui gravitent autour du "milliardaire philanthrope" George Soros(Open Society).

Comme l’ont montré nombre de reportages, documents, rapports nationaux et européens tout à fait officiels, on sait que la seule galaxie d’ONG "anti-frontières" liée à la fondation Open Society (cofinancée par d’autres bienfaiteurs) a accordé, pour la seule année 2015, 500 millions de dollars pour promouvoir "l'arrivée des migrants" en Europe. Sur une période de dix ans, on estime les investissements destinés purement et simplement à contrer les politiques européennes d'immigration entre 2 et 5 milliards de dollars. Mais Soros n’est pas le seul contributeur. Human Rights Watch (HRW) a, par exemple, financé des structures de "récupérateurs" à hauteur de 100 millions de dollars sur une période équivalente. HRW est mentionnée explicitement sur les sites d’ONG pro-migrants clandestins qui affrètent les bateaux, notamment W2eu et WatchTheMed.

Cette réalité du financement - par des milliardaires et ONG - de l’immigration clandestine de masse (prophétisée dans les années 1970 par Jean Raspail dans Le camp des saints), qui a déjà contribué à déstabiliser l’Europe et à faire monter les partis populistes, est rarement décrite par les médias bien-pensants. Elle est même souvent rangée hâtivement dans la catégorie des thèses "complotistes" et "xénophobes". Nous avons voulu en savoir plus, car en cette période d’élection présidentielle, et sachant que les "migrants" et autres "sans papiers" sont en réalité acheminés dans le cadre d’un vaste trafic humain de réseaux criminels (drogue, prostitution, réseaux de délinquance, faux papiers, voyages illégaux, contrebande, travail au noir, terrorisme, etc), il est pour le moins étonnant de constater que ni les Etats souverains - dont les lois sont bafouées par les ONG précitées - ni les institutions européennes comme Frontex, n’ont mis fin à cette complicité entre "humanitaires récupérateurs" et circuits criminels de clandestins qui portent pourtant atteinte au droit en vigueur, au contrôle des flux migratoires et à la défense des frontières.

Ces informations sont connues et déplorées par les autorités régaliennes des pays-membres de l’UE et elles ont souvent fuité dans le site d’InfoDirekt qui a l’oreille des services secrets autrichiens. Le rôle du magnat américain d'origine hongroise, mais aussi celui d’ONG comme MSF, ou HRW est connu. Toutefois, celui du département d'État, qui a souvent appuyé ce phénomène (ainsi que l’idée de faire entrer la Turquie dans l’UE), notamment sous l’Administration Obama, est moins connu du grand public.

Loin d’être le fruit de la propagande de "l’extrême droite", cette réalité a été dénoncée dans des rapports officiels de l’Agence européenne chargée de ces question, Frontex, dont le directeur, Fabrice Leggeri, a récemment vivement critiqué la tendance de ces ONG (opposées à l’ordre en place) à aider les "migrants" clandestins et nombre de "réfugiés" (majoritairement faux) à s’installer en Europe et pour cela à les "récupérer" de plus en plus près des côtes libyennes. Ce fait a de facto encouragé les trafiquants libyens et autres mafieux migratoires à mettre toujours plus de "récupérables" dans leurs barques de fortune et à les charger de plus en plus (mal), puis à les laisser dériver (ou même couler) de plus en plus près des côtes libyennes en sachant que les bâteaux des ONG sorosiennes et autres organiseront le reste du voyage pour eux…. Comme le déplorent les autorités italiennes et grecques depuis des années auprès de Bruxelles et des autres capitales européennes du Nord - qui obligent les pays méditerranéens frontaliers à recevoir ces masses parfois menaçantes et à assumer seuls les coûts - Leggeri est consterné par le fait qu’aujourd’hui, les alliés objectifs des passeurs de clandestins, des réseaux de trafiquants d’humains sont ces ONG cosmopolitiquement correctes qu’aucun média bien-pensant ou aucun politique (autre que populiste) n’ose plus critiquer ou interdire depuis que la gauche révolutionnaire xénophile, si influente au sein des médias et des mouvances dites antiracistes, a réussi à diaboliser et disqualifier toute personne ou parti hostile aux postulats  immigrationnistes.

L’appel d’air immigrationniste et le laxisme des États européens complexés : une aubaine pour les "mafieux migratoires"

Véritable aubaine pour les passeurs criminels et trafiquants d’êtres humains (mafias turques, libyennes, albanaises, etc), les "récupérateurs" argentés leur ont permis de réduire considérablement les coûts et distances des voyages, pourtant facturés par eux toujours aussi cher (entre 2 000 et 10 000 euros selon les projets migratoires). Ils ont, en effet, créé un appel d’air qui a lui-même multiplié les incitations et donc également les risques de morts en mer, ce qui a alimenté la propagande culpabilisatrice visant à rendre l’Europe moralement responsable de ces drames qui sont en réalité dus aux réseaux de passeurs illégaux et des ONG tout aussi illégales dans leur soutien "humanitaire" à la migration illégale... Fabrice Leggeri, que l’on devrait entendre et médiatiser bien plus si l’on voulait prendre réellement la mesure du phénomène, et donc à travers lui l’Union européenne et ses Etats-Membres, a dénoncé explicitement ces activités subversives de "sauvetage maritime" financées notamment par les institutions de George Soros.

Citons parmi les opérations des navires de gros calibres affrétés et financées par ces ONG qui assurent le transfert dans nos ports de milliers de migrants illégaux abandonnés par leurs passeurs-esclavagistes criminels dans les eaux libyennes, le Topaz Responder de l’ONG MOAS, le Bourbon Argos de Médecins Sans Frontières (MSF), ou encore le MS de Sea Eye, presque toujours financés par le milliardaire xénophile. Rappelons tout de même que cette impressionnante flotte de navires-phantômes qui battent pavillon et drapeaux panaméens (Golfo azzurro, de l’association hollandaise et Dignity 1 de MSF), du Belizée (cf le Phoenix du Moas), ou encore des îles Marshall (il Topaz 1, di Moas), ont comme objectifs déclarés d’inciter à la désobéissance des lois européennes et nationales et d’empêcher l’UE de contrôler ces frontières.

Cet objectif subversif, loin d’être le fruit des imaginations "complotistes" des "populistes xénophobes" européens, est clairement exprimé dans les sites mêmes de ces organisations "buonistes" comme disent les Italiens. L’association allemande Sea Watch, qui arme deux navires de secours nommés comme elle affirme "se battre pour le droit à la liberté de mouvement" et "refuse d’accepter les distinctions arbitraires entre réfugiés et migrants", façon de poser le respect des frontières, le principe de souveraineté et les lois en vigueur dans nos sociétés comme nuls et non avenus.

Quant à Sea Eye, une autre organisation allemande qui affrète un navire de 26 mètres et organise des "ponts de sauvetages", elle affirme fièrement sur son site se battre "contre tous les futurs plans européens - en cours de discussion avec les autorités maghrébines- pour le transfert des migrants dans des camps situés en Libye et en Tunisie". De la même manière, un article publié sur le site de l'organisation maltaise Moas, qui finance le navire Topaz Responder, assume un plan et un projet directement fondés sur la promotion du non-droit : l'auteur de l’article raconte fièrement le "sauvetage de 650 migrants récupérés dans la nuit du 21-22 novembre 2016 à 20 kilomètres de la côte de la Libye puis acheminés en Italie", l’article précisant qu’une "flotte humanitaire" fonctionne bien dans la limite de douze miles (22,2 km) des eaux territoriales.

Un "manuel" pour l’organisation des migrations illégales…

De façon encore plus décomplexée, on a même retrouvé des "manuels" de facilitation des migrations clandestines, comme par exemple la brochure détaillée du mouvement w2eu (Bienvenue en Europe) retrouvé sur l’Île de Lesbos, le 23 Septembre 2016 par un correspondant de Sky News, Jonathan Samuels. Celui-ci a analysé ce véritable "manuel opérationnel d'exploitation illégale du droit" dont la couverture contenait une très opportune photographie émouvante d'un jeune homme assis sur une plage au coucher du soleil le regard rêveur tourné vers la mer et deux rames aux pieds… Ce "code" du parfait migrant illégal, écrit en arabe, contient notamment des numéros de téléphone des organismes qui aident les immigrants au cours du voyage, comme la Croix-Rouge et le HCR - Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Quant au portal internet de "w2eu", il est constamment mis à jour et très documenté. Sur la page d'accueil, on peut lire ceci : "w2eu fournit des contacts et des conseils aux réfugiés et aux migrants dans leur chemin. Aux frontières extérieures de l'Europe, les gens se voient refuser l'entrée, sont emprisonnés et déportés. Cependant, ils continuent à venir. W2eu.info vous soutient vous qui venez en Europe dans votre combat pour une vie meilleure" … Quelques lignes plus loin, un beau story telling raconte le parcours d’une "femme érythréenne" qui serait venue "par hasard à Lesbos" (alors que les parcours migratoires très coûteux organisés par les passeurs sont planifiés et fondés sur une demande géographique précise): "Maintenant, je peux voir clairement ce à quoi ressemble à l'Europe : elle envoie ses armées pour nous combattre dans la mer et dans les prisons où on nous inflige des traitements horribles". La conclusion ne souffre d’aucun commentaire : "Nous accueillons tous les voyageurs dans leurs passages difficiles et nous souhaitons à tous bon voyage - parce que la liberté de mouvement est un droit pour tous". Sauf qu’il s’agit ici d’un droit hors du droit… Dans la même logique que le Manuel migratoire illégal précédemment cité, le portail de w2eu fournit un dossier très détaillé sur chaque pays européen où est dénoncée la "gestion des flux migratoires très rigide" puis sont fournis de nombreux "contacts utiles" aux immigrants illégaux, contacts dont les plus connus en Italie sont ceux de la Communauté de Sant'Egidio à Rome, l'Arc - Nouvelle association de Milan, le Naga-Har Center, association de "service volontaire social et des soins de santé et les droits des citoyens étrangers", basée à Rome, ou encore de Sinti, et Arci - Todo change, qui a des antennes à Bari, Florence, Prato, Bologne, Venise ...

Le portail internet de l’organisation WatchTheMed-Alarmphone mérite aussi une attention particulière par la qualité de sa conception  et de "l’information utile" qu’il offre en temps réel sur une base géographique interactive aux "groupes de réfugiés en mer". Ce site s’appelle "Regarder la mer Méditerranée", et il se présente comme une plate-forme de visualisation en ligne dont l'objectif déclaré sur la page d'accueil est de "surveiller les décès et les violations des droits des migrants aux frontières maritimes de l'Union européenne", rhétorique incroyablement subversive au sens étymologique du terme puisque les termes employés laissent supposer que c'est le migrant illégal qui est du côté du droit et l’Etat-Nation le violeur de la loi et des droits de l’homme inscrits dans les constitutions.

WatchTheMed met ainsi à disposition des "migrants en mer" des utiles numéro-vert satellitaires d'urgence ou "Téléphones d'alarme" qui répondent 24 heures sur 24 et dont l'objectif déclaré est de faire en sorte que les Gardes des côtes officiels, douanes et polices des frontières soient contournés. L’autre but affiché par les ONG est d’exercer via cette communication efficace des pressions sur la presse et les politiques afin que les Etats multiplient les opérations de "sauvetage" plus rapides et efficaces au lieu de faire régner le droit et de sanctionner les migrations illégales clandestines. Nous avons donc affaire à de véritables "chiens de garde de la mer Méditerranée" qui aide les migrants illégaux et "surveille" et "sanctionne" moralement les autorités des Etats-souverains soumise à une intense guerre psychologique fondée sur la reductio ad Hitlerum ou "fascisation déshumanisation-diabolisation" des forces de l’ordre accusées de "complicités de génocide en mer". Dans un article publié sur le site de WatchtTheMed, on apprend que la touchante "Sonia", qui n'a bien entendu pas voulu "dévoiler son nom de famille" à Sky Nouvelles par "peur des représailles" des autorités, témoigne, par exemple, de sa reconnaissance envers l’ONG qui a "distribué gratuitement aux militants de notre réseau des guides en Turquie et sur les îles de la mer Égée, à Athènes et dans d'autres villes grecques". L’ONG est fière de rappeler que nombre d'autres brochures sur "la sécurité en mer" sont distribuées aux migrants en tant que "service d'urgence que nous offrons aux réfugiés"…, la rhétorique utilisée étant habilement toujours celle des autorités régaliennes auxquelles semblent se substituer ces organisations qui se considèrent bien plus légitimes que les Etats-Nations et ont réussi à imposer cette doxa sur le plan médiatique et idéologique, de sorte qu’il est de bon ton de ne plus parler d’immigrés illégaux mais de "migrants", "réfugiés" ou "sans papiers", dans une logique victimaire qui fait passer la loi pour l’illégitime et le non-droit pour le vrai droit moralement légitime. Revenons à notre chère "Sonia", qui rappelle qu’elle parle couramment l'arabe et qui est, à partir de son domicile autrichien, l'une des "nombreuses bénévoles de WatchTheMed" : "nous sommes un grand groupe d'environ 100 personnes présentes partout en Europe et en Afrique du Nord".

En guise de conclusion, deux questions me viennent à l’esprit :

1/ Pourquoi les pouvoirs politiques des pays européens – exceptés quelques rares "populistes xénophobes" - n’osent pas interdire les activités subversives illégales de ces ONG qui entravent l’application du droit et violent la souveraineté des nations ?

2/ Pourquoi nombre de structures dites "antiracistes", "humanitaires", associatives tiers-mondistes, NO Global, écolos, droits de l’hommistes idéologiquement très orientées et souvent liées à des partis politiques d’extrême gauche totalitaires, révolutionnaires et parfois même violents, et qui relaient dans tous nos pays européens les actions illégales des "récupérateurs de migrants en mer", sont-elles souvent financées ou cautionnées par ces mêmes pouvoirs publics régaliens dont ils sapent les fondements et contestent la légitimité et la légalité ?

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