Récidive
Un bras d’honneur, ça va, deux bras d’honneur, bonjour les dégâts...
Dupond-Moretti s’est un peu énervé.
Benoît Rayski
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
A l’Assemblée nationale, c’est le bordel. Et pas seulement à cause des excès des mélenchonistes. Cette fois-ci, c’est le garde des Sceaux qui en est la cause.
Il avait été interpellé par Olivier Marleix, le patron des députés LR, sur ses ennuis judiciaires.
Ceux-ci sont réels. Le parquet national financier (PNF) enquête sur un possible conflit d’intérêts du temps où Dupond-Moretti n’était qu’avocat. Une situation dont on comprend qu’elle lui soit inconfortable.
Quand on a la haute main sur la justice, cela pose en effet problème. Ce que lui a rappelé Olivier Marleix. Ce dernier est sans pitié, mais il est dans son bon droit.
Suffocant d’indignation, Dupond-Moretti lui a adressé un bras d’honneur. Puis, estimant que son geste n’avait pas suffi, il lui a fait un second bras d’honneur.
C’est un flagrant délit de récidive ! Et l’avocat Dupond-Moretti sait ce qu'on risque en cas de récidive. Ses bras d’honneur sont vulgaires et inconvenants. A fortiori, venant d’un garde des Sceaux. On sait que la justice est aveugle. Mais les bras d’honneur de Dupond-Moretti ont été vus par tous les députés qui, eux, avaient les yeux grands ouverts. Ensuite, Dupond-Moretti s’est excusé et a dit « regretter son geste ». Certes. Mais le mal était déjà fait.
Dupond-Moretti était un des plus grands avocats de France. Mais si pendant qu’il plaidait, il avait fait un bras d’honneur au président du tribunal, il aurait été illico suspendu.
Du garde des Sceaux, il est légitime d’attendre un peu plus de tenue. Dupond-Moretti a sans doute le droit de s’énerver. La prochaine fois, il se contentera simplement d’un doigt d’honneur !
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