Secousses sur les places boursières : faut-il craindre une réplique ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Le comportement des investisseurs a brutalement changé la semaine dernière.
Le comportement des investisseurs a brutalement changé la semaine dernière.
©Reuters

Atlantico Bourse

Le comportement des investisseurs a brutalement changé la semaine dernière. Le paroxysme a été atteint mercredi 15 octobre, avec de forts reculs sur les grandes places boursières, un retour massif vers les emprunts d’Etats jugés "sûrs" et une volatilité extrême.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Les marchés financiers ont deux moteurs : le fondamental et le comportemental.

Depuis des mois, le fondamental était occulté par les flux de liquidités dus au soutien des banques centrales. Les investisseurs étaient délibérément optimistes : les marchés ont fortement progressé depuis 2012. 

Néanmoins, depuis quelques temps des signaux montraient un essoufflement dans ce comportement.

Les fondamentaux liés à une croissance toujours aussi molle ont brutalement repris le dessus.

Le comportement des investisseurs a brutalement changé. Le paroxysme a été atteint mercredi avec de forts reculs sur les grandes places boursières, un retour massif vers les emprunts d’Etats jugés "sûrs" et une volatilité extrême.

Les Hedge-Funds, fonds spéculatifs, qui étaient massivement investis en actions, ont dû parfois liquider ces positions dans la douleur en amplifiant la baisse.

Les banques centrales, sous pression des marchés, ont communiqué dès la fin de semaine, plus ou moins maladroitement d’ailleurs, pour indiquer qu’elles restaient à la manœuvre : un des responsables de la FED a même indiqué, au rebours de ce qui était dit depuis des semaines, qu’un nouveau "quantitative easing" (processus qui ajoute des liquidités dans les circuits économiques) était possible ! 

Les marchés actions ont, du coup, connu un rattrapage en toute fin de semaine.

Alors maintenant, que peut-il se passer ?

Il n’est pas exclu que l’aversion aux risques l’emporte : vente massive d’actions sans discernement, liquidation des positions en emprunt d’Etat comme l’Italie, la Grèce et… la France (?) avec en parallèle une ruée vers les emprunts d’Etat allemands et américains.

Un tel scénario n’est pas exclu, mais ne paraît pas le plus probable.

Certes, la croissance mondiale ne devrait pas accélérer mais nous nous situons encore à 3% environ pour 2014 et 2015. En outre, la baisse du pétrole et la baisse de l’euro par rapport au dollar vont contribuer à une amélioration des marges des entreprises.

Après la période d’excitation qui peut encore durer quelques semaines, les marchés devraient se calmer et accompagner la timide croissance mondiale.

Comment investir dans ce contexte ?

1.2% sur les emprunts d’Etat Français à 10 ans… autrement dit compte tenu de l’inflation pratiquement 0% sur 10 ans : il faut alléger les obligations pour aller sur du cash pendant les semaines qui viennent.

De même, il faut également éviter les supports potentiellement peu liquides comme les emprunts d’entreprises type High Yield.

Le cash devra être utilisé lorsque le marché se sera calmé pour acheter des actions. Pour 2 raisons : 1) Il vaut mieux avoir des actions qui ont un rendement de 3% en Europe que des emprunts d’états qui rapportent 1%. 2) Détenir une action, c’est plus qu’un pari sur un prix mais au contraire un investissement sur des résultats à venir.

Des exemples d’entreprises tournées vers l’international ayant une bonne visibilité : Airbus, Téléperformance ou Pernod-Ricard.

Pas de précipitations... octobre n’est pas fini !

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