Mélenchon à Lille : la logo-rrhée<!-- --> | Atlantico.fr
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L'affiche de la conférence de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan à Lille.
L'affiche de la conférence de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan à Lille.
©DR

Europalestine bis

Interdire à Mélenchon de parler n’est pas malin, ça empêche de savoir ce qu’il veut dire.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Je n’aime pas beaucoup la censure et les interdictions. On devrait pouvoir organiser les conférences qu’on veut, en compagnie de qui nous chante et sur les thèmes qui nous siéent (du verbe seoir ; moi aussi j’ai eu un doute mais j’ai vérifié la conjugaison). 

Ainsi, le meeting électoral déguisé en symposium savant de Mélenchon à Lille, on aurait évidemment dû l’autoriser. Sans doute pas dans une fac, mais au moins dans un théâtre ou sur une scène ouverte de bistrot où le numéro de stand-up usé du vieux aurait été davantage à sa place. 

On devrait pouvoir organiser les conférences qu’on veut, donc, mais on ne devrait pas non plus prendre les gens pour des cons en prétendant que le logo apposé en bas à gauche (sic) de l’affiche annonçant l’événement n’était qu’un détail (re-sic), une broutille anecdotique sur laquelle se seraient goulûment jeté les hypocrites dans le seul but d’empêcher une réunion publique parfaitement légitime.

Ce logo, en vérité, c’était même tout l’enjeu de l’opération. Enfin, avec la présence de Rima Hassan en guest star bien entendu... La définition que fournit Wikipedia du mot logo, c’est qu’il s’agit « d’une composition figurée servant à identifier visuellement et de façon immédiate une entreprise, une marque, une association, une institution, un produit, un service, un événement ou toute autre sorte d'organisation ». Un signal, un marqueur, un symbole. Un truc que tout le monde comprend au premier coup d’oeil.

Là, on a quoi au juste ? Une carte d’Israël englobant la Cisjordanie et Gaza rebaptisée « Palestine libre » et dont il faudrait gober qu’elle ne serait qu’une innocente représentation graphique totalement dénuée d’arrière-pensées. La métaphore de l’avenir radieux promis par le désormais célèbre « De la rivière à la mer » des manifs pour la « paix », quoi…

Il y a vingt ans exactement, un autre histrion excité avait d’ailleurs tenté de confondre enjeux européens et « antisionisme » en allant aux urnes avec à peu près la même rhétorique mais avec une quenelle en guise de logo : sa liste avait fait moins de 2 %. Non, vraiment, on ne devrait pas empêcher Mélenchon de dire ce qu'il veut dire...

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