Violences à Sainte-Soline : un rapport parlementaire établit « la responsabilité écrasante » des Soulèvements de la Terre<!-- --> | Atlantico.fr
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Une photo prise lors des incidents en marge de la manifestation à Sainte-Soline.
Une photo prise lors des incidents en marge de la manifestation à Sainte-Soline.
©YOHAN BONNET / AFP

Radicalisation

La commission d’enquête sur les violences commises à l’occasion des manifestations à Sainte-Soline vient de publier un rapport cette semaine.

Une commission d’enquête a été créée par l’adoption par l’Assemblée nationale, en mai 2023, d’une proposition de résolution déposée par les présidents des groupes Renaissance et Horizons afin d’analyser les violences ayant eu lieu dans différentes manifestations, notamment à Sainte-Soline. Elle vient de dévoiler ses conclusions cette semaine, selon des informations du Point.

La commission d'enquête sur les violences à Sainte-Soline pointe dans ce rapport la responsabilité écrasante des Soulèvements de la Terre, qui ont endoctriné des militants de la désobéissance civile pour mieux les transformer en milice armée (équipés de haches et de machettes).

L’objet de la commission d’enquête est en effet  « la structuration, le financement, les moyens et les modalités d’action des groupuscules auteurs de violences à l’occasion des manifestations et rassemblements intervenus entre le 16 mars et le 3 mai 2023 ainsi que sur le déroulement de ces manifestations et rassemblements ».

Au terme des travaux de la commission d’enquête, le rapporteur conclut à « la responsabilité écrasante des trois organisateurs – les Soulèvements de la Terre, Bassines non merci! et la Confédération paysanne – dans le déferlement des violences constaté à Sainte-Soline le 25 mars 2023 ».

Les éléments recueillis par la commission d’enquête « indiquent au contraire que les organisateurs de la manifestation de Sainte-Soline se sont pensés avant tout comme des « soldats » d’une cause intégrant pleinement l’enjeu et la nécessité de la radicalité violente ».

Le rapporteur insiste sur le fait que « les trois organisations ont refusé le dialogue avec les services de l’Etat, rendant impossible la formalisation d’un véritable dispositif prévisionnel, tant en matière de maintien de l’ordre que d’évacuation des blessés ». 

Lors de la manifestation à Sainte-Soline, 48 gendarmes avaient été blessés dont 2 en urgence absolue, 3 manifestants en urgence absolue et 2 journalistes en urgence relative.

La commission d’enquête a pointé du doigt le rôle et la responsabilité des Soulèvements de la Terre : 

« Au sein de la galaxie des mouvements écologistes radicaux, les Soulèvements de la Terre se distinguent par un plus grand degré de structuration et une plus grande expérience de ses militants. Ses dirigeants sont majoritairement jeunes, urbains, diplômés, issus de milieux relativement aisés mais peu insérés dans le monde du travail. Le discours de l’organisation, qui relativise les violences commises contre les biens au moyen d’une rhétorique fallacieuse fondée sur le concept de « désarmement », participe d’un glissement plus large et préoccupant des mouvements écologistes radicaux vers le recours à la violence ».

Ce rapport de 250 pages a été publié ce mardi 14 novembre par les députés Patrick Hetzel (LR) et Florent Boudié (Renaissance), président et rapporteur de la commission d'enquêt

Le Conseil d’Etat a annulé le 9 novembre dernier le décret de dissolution des Soulèvements de la Terre pris par Gérald Darmanin.

Le 25 mars dernier, près de 8.000 manifestants s’étaient mobilisés à Sainte-Soline à l'appel d'associations rassemblées par le collectif Les Soulèvements de la Terre, créé en 2021 par d'anciens zadistes de Notre-Dame-des-Landes.

Dans leur rapport, les députés font « un constat alarmant », et soulignent « le flou » qui semble s'être emparé « de nombreux esprits entre violence et non-violence », témoignant d'un glissement décrit comme « réfléchi et assumé ». « Une controverse idéologique et sémantique majeure entoure désormais la défense de l'environnement », selon le rapporteur.

« Les stratèges des Soulèvements de la Terre ont ingénieusement réussi, par le concept de “désarmement”, à faire accepter la pratique de l'écosabotage à une masse de militants davantage adeptes d'actions de désobéissance civile. La manipulation sémantique vise à transformer des actions violentes offensives en actes de résistance défensifs pour lutter contre la menace écocide. »

Près de 1 000 objets avaient été saisis avant la manifestation, « dont 800 présentant une capacité offensive, parmi lesquels des objets contondants tels qu'une épée à deux mains, des boules de pétanque, des machettes, des frondes, des couteaux, des haches, des produits incendiaires… », selon le rapport.

Le rapporteur, Florent Boudié, a formulé une liste de 36 propositions afin de contrer ces nouvelles formes de violences.

Selon la direction des affaires criminelles et des grâces du ministère de la Justice, auditionnée par les députés, les violences lors du printemps dernier ont entraîné 3.189 placements en garde à vue, 48 % ont été classés sans suite, et seulement 1 % a donné lieu à l'ouverture d'une information judiciaire.

Le Point

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