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A Donald et Hillary, la France reconnaissante
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"Ça va mieux"

L'abyssale nullité du débat présidentiel américain rend la médiocrité du nôtre presque réconfortante. On se console comme on peut.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Il y a fatalement des phases de médiocrité dans l'histoire d'une grande nation comme la France. On ne peut tout de même pas produire des Descartes, des Voltaire, des Victor Hugo ou des Pasteur à flux continu, pas plus qu'on ne peut inventer l'ordinateur, l'automobile, l'aviation ou le cinéma tous les matins en prenant son petit déjeuner. Il faut bien se reposer les neurones de temps en temps.

En politique, c'est pareil. Il y a des périodes fastes avec de grands leaders qui influent littéralement sur la marche du monde, des Henri IV, des Louis XIV, des Napoléon et des de Gaulle, puis des moments de disette avec des Philippe le Bel, des Louis XVI, des Paul Deschanel et, plus près de nous, des Jacques Chirac, des Nicolas Sarkozy et des François Hollande.

Mais ça peut changer du jour au lendemain. Tenez, à l'heure où vous lisez ces lignes, il y a peut-être un type dans un garage, à Romorantin, qui est en train d'inventer le mouvement perpétuel, le nucléaire sûr et sans déchets ultimes ou les écouteurs d'iPhone qui ne s'emberlificotent pas lorsqu'on les enfourne dans sa poche. Et, qui sait, une parturiente anonyme vient peut-être d'accoucher du Charlemagne qui ressuscitera l'Europe dans une maternité de Clermont-Ferrand...

C'est cyclique, ce genre de trucs, pour les grandes nations.

Pour autant, pour toute l'inutilité actuelle de notre pays puisque, franchement, si nous n'étions carrément pas là en ce moment, qui s'en rendrait compte ? -,pour toute l'insignifiance du message que nous portons, pour toute l'indigence et la mesquinerie des débats qui nous agitent, l'incroyable nullité de la présidentielle américaine rendrait presque sympathique notre passage à vide.

C'est sûr, la citation attribuée à Talleyrand (mais on peut toujours en douter), selon laquelle "on se désole quand on s'observe mais on se console quand on se compare", ne réconforte vraiment que les gagne-petits. Mais l'idée que les Américains en soient réduits à arbitrer entre un escroc raciste et sexiste désormais accusé du viol d'une ado de 13 ans et une ploutocrate affairiste rémunérée par Goldman Sachs n'est-elle pas de nature à nous mettre du baume au cœur ?

Tenez, dernière grotesquerie en date du sitcom de Washington, la découverte de nouveaux emails politiquement compromettants pour Hillary Clinton dans le cadre d'une enquête sur les frasques sexuelles du mari de sa conseillère la plus proche. Hum, jusqu'où s'arrêteront-t-ils, aurait questionné Coluche.

A cette aune, même les confessions candides à la presse de François Hollande, pour ne rien dire des pseudos disputes des sept nains de LR sur la suppression de l'ISF et l'aménagement des 35 heures, tiennent de l'aimable provincialisme sans enjeu véritable. Donald, Hillary, surtout ne changez rien. Nous n'avons jamais autant apprécié l'Amérique.

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