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Rebondissements en cascade dans l'affaire Benalla : contrat russe, cheffe de la sécurité du Premier ministre et condamnation du couple du 1er mai
©Bertrand GUAY

Vagues de révélations

L'affaire Benalla vient de connaître de nombreux rebondissements. Le couple interpellé place de la Contrescarpe après l'intervention d'Alexandre Benalla et de Vincent Crase vient d'être condamné à 500 euros d'amende chacun. Le parquet national financier a annoncé l'ouverture d'une enquête sur un contrat signé avec un oligarque russe. La cheffe de la sécurité du Premier ministre vient de démissionner.

L'affaire Benalla est au cœur de l'actualité depuis ce début de semaine après la tentative de perquisition au sein de la rédaction de Mediapart, à la suite de la publication d'enregistrements entre Vincent Crase et l'ancien chargé de mission de l'Elysée, Alexandre Benalla. 

Le couple de la Contrescarpe - au cœur de la vidéo du 1er mai révélant les violences commises par Alexandre Benalla - a été condamné ce vendredi 8 février à Paris à 500 euros d'amende chacun pour des violences contre les forces de l'ordre. Georgios D. et Chloé P. sont à l'origine de l'affaire Benalla. Leur interpellation musclée le 1er mai 2018 a été immortalisée sur les réseaux sociaux et dans la vidéo dévoilée par la rédaction du Monde.    

Le couple avait reconnu avoir jeté des projectiles (un cendrier, une carafe d'eau et des bouteilles) en direction des policiers. Le parquet avait requis deux mois de prison avec sursis. Le couple était inconnu auparavant de la police et de la justice. Vincent Crase et Alexandre Benalla étaient intervenus ce jour-là, place de la Contrescarpe, pour interpeller le couple. 

Une enquête a également été ouverte cette semaine sur le contrat signé entre la société de Vincent Crase et l'oligarque russe Iskander Makhmudov. Cette information a été dévoilée le jeudi 7 février par le Parquet national financier. Ce contrat en question est mentionné dans les enregistrements révélés cette semaine par Mediapart

La signature de ce contrat aurait été effectuée alors qu'Alexandre Benalla travaillait encore à l'Elysée. Cet élément soulève de nombreuses questions liées à la signature de ce contrat avec l'oligarque sulfureux, proche de Vladimir Poutine. 

Selon les révélations de Mediapart, Iskander Makhmudov aurait rémunéré Vincent Crase à hauteur de 294.000 euros en juin 2018 pour ce contrat, sous-traité par la société Velours, l'ancien employeur d'Alexandre Benalla. D'après Mediapart, le contrat concernait "la protection des biens immobiliers en France de l'homme d'affaires, et de sa famille à Monaco". 

Vincent Crase, ancien employé de LREM, avait indiqué devant le Sénat en janvier dernier avoir travaillé avec cet oligarque russe après son départ de l'Elysée et sans l'aide ou l'appui d'Alexandre Benalla. Mediapart a révélé que les discussions concernant le contrat auraient commencé "dès l'hiver 2017" et "se sont accélérées en juin" 2018. Auditionné devant le Sénat, Alexandre Benalla avait nié avoir participé à la négociation et à la conclusion du contrat. 

Suite aux révélations récentes de Mediapart et aux nouveaux enregistrements entre Vincent Crase et Alexandre Benalla, Matignon se retrouve au cœur de l'affaire Benalla. Marie-Elodie Poitout a décidé de démissionner cette semaine. La cheffe de la sécurité du Premier ministre a reconnu avoir reçu à son domicile Alexandre Benalla en juillet. Cette femme a décidé de quitte son poste afin "d'écarter toute polémique".

Lors d'un entretien avec le Premier ministre, la cheffe du groupe de sécurité (GSPM) de Matignon a démenti " être d'une quelconque façon liée à une rencontre entre messieurs Benalla et Crase fin juillet. Toutefois, consciente de la sensibilité de sa fonction et soucieuse d'écarter toute polémique, la cheffe du GSPM a demandé au Premier ministre d'être affectée sur une autre mission au sein du ministère de l'Intérieur", selon le cabinet d'Edouard Philippe.

Des journalistes avaient tenté de vérifier auprès de Matignon l'hypothèse selon laquelle la conversation entre Vincent Crase et Alexandre Benalla, dévoilée par Mediapart, aurait pu être enregistrée au domicie de Marie-Elodie Poitout. 

La cheffe du groupe de sécurité du Premier ministre avait expliqué avoir, avec Chokri Wakrim, rencontré Alexandre Benalla à la fin du mois de juillet 2018 à leur domicile. Cette information a été dévoilée dans une lettre du directeur de cabinet de Matignon (Benoît Ribadeau-Dumas) au procureur de la République de Paris (Rémi Heitz). 

La rédaction de Libérationa dévoilé des informations ce jeudi sur Chokri Wakrim. Ce militaire serait impliqué dans le contrat russe avec Alexandre Benalla. Suite à ces récentes révélations, Chokri Wakrim a été "suspendu à titre conservatoire de ses fonctions, avec effet immédiat, en attendant que la lumière soit faite sur ces allégations".

Marie-Elodie Poitout s'est confiée à l'AFP sur les raisons de sa démission : 

"Mon rôle a toujours été de protéger le Premier ministre, et sûrement pas de l'exposer. C'est pourquoi j'ai demandé au Premier ministre de quitter mes fonctions de cheffe du GSPM".

L'affaire Benalla vient donc une nouvelle fois de "polluer" l'action du président de la République. Emmanuel Macron tente actuellement de répondre à la crise des Gilets jaunes dans le cadre du Grand débat national et en multipliant les réunions et les échanges avec les élus et les citoyens. 

Le Monde

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