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Quand Martine “ cassait les burnes ” de DSK
©DR

Revue de presse des hebdos

Scoop ! Au lendemain de la relaxe de DSK, deux journalistes révèlent “ les coulisses du duel Strauss-Kahn/Aubry ” avant le “ coup de tonnerre ” du 14 mai. Entre eux, le "pacte" n'aurait pas été clair.

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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Maudits délais de bouclage ! Avec la libération sinon “ surprise ”, du moins avancée, de DSK ce lundi, les hebdos, argh !, ont visiblement été pris de court. Pas un mot dans “ L’Express ”. “ Le Point ”, quant à lui, se contente de rappeler les circonstances de la relaxe et de souligner les zones d’ombre que l’instruction n’aura pas permis de lever. Le dossier “ bouclé ”, le mystère reste entier, insiste le news, qui conclut : “ Le 21 septembre, à New York, la télévision diffusera un épisode de la série “ Law and Order ” directement inspiré du cauchemar (de DSK). A la fin, il y aura un coupable ”. On ouvre les paris ?

DSK en oracle économique

Plus réactif, “ Le Nouvel Observateur ” ? L’hebdomadaire a trouvé le temps de faire le compte des gagnants et des perdants de “ l’affaire ”. Un calcul rapide à faire, en vérité, “ l’impeccable don Benjamin Brafman ” apparaissant comme le seul “ rescapé au milieu de ce champ de décombres ”. 

Plus intéressant, le magazine, s’interrogeant sur le rôle politique que Dominique Strauss-Kahn pourrait jouer à l’avenir, indique : “ Aujourd’hui, DSK est moins blanchi qu’innocenté. C’est d’ailleurs pour cela qu’avant de reprendre la parole il entend enfiler d’abord son habit d’expert. En pleine crise financière internationale, sa parole est attendue. (…) C’est dans la presse écrite — pas forcément française — que DSK compte délivrer prochainement son diagnostic et ses oracles. Pour la suite, il y a, dans son proche entourage, un débat qui n’est pas encore tranché. DSK doit-il ou non s’expliquer à court terme, devant les Français sur l’épisode qui l’a fait passer brutalement du statut de favori de la présidentielle à celui de paria de la gauche ? Dans sa propre famille politique, la levée des charges portées contre lui a été accueillie avec un mélange de soulagement public et de gêne privée. Alors que la primaire du PS commence — enfin ! — la place de DSK est tout sauf évidente. Notamment pour Martine Aubry qui risque d’apparaître comme une candidate de substitution ”.

Quand Martine force DSK à sortir du bois…

Hasard, ou heureuse coïncidence ? Comme pour mieux démentir la thèse selon laquelle la Première secrétaire serait une “ candidate de substitution ”, “ Le Nouvel Obs ” publie ce jeudi les bonnes feuilles du livre “ Le choc. New-York-Solférino, le feuilleton DSK ” qui paraît aujourd’hui chez Robert Laffont. Ses auteurs, David Revault d’Allonnes et Fabrice Rousselot y décrivent en effet par le menu la guerre, pas seulement larvée, que l’ex-patron du FMI et Martine Aubry se seraient livré avant le coup de tonnerre du 14 mai. Ce qui tendrait à démontrer que Martine avait bel et bien envie d’y aller, à la présidentielle, et depuis un petit bout de temps.

Première révélation, et pas des moindres : s’il y avait bien un pacte entre Aubry et DSK, d’après les auteurs, il n’était pas établi qui, de l’une ou de l’autre, irait à la primaire : “ Il était admis qu’ils n’iraient pas l’un contre l’autre, résume Henri Weber. Mais il n’était pas admis qui irait ”. En décembre 2010, alors qu’elle “ s’était entendue avec son associé pour un accord avant la fin de l’année ”, la patronne du PS s’impatiente. “ A cette date, le directeur général du FMI n’a rien dit ”. N’y tenant plus, “ au retour des vacances de Noël, Martine ” — deuxième scoop — “ prend son allié par surprise. En inscrivant, contre toute attente, la question du calendrier de la primaire à l’ordre du jour du conseil politique. “ Martine a préparé son coup pour contraindre Dominique à sortir du trou, s’agace un lieutenant de DSK ”. Stratège, Aubry ? Au terme d’un conseil pas piqué des vers, qu’on aimerait raconter dans le détail, la Première secrétaire emporte le morceau, la date limite du dépôt de candidature étant fixé au plus tôt, soit le 13 juillet. Martine : one point. La guerre est déclarée.

Le SMS de Martine à DSK

Après une entrevue datant du 13 janvier, apparemment houleuse, à propos de laquelle “ plusieurs versions circulent ”, DSK et Aubry se livrent une guéguerre sans merci. “ Alors que la première secrétaire, en visite au Forum social de Dakar, y empoigne à bras-le-corps les thèses altermondialistes, le directeur général du FMI, pas forcément le bienvenu sur ces terres, se rappelle à son bon souvenir par épouse interposée, racontent Revault d’Allonnes et Rousselot. Anne Sinclair, dans une confidence rapportée par “ Le Point ”, explique qu’elle “ ne souhaite pas ” que son mari “ fasse un second mandat ” au FMI ”. Réponse de la bergère au berger ? “ En mars, à l’occasion d’une réunion à Athènes avec les dirigeants des Partis socialistes européens, Martine Aubry envoie à DSK un SMS avec photo de l’Acropole : “ La Grèce, après le passage du FMI… ” Washington ne répondra pas. Mais au PS, on ne s’y trompe pas. Son silence prouve que Dominique Strauss-Kahn est de plus en plus candidat ”.

Martine par DSK : “ Une chieuse ! Elle casse les burnes ! ”

De fait, “ entre le jeudi 28 avril et le samedi 7 mai, celui qui est encore, pour une semaine, le directeur général du FMI va rencontrer tout ce que le Parti socialiste compte de dirigeants d’envergure. (…) A l’issue de ces huit jours, DSK est bel et bien candidat. Et, par déduction, Martine Aubry ne l’est pas ”. Les deux concurrents se rencontrent au domicile de la Première secrétaire “ le mercredi 4 mai au matin. Que s’y est-il dit ? L’accord final sur la candidature de DSK a-t-il été ici contractualisé ? (…) Entre les deux associés rivaux, (…) la température, à l’approche du dénouement, monte dangereusement. (…) Les hésitations en forme d’obstruction de Martine Aubry portent sur les nerfs du directeur général du FMI. “ C’est une chieuse ! Elle casse les burnes ! ”, s’emporte DSK devant ses amis. (…) Un de ses lieutenants en atteste : “ A ce moment-là, Dominique est relativement tendu. La situation grecque est très lourde. Et Martine Aubry effectue un travail extrêmement pénible. Elle est toujours dans la jérémiade, dans la plainte. Elle n’est jamais contente. C’est un espèce d’oursin, n’assumant pas le fait qu’elle ne se présente pas alors qu’elle l’a accepté depuis des mois ! Sans arrêt des pressions. Elle le fait chier toute la journée. Cette attitude stresse énormément Dominique, qui se demande comment il va atterrir. Avec Aubry, tout est faux. Il n’y a pas la moindre confiance ”. Ben, voilà qui tranche, et sacrément, avec le discours qu’on nous servait depuis des mois…

Martine fait une fugue

Indécise, Martine, au point d’en être “ chiante ” ? A l’heure où “ Le Point ” se demande si “ elle a vraiment changé ”, “ Les Inrockuptibles ” publient une information qui laisse, en vérité, un peu pantois. D’après Marion Mourgue, la Première secrétaire aurait en effet “ tout envoyé balader ” au début de l’été. “ Début juin, raconte la journaliste, auteur de “ Martine Aubry. Les secrets d’une ambition ” (L’Archipel), après une tournée des grands ducs du PS, elle a jeté l’éponge, excédée par ces socialistes qui ne s’intéressent qu’à la place qu’ils pourraient occuper dans son dispositif de campagne ou par les leçons d’économie que certains lui donnent. (…) Lors du week-end de l’Ascension, elle envoie tout balader (…). Elle part avec son époux Jean-Louis Bochen sur la côte belge. “ Qu’ils aillent tous se faire foutre ! Ils veulent Hollande ? Très bien, ils vont l’avoir ! ”. Il faut attendre le début de la semaine suivante pour qu’elle refasse surface. Elle appelle Fabius et DSK, qui ne sont pas d’un grand secours. Tout au plus demandent-ils à leurs troupes de faire bloc et de l’assurer qu’elle peut gagner face à Hollande. Mais c’est le week-end suivant, de la Pentecôte, qui remonte le moral de Martine Aubry, (quand) Jacques Delors l’assure de son soutien ”. Troublant.

Le “ programme de salut public ” de DSK

En cette semaine du 22 août, on n’est décidément pas au bout de nos surprises. Dans “ Le Nouvel Obs ”, encore !, Jean-Marie Le Guen, “ lieutenant de DSK ”, révèle les grandes lignes du programme qu’avait concocté l’ex-futur candidat à la primaire socialiste à la veille du 14 mai. “ La gauche, pour lui, doit éviter deux écueils. Le premier est la contestation de la mondialisation, figure moderne du renoncement et de la peur. Le second est la reprise du bon vieux discours redistributif cher à la social-démocratie des années 1970. Le socialisme des frontières et des allocations était moins que jamais sa tasse de thé. (…) Le prochain quinquennat, explique-t-il, devait être, à ses yeux, consacré aux investissements d’avenir dans l’éducation, la santé, la recherche, et très peu à la redistribution. En ce sens, le programme strauss-kahnien était de salut public ”. — “ A vous écouter, il ne restait plus grand-chose du projet socialiste, revu et corrigé par DSK ”, remarque “ L’Obs ”. — “ Il est impératif que la France retrouve l’élan et le dynamisme conformes à son génie, dans un cadre européen rénové, répond-il. Pour cela, il ne faut pas raconter d’histoire. Ou plutôt, DSK voulait en raconter une autre. Celle d’un pays capable de se retrousser les manches. Je continue à croire qu’un candidat de gauche, sur ses bases, peut entraîner largement, notamment ceux qui, dans la bataille de la croissance retrouvée, se battent depuis trop longtemps aux avant-postes sans recevoir le bénéfice de leurs sacrifices ”.

La gauche en baisse

Un candidat de gauche ? Oui, mais lequel ? Après le verdict de ce 22 juin, qui n’a, force est de le constater, rien arrangé à "l’affaire", le soutien de DSK est-il vraiment un atout pour remporter l’élection ? D’après le baromètre Ipsos-“ Le Point ”, l’ex-patron du FMI perd 4 points ce mois-ci, avec 28 % d’opinions favorables. Faut-il y voir un lien de cause à effet ? “ A gauche, note le magazine, ce qui est frappant, c’est le recul des “ grands candidats ” auprès des sympathisants socialistes. François Hollande perd 6 points (16 en deux mois), Martine Aubry en abandonne 3 (11 en deux mois), Ségolène Royal ne bénéficie en rien de ses efforts continus pendant l’été (-1) ”. Pendant ce temps, “ du côté de Nicolas Sarkozy, on constate une montée du soutien des cadres (+ 10), mais une baisse de popularité chez les employés et ouvriers (- 8) ”. Avec 35 % d’opinions favorables, le chef de l’Etat reste toutefois loin derrière Hollande (54 %) et Aubry (47 %). Y a-t-il une leçon à tirer de tout cela ? Langue au chat.

A lire encore

Dans “ Le Point ”, “ La guerre de BHL. Dans les coulisses de l’opération libyenne avec le philosophe qui a tout déclenché ” et le président qui a tout rendu possible : “ Sarkozy a réalisé, en Libye, ce que Mitterrand n’avait pas fait en Bosnie ”, dit BHL qui prévient dans sa chronique : “ Je dirai le moment venu, le détail de ce dont j’ai été le témoin, en Libye et hors de Libye, pendant ces six mois qui ont peut-être changé le visage de ce siècle ”. Avant les élections, c’est sûr, on aura droit à un livre chez Grasset.

A ne pas rater, dans “ Le Point ”, toujours, la réponse de François Bayrou à Alain Minc, coupable d’avoir critiqué son livre sans même l’avoir lu : c’est très méchant et à se plier en quatre. 

Dans “ L’Express ”, la réponse de Claude Guéant à Martine Aubry qui l’avait accusé d’avoir propagé des rumeurs sur son compte : “ Si elle a des soupçons de quelque chose de sérieux, qu’elle porte plainte ”.

En vrac, sinon : “ Les révoltés de Fukushima ” et “ La planète des barons verts ” (“ Obs ”) ; “ La taupe du 11 septembre ” et “ Les secrets de la machine Nutella ” (“ Le Point ”) ; “ Good morning, Israël ” sur les “ indignés ” israëliens, “ Cyril Viguier : le réseau du plus fort ” et “ Le fantôme du palais ” sur l’ancienne résidence de Saddam Hussein (“ Les Inrocks ”) ; “ Barents, une mer de promesses ” et “ Couples : bien attachés ? ” (“ L’Express ”) ; “ La bataille du primaire ” (“ Télérama ”).

Synchrones, “ Le Nouvel Obs ”, “ Le Point ” et “ L’Express ” publient chacun leur dossier “ Immobilier ”, comme ça, vous êtes parés. Vous vous demandez “ Où refaire votre vie ? ” “ Challenges ” a posé la question à Richard Attias, le mari de Cécilia ex-Sarkozy. Sa réponse ? Pas en France, mais aux Etats-Unis. Ah oui ?

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