Vers un tsunami de démissions ? La loyauté de beaucoup de salariés est proche du point de rupture <!-- --> | Atlantico.fr
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Les locaux d'une entreprise. Certains salariés participent à une réunion.
Les locaux d'une entreprise. Certains salariés participent à une réunion.
©PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP

Impact de la pandémie

Les chocs émotionnels liés à la pandémie et la rigidité présentielle imposée par certains employeurs après 18 mois de pandémie semblent produire des effets massifs, déjà constatés dans le monde anglo-saxon.

Caroline Diard

Caroline Diard

Caroline Diard est professeur associé au département Droit des Affaires et Ressources Humaines à la Toulouse Business School.

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Atlantico : Après 18 mois de pandémie, la loyauté des travailleurs envers leur entreprise semble atteindre un point de rupture grâce aux nouvelles habitudes prises durant cette période. Comment le comportement des salariés a-t-il évolué face à leur employeur ? Les salariés sont-ils prêts à moins accepter ?

Caroline Diard : En regardant les effets du confinement généralisé sur l’emploi, nous avons vu que les employés n’étaient pas arrivés à répondre à leur engagement pris hors contexte. L’environnement interne de l’entreprise (management, RH….) a été dans l’incapacité de suppléer les incertitudes liées à la crise sanitaire avec le changement brutal des conditions de travail.

D’ailleurs, la situation globale risque de nuire à l’engagement des salariés sans que les leviers habituellement utilisés par les employeurs puissent être activés. Dans ce cadre nouveau, la relation managériale a pour enjeu de maintenir l’engagement des collaborateurs et nous sommes confrontés à une situation de survie de l’entreprise. Les acteurs s’organisent différemment et les relations sont bouleversées. Le manager en tant qu’accompagnateur du changement doit pallier la distance physique instaurée avec le télétravail afin d’éviter l’isolement, l’incertitude pour maintenir la loyauté.

Nous avons été dans une situation de choc. Les psychologues parlent même d’un choc post-traumatique, d’un seul coup nous avons été plongés dans cette situation sans anticipation. Cela a créé plusieurs comportements : d’adaptation, d’évitement, de fuite et une fois que la crise est gérée, on se pose des questions. Cette dernière est souvent : quel est le sens de mon travail ? Quelle est la place de celui-ci dans ma vie… ? Avec le travail qui a rythmé la vie durant le confinement, certains vont se demander s’il est pertinent de le laisser faire. Il y a donc une prise en compte du sens du travail.

Est-ce que cela pourrait provoquer une vague de démissions ?

Cela a déjà provoqué une vague de démissions. Cette situation a provoqué des risques psycho-sociaux jusqu’à des dépressions sévères et des burn-out ainsi que des changements de carrière avec donc de nombreuses démissions. À un moment donné, nombreux ont été les employés à se dire que cette crise représentait une opportunité de changement. Ils se sont rendu compte que l’employeur n’a pas répondu à ce que l’on attendait.

Y-a-t-il un changement de la dynamique du pouvoir des employeurs vers les travailleurs ? Comment les entreprises doivent-elles écouter leurs salariés ? Lamélioration du taux de chômage en est-il un facteur ?

Les salariés sont en meilleure position de force que dans d’autres situations. Les employeurs se demandent d’ailleurs aujourd’hui comment vendre leur entreprise et étonnamment l’argument majeur est la possibilité de faire du télétravail. On a conscience que les salariés se sont intéressés à la notion de qualité de vie.

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