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Y aller ou pas ? Manuel Valls face à deux mauvais choix (merci Emmanuel M...)
©Reuters

Dilemme

Si François Hollande ne peut pas se présenter, Manuel Valls se doit d'être candidat. Il n'ira pas de gaieté de cœur car la défaite est presque assurée, mais il ne peut pas laisser son concurrent Emmanuel Macron préempter la droite du PS.

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand, journaliste politique à Atlantico, suit la vie politique française depuis 1999 pour le quotidien France-Soir, puis pour le magazine VSD, participant à de nombreux déplacements avec Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Hollande, François Bayrou ou encore Ségolène Royal.

Son dernier livre, Chronique d'une revanche annoncéeraconte de quelle manière Nicolas Sarkozy prépare son retour depuis 2012 (Editions Du Moment, 2014).

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Il est 13 heures lorsque les invités de Manuel Valls s'installent autour de la table. Ce mercredi, le Premier ministre a invité à déjeuner quelques députés à Matignon. Il souhaite parler de son avenir, c'est finalement celui du président de la République qui va être analysé en premier. En effet, la bombe vient d'exploser. Et si personne ne soupçonne encore l'impact qu'elle va avoir, tous comprennent que le livre de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, dont les bonnes feuilles viennent tout juste de sortir, va changer les choses. Manuel Valls le premier.

Jusqu'ici, il martelait qu’il resterait loyal et soutiendrait le Président et futur candidat Hollande. Sa seule ambition étant "de faire entendre sa petite musique" durant la campagne présidentielle afin de ne pas être marginalisé par les Najat et autre Marisol Touraine, voire pire... Il se dit, en effet, que Christiane Taubira et Martine Aubry seraient de retour dans le giron élyséen. Il doit donc rester debout, pilier de l'action présidentielle, afin que le chef de l’État ne lui fasse pas porter, à lui et à sa ligne politique, l’échec du quinquennat passé. "Car on voit bien qu'il tente de nous rejouer 2012, de nous refaire le coup du Bourget, observe un député, il prépare une campagne très à gauche pour être élu". La question qui se posait alors jusqu'ici était celle de la ligne choisie pour la campagne ; la question du leader semblait tranchée. Mais en ce mercredi noir pour la Hollandie, la voilà qui resurgit.

Autour de la table, les convives s'interrogent : "Au fond, ce livre est un acte manqué. Comme DSK, François Hollande s'est sabordé parce qu’il n'avait pas vraiment envie d'y aller". Et tous, tournés vers Manuel Valls, s'interrogent pour lui à haute voix : "que faire si François Hollande n’est pas en capacité de se présenter ?". Y aller ? Rester sur son quant-à-soi ? Et pour tous ceux qui imaginaient Manuel Valls trépignant d'impatience, rêvant de tuer le père pour s'ouvrir un avenir avant l’horizon 2022, le discussion prend un tour étonnant. Rapidement, certains convives dressent un tableau très pessimiste de la prochaine primaire : "il y aura très peu de votants, environ 500 000, 600 000 tout au plus et ils seront tous mobilisés contre la politique du gouvernement. Ce sera la chance de Montebourg mais surtout, ce sera une primaire pour choisir celui qui deviendra le chef du PS en 2017. Ça va voter très à gauche... Du pain béni pour Arnaud Montebourg mais aussi pour Benoît Hamon".

D'autre ne sont pas d'accord et rappellent le sondage BVA de début octobre qui indique que si François Hollande n'est pas candidat et que son Premier ministre se lance, alors c'est Manuel Valls qui est donné vainqueur, avec 51% des voix, contre 49% pour Arnaud Montebourg. Mais tous conviennent que si Manuel Valls était élu, ce serait pour mieux préparer la défaite dès le premier tour de la présidentielle. C'est en tous cas ce que montrent, une fois de plus, les sondages. Des voix s'élèvent donc pour conseiller au Premier ministre de ne pas y aller. D'observer la bataille de loin. De se réserver pour la fois d'après.

Pas si simple, car il en va de son image. La France en pleine crise, le PS écartelé et en danger... Manuel Valls peut-il décemment rester sur le bord de la route ? Lui qui veut incarner le volontarisme en politique peut-il regarder passer les trains ? Lui qui insiste volontiers sur la gravité des temps peut-il déserter ? Comment se construire un avenir quand on fuit son présent ? Impossible, impensable. La question est donc réglée : si François Hollande déclare forfait, son Premier ministre prendra le relais, d'autant, ajoute un élu, que "s'il n'y va pas, il sait qu'il y a un homme qui va absorber son électorat illico, c'est Emmanuel Macron". Mais finalement, on comprend que ce que préférerait Manuel Valls, c'est une candidature Hollande qui aurait à la fois le mérite de rassembler la droite comme la gauche du PS et qui lui épargnerait, à lui, une défaite cuisante. Et sans doute va-t-il y travailler jusqu'au dernier instant. D'autant qu'un sondage Ipsos du 17 octobre publié par le Point montre, contre toute attente, que la cote de confiance du chef de l’État gagne 3 points en octobre.

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