Japon : la politique économique de Shinzo Abe fonctionne mais pourrait avoir des effets pervers<!-- --> | Atlantico.fr
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Les effets positifs de la politique du Premier ministre japonais Shinzo Abe se font sentir sur l'économie du pays.
Les effets positifs de la politique du Premier ministre japonais Shinzo Abe se font sentir sur l'économie du pays.
©Reuters

Ricochets

Le PIB du Japon a grimpé de 3,5% en glissement annuel à l'issue des trois premiers mois de l'année grâce aux "abenomics".

Le Japon va bien, et Shinzo Abe y est pour beaucoup. Le Bureau national des statistiques a ainsi indiqué que le PIB du Japon a grimpé de 3,5% en glissement annuel à l'issue des trois premiers mois de l'année. Un chiffre bien meilleur que celui donné par les experts qui tablaient plutôt sur une hausse de 2,8%. Il s'agit donc de la plus forte croissance observée en une année. Elle dépasse par ailleurs pour le deuxième trimestre consécutif la croissance des États-Unis. Le PIB a par ailleurs augmenté de 0,9% de janvier à mars par rapport au trimestre précédent, une fois de plus au-dessous de l'estimation médiane des experts qui donnaient le chiffre de 0,7%.

Ces bonnes nouvelles sont notamment imputables à la politique monétaire du Premier ministre japonais. Les effets des "abenomics", qui vise à sortir de la déflation la troisième économie mondiale, se font donc enfin sentir sur le PIB du pays du Soleil levant.

La bonne performance du Japon au premier trimestre repose ainsi sur la politique monétaire et fiscale de Shinzo Abe et notamment sur l'excellente forme de la Bourse qui booste le moral des ménages. Pour rappel, la Banque du Japon (BoJ) a décidé d'injecter 1 400 milliards de dollars dans l'économie en deux ans afin de faire baisser le yen, qui a atteint son plus bas en quatre ans et demi face au dollar, pour doper les cours de la Bourse. Un succès puisque ces derniers ont été dopé de 70% depuis le mois de novembre 2012.

Et les bonnes nouvelles ne devraient pas s'arrêter au premier trimestre. Les économies pensent en effet que les entreprises qui étaient encore circonspectes, devraient commencer à dépenser plus lors du trimestre en cours.

Dans le détail, la consommation privée a augmenté de 0,9% ce qui représente le rythme de croissance le plus élevé depuis le troisième trimestre de l'année 2011. La consommation privée correspond par ailleurs à près de 60% du PIB. Quant aux exportations, elles une représenté une contribution nette de 0,4 points au PIB. En revanche, les dépenses d'investissement ont diminué de 0,7% lors du trimestre.

Mais la politique de Shinzo Abe pourrait toutefois avoir quelques effets pervers. En effet, si la politique déflationniste du Japon se poursuit, elle pourrait avoir des effets négatifs sur le reste des économies asiatiques. La croissance économique du Japon pourrait en effet entraîner la construction d'une bulle d'actifs.

De même les autres pays doivent faire face aux exportations japonaises, plus intéressantes grâce à la dévaluation du yen. Les autres économies vont donc sans doute devoir assister leurs entreprises qui souffrent de la concurrence japonaise.

Quelques économistes estiment par ailleurs que l'abenomics ne permettra qu'une hausse temporaire de la croissance japonaise. Le gouvernement devrait en effet également se pencher sur d'autres problèmes structurels : notamment le fait que le pays n'attire pas vraiment les investissements directs à l’étranger et taxe encore beaucoup les entreprises.

Lu sur Quartz

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