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La jungle de Calais et comment ne pas s'en débarrasser
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Pile tu perds, face aussi

Ça m'ennuie d'être le porteur d'une aussi mauvaise nouvelle, mais personne n'a de solution au problème de la jungle de Calais. Bon courage au prochain président (autant qu'aux migrants et aux Calaisiens).

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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J'ai beau avoir un avis sur tout, généralement émis à l'emporte-pièce sur la base de données partielles et superficielles à l'instar du premier pilier de comptoir venu (et du premier journaliste venu aussi, ce qui va sans dire), il existe des sujets sur lesquels je déclare forfait.

Ça peut être parce qu'ils ne m'intéressent pas : je n'ai aucune opinion sur la pertinence de la sélection de tel ou tel footballeur en équipe de France, par exemple, et encore moins sur la querelle semestrielle à propos du changement d'heure. Mais ça peut aussi être parce que, après avoir retourné le problème dans tous les sens, lu et écouté tout ce qui a pu être écrit et dit, je reste infichu de m'exclamer "Bon sang mais c'est bien sûr, c'est ça qu'il faut faire !" en me frappant le front du plat de la main.

Tenez, prenons cette affaire des migrants de Calais. Une fois éliminées les options radicales de type RESF (il faut organiser la jungle de manière optimale de manière à rendre l'attente du passage en Angleterre la plus confortable possible, ne pas gonfler les trafiquants et agrandir le camp pour accommoder les nouveaux arrivants quel que soit leur nombre) et FN (il faut leur dépêcher la troupe pour les renvoyer massivement d'où ils viennent, guerre ou pas guerre), que reste-t-il de raisonnable en magasin ?

Demander aux Britanniques de récupérer leur frontière en laissant quiconque le souhaite embarquer sur un ferry, histoire de déplacer la jungle de l'autre côté de la Manche ? OK, on aura alors du mal à expliquer aux Italiens qu'ils doivent contenir les dizaines de milliers de personnes qui font le siège de Vintimille en leur disant que c'est leur problème et qu'on s'en lave les mains...

Démanteler le camp, ce qui semble être l'esprit du moment ? OK, mais quid des mini-jungles qui fleurissent le long de la côte pour absorber le trop plein calaisien, voire des campements qui éclosent jusque dans Paris ?

Répartir les migrants un peu partout en France en demandant aux régions hors flux d'en prendre leur part par solidarité ? OK mais les centres d'accueil sont déjà débordés et les migrants les plus déterminés reprennent la route du Nord dès leur descente d'autocar.

Laisser pourrir la situation, ce qui est tout de même la tendance de fond depuis des années ? Mais que dire de l'exaspération légitime des Calaisiens et des transporteurs routiers, dont la vie est directement et catastrophiquement affectée par la situation ? Et de la détresse des migrants eux-mêmes, qui auraient peut-être préféré rester chez eux, à l'abri des bombes et/ou de la misère ?

Non, pas de solution, je vous dis.

Bon courage au prochain président, qui devra lui aussi faire semblant d'en trouver une de temps en temps. Mais bon, il aura toujours les débats sur le foot et le changement d'heure pour faire diversion quand la pression sera trop forte.

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