Ukraine, Covid et croissance. Les raisins de l'échec<!-- --> | Atlantico.fr
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Le président russe Vladimir Poutine assiste à une session du Forum d'investissement VTB Capital "Russia Calling!" via une visioconférence à Moscou, le 30 novembre 2021.
Le président russe Vladimir Poutine assiste à une session du Forum d'investissement VTB Capital "Russia Calling!" via une visioconférence à Moscou, le 30 novembre 2021.
©Mikhail Metzel / SPUTNIK / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

Face à la crise sanitaire et aux conséquences économiques de la guerre en Ukraine, les pénuries de matières premières freinent la production et l'innovation. Il est donc vital d'en profiter pour investir et de revoir nos façons de consommer.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Après les raisons de la colère, les raisins de l’échec. Les raisons de la colère sont connues. A un moment de l’histoire digitale de l’humanité où il est devenu quasiment impossible de faire entendre une voix dissonante du “main stream”, de cette nouvelle forme de terrorisme intellectuel et politique qui consiste à ce que quelques-uns déterminent ce qu’il est “bon et acceptable” de dire, écrire et penser, nous avons quand même encore quelques espoirs, quand on entend des Védrine, Attali ou Villepin rappeler que nous avons poussé Poutine à cette folie, et que pour tant d’entre nous, qui ont toujours dit qu’il fallait le garder à porter de main, qu’elle soit ou non de fer, plutôt que l’ostraciser, pour tous ceux-là, la colère est grande. Nous avons fabriqué un “fou”, nous l’avons acculé à devenir un guerrier pour mettre fin aux mensonges successifs que nous avons servi à la Russie depuis la chute du mur de Berlin. Pour se venger d’être décrit, en permanence, comme le président d’une république bananière, comme un terroriste et un dictateur.

Cela dit, comment passer à autre chose, et éviter une catastrophe économique, éviter que cette crise vienne amplifier les effets de la gestion occidentale calamiteuse de la crise du Covid (A quelques exceptions près dont la Suède et nombre d’Etats Américains). 

Désormais, nous allons devoir avaler les raisins de l’échec économique. Nous pouvions espérer une vague croissance, au moins provisoire, un début d’euphorie lié au fait que les peuples réalisaient après 2 années de terrorisme intellectuel et mensonger sur le Covid, qu’ils étaient toujours debout et bien vivants, et que, assis ou debout au restaurant, ils avaient survécu facilement, en créant au passage, malgré la rupture du principe d’égalité qui sous-tend notre République, des sous-citoyens d’un pass vaccinal, aussi absurde qu’inutile, à peine voté et déjà abandonné. No more comments ! 

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Nous nous félicitons d’un chômage bas. Bas, en France, signifie moins haut qu’à l’habitude. Mais oui il faut s’en réjouir. Nous nous félicitions de taux de croissance importants. Important, post-covid, signifie, une récupération plus ou moins importante, selon les pays, et les régions, de la croissance perdue depuis 2020. Mais oui il faut s’en réjouir. Les gens ont de l’épargne comme jamais, ils ont réalisé que changer de smartphone tous les ans, d’acheter les dernières Nike ou de renouveler sa garde-robe à chaque saison, au nom du consumérisme, n’avait aucun intérêt. Il faut s’en réjouir. Ils ont vécu avec le même pyjama toute l’année et ont fini par s’habituer à un look banal qu’une vie en visio-conférence tolère très bien. Il faut s’en réjouir. 

Macron nous dit-on, a un bilan économique ‘inattaquable”. Si l’on se regarde le nombril, c’est vrai. Si l’on se compare, on se désespère. The Economist, sur une étude, inattaquable elle, rappelait que sur 6 critères essentiels à la puissance d’un pays, la France arrive à la 15ème place des plus grandes puissances mondiales. Nous qui sommes censés être la 6ème. Notre gestion calamiteuse, nous met au ban du monde sur l’investissement, le numérique, l’endettement, la croissance, le chômage (oui, le chômage). Il faut donc se reprendre. 

La gestion occidentale du Covid a rendu à l’extrême pauvreté 150 millions de personnes, qui ne consommeront pas (si on laisse de côté la honte humaine que cela représente). Nous avons ruiné les capacités logistiques mondiales qui ne pourront à nouveau fonctionner avant 2023, 2025 pour certaines. Nous avons ruiné des pans entiers de l’économie, des industries que les jeunes ont abandonnées, comme le tourisme et l’hôtellerie, pourtant essentiels à notre économie, en France principalement. Nous avons ruiné l’attachement aux entreprises, accru les inégalités de richesse. Cela se paiera. 

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Nous avons hérité d’une inflation galopante que tout le monde présentait, à renfort de chiffres et de phrases ronflantes sur les plateaux TV, comme provisoire. Nous, pauvres sous-intellectuels, qui n'avons pas de diplômes d’économie, qui reste la formation la plus calamiteuse au monde tant elle produit des Nostradamus d’opérette, dont certains vendent pourtant avec succès des livres de 800 pages, avions indiqué que dans une situation de pénurie, et une épargne forte, il y avait pourtant des chances qu’elle s’installe durablement. Nous avions raison. 

Désormais, on prononce (les mêmes !) le mot de stagflation. Et “patatra” la crise Ukrainienne arrive pour couronner le tout. La stagflation va devenir le “Tzar” de l’économie mondiale. Il faut faire cesser cette crise. Maintenant. C’est assez simple en fait.

Poutine est blessé, personnellement. Qu’on le veuille ou non. Il faut satisfaire son ego pour mettre fin à la crise. Malheureusement, quand vous avez à faire à un loup solitaire égocentré qui dirige sans contradiction, un pays tout entier et cherche à redonner à la Russie une dimension internationale et une puissance perdue, la reconnaissance personnelle surpasse toute autre considération. L’homme est ainsi fait. En 48 heures, on peut régler le problème. 

Poutine veut bien parler avec Macron, il faut bien s’occuper. Mais la seule parole qui l’intéresse, c’est celle des USA. Ce sont eux les boss de l’OTAN. 

Si Biden se déplace (même si l’on connaît son aversion à montrer sa faiblesse physique et cognitive), pour rencontrer Poutine et signe un accord qui garantisse que l’Ukraine restera l’Ukraine et ne sera jamais dans l’OTAN, la guerre stoppera immédiatement. Cela permettra à Poutine de sortir la tête haute (j’ai gagné !) et à Biden et l’Europe de sortir la tête haute (on a gagné !). Fin du match, les fans rentrent chez eux, les armes retournent dans leurs fosses et nous reprenons notre vie, et les chaînes TV devront trouver un autre sujet, maintenant qu’ils sont privés du Covid, et peut-être parler de ce qui va décider du sort des Français pour les 5 prochaines années : La Présidentielle et des choix qui feront de nous, soit un pays sous développé, en 20 ans ou au contraire une puissance qui mérite son rang. 

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Nous ne pourrons rien faire pour faire cesser la pénurie de matières premières, de “chips”, le manque de capacité de production, l’embouteillage des ports et des porte-containers. Il faut donc en profiter pour investir, et revoir nos façons de consommer. S'il y a moins de pression sur les achats, il y aura moins de pression sur les prix, et du coup, sur les salaires, et donc l’inflation. Un peu simpliste, je le sais, mais de bon sens. 

L’inflation ou la stagflation sont plus dangereuses qu’une croissance faible. Il faut apprendre à être plus frugaux, et investir massivement pour le devenir. Accroître une productivité en berne, tout en soignant la formation et l’adaptation pour ne pas laisser sur le carreau, tous ceux qui seront désormais « inadaptés », non « pertinents ». Non essentiels, dirait la Macronie. Il faut les préparer maintenant, car l’automatisation va permettre de doper la productivité, au moins provisoirement, mais cette richesse gagnée sera compensée par une pauvreté nouvelle, celle engendrée par la destruction d’emplois. Massive. Prévue. Accélérée depuis le Covid. Les investissements sur l’automatisation ont bondi depuis le Covid (Fois 3 à 4, aux USA et en Chine). 

Ce sont là les sujets essentiels. Qui sont les candidats qui le réalisent ? Et proposent quelque chose de valide sur le sujet ? Pour le moment, aucun. Je vois la précipitation à vouloir accueillir l’Ukraine dans l’Europe (qui prendra plusieurs années, donc non pertinentes face à la crise actuelle), mais toujours rien sur le numérique, le quantique, l’IA, l’espace... Nous perdons pied sans cesse, à force de vouloir le poser partout. L’Europe meurt depuis 20 ans, de son obésité, du surnombre, et sous le coup de l’émotion nous voulons encore prendre du poids plutôt que de courir plus vite et plus minces. Stop !!! 

Retrouvons la raison, pour planter dans nos “vignobles économiques” les raisins non pas de la colère, mais de la réussite, passer du pépin, au fruit de la croissance. Mettons fins à cette crise, passons un coup de fil aux USA, demandons-leur de régler cette crise, en laissant la tête haute à chacun, et laisser à l’Ukraine son Président et à Poutine sa fierté. Quelqu’un a le portable de Biden?

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