Sortie de route
Gens du voyage : enquête préliminaire ouverte pour apologie de crime contre l'humanité contre Bourdouleix
Ce mardi après-midi, Jean-Marc Ayrault avait estimé que les propos du député-maire de Cholet n'étaient "pas dignes d'un élu de la République" et étaient "sanctionnables par la loi".
La situation empire pour Gilles Bourdouleix, député-maire UDI de Cholet. Le préfet du Maine-et-Loire, sur demande de Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, a saisi le procureur de la République pour apologie de crime contre l'humanité et une enquête préliminaire a été ouverte.
La préfecture avait un peu plus tôt ajouté que "la Justice appréciera les suites pénales à réserver à ces propos (...) Rien ne peut justifier, ni excuser qu'un élu de la République ose une telle référence à la pire barbarie du XXe siècle". Des déclarations qui vont donc dans le sens de celles du Premier ministre.
Auparavant, l'exclusion de l'UDI de Gilles Bourdouleix semblait acquise, selon le porte-parole des députés du parti Jean-Christophe Lagarde. Pour rappel, voici la phrase prononcée dimanche qui a déclenché ce tollé. "Hitler n'en a peut être pas assez tué". Or, elle avait été lâchée devant un journaliste du Courrier de l'Ouest, à la suite de l'occupation d'un champ dans sa ville du Maine-et-Loire, et enregistrée :
Excédé de voir un champ de sa commune occupé par 150 caravanes, empêchant les agriculteurs qui l'exploitent d'y envoyer leur troupeau, le maire en colère menace d'abord de démissionner et en appelle au préfet pour faire procéder à l'évacuation du terrain. Il décide également de se rendre sur place accompagné de la police pour un face à face. Le maire aurait alors été comparé à Hitler par les gens du voyage. En réponse à ces propos, Gilles Bourdouleix aurait rétorqué "comme quoi, Hitler n'en a peut-être pas tué assez...".
L'intéressé ne nie pas ses propos : "Si j'étais Hitler, ils seraient tués ici. Voilà en gros ce que j'ai dit" reconnaît-il, "vous faire traiter de Hitler, vous croyez que c'est agréable ? Non. On se fait injurier à longueur de temps." explique-t-il.
Pour la 1ere fois de ma vie politique, J'ai envie d'en venir aux mains #Bourdouleix#UDI#centrismemonculhttp://t.co/BpWZMCdCOZ
— J-Francois Martins (@jfmartins) July 22, 2013
Et ce n'est pas la première fois que Gilles Bourdouleix rencontre des problèmes avec les Roms. En octobre 2012, il porte plainte contre X pour tentative de meurtre mais aussi contre Manuel Valls "pour mise en danger de la vie d'autrui en raison du peu d'effectif de police" et contre le préfet de Maine-et-Loire, "pour mise en danger de la vie d'autrui pour avoir fait partir les renforts de police" dans un cas similaire. Il avait été pris pour cible et menacé par des gens du voyage.
Je ne pense pas que la phrase de Bourdouleix sur les Roms relève du point Godwin. Je crois qu'elle est juste nazie.
— Rubin Sfadj (@rubin) July 22, 2013
Ce serait tellement drôle que Bourdouleix explique que sa phrase a été sortie de son contexte...
— Rubin Sfadj (@rubin) July 22, 2013
Les propos rapportés par le #CourrierdelOuest sont ignobles et inacceptables.
— Yves Jégo (@yvesjego) July 22, 2013
Plusieurs personnalités de l'UDI, dont Jean-Christophe Lagarde, Yves Jego et Chantal Jouanno, ont publiquement réclamé ce lundi d'exclusion de Gilles Bourdouleix, Jean-Louis Borloo évoquant "des suites inévitables à donner" à ces propos. Son exclusion de l'UDI semble donc certaine, mais l'entourage de Jean-Louis Borloo a renvoyé la décision à mercredi.
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