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L’été est marqué par les effets de la récession, de la guerre en Ukraine et de la crise sanitaire.
L’été est marqué par les effets de la récession, de la guerre en Ukraine et de la crise sanitaire.
©BORIS HORVAT / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

L’été va permettre de mesurer les effets de la récession et de la crise sanitaire.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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A chaque nouvelle interview sur Bloomberg ou autre chaîne un peu sérieuse, le mot de récession est désormais prononcé de façon plus détendue. Tout le monde semble même finalement soulagé, sans le dire aussi directement. Au moins cela semble mettre fin au suspense, et ainsi voguer vers un petit précipice, certes, mais considéré comme un mal nécessaire, permettant un retour à une forme de normalité, à une nouvelle course vers l’avant, constitue au final un soulagement.

Depuis cette folle cavalcade initiée par la gestion terrifiante de la crise du Covid dans nombre de pays principalement occidentaux, notre destin a été scellé pour cette décennie. Les effets sont juste fous et nous les découvrons un peu plus chaque jour. L’arrivée de la crise Ukrainienne, en guise de « dessert » funèbre a parachevé cette séquence insensée.

Pourtant dans les pays riches, puisqu’au final nos économies privilégiées n’ont que faire des pauvres et des plus faibles, on ne semble pas craindre cette récession. Les plus riches, pays ou individus, s’en sortiront. L’analyse majoritaire est que les plus « moyens » de nos « classes sociales » ne s’en sortiront finalement pas si mal. Une épargne jamais connue en 100 années, un nombre d’emplois disponibles au-delà du raisonnable au sens économique du terme (le plein emploi est source de danger pour la croissance et source d’inflation). En conséquence, pas de sentiment de culpabilité, « ils » s’en sortiront aussi. L’économie déteste l’incertitude. La hausse ou la baisse ? Peu importe ! On peut gagner dans ces 2 cas de figure. Mais ne pas savoir le sens du vent, enlève toute notion de direction à l’investissement et éloigne la perspective du profit. Alors si ce doit être une récession, peu importe, allons-y !

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L’été va permettre de mesurer les effets des dégâts causés par la gestion du Covid, telle qu’elle fut pratiquée par la France, l’Italie, l’Australie, Singapour, le Canada… et dont nous vivons toute l’horreur désormais.

Impact sur les jeunes professionnels, impact sur les adolescents. Leur point commun ? Un taux de dépression, de démotivation jamais atteint, un taux de suicide et de désespoir jamais atteint dans une histoire traçable. Nous avons désormais, comme l’indiquait l’étude très récente de Technologia (commandée par Malakoff-Humanis), livré une génération entière de jeunes cadres à la dépression chronique, lourde, assez irréversible, qui ne souhaitent plus ou ne veulent plus travailler, ce qui va pénaliser nos économies en tension d’emplois du fait du départ des boomers, et déstabiliser nos entreprises, qui devront courir sur un seul pied.

Impact sur les femmes, entre celles qui n’ont toujours retrouvé ni emploi, ni indépendance, et celles qui auront été livrées à leurs bourreaux dans l’indifférence générale.

Impact sur les plus fragiles, ces plus de 150 millions repassés sous le seuil de l’extrême pauvreté.

Nous avons (voir l’article de The Economist du début de semaine) condamné toute une génération de jeunes enfants à un lourd retard dans leur éducation, en plus des traumatismes sur leur santé mentale. Les écoles ont été fermées en moyenne 29 semaines en Europe, 63 en Amérique Latine, et encore à ce jour plus de 153 million d’enfants ont manqué plus de la moitié de leur éducation en physique pendant cette période. « Grâce » à cette lamentable gestion de et par la peur, la proportion des enfants qui ne savent ni lire, ni écrire, est passée de 57% en 2019 à 70% aujourd’hui. Le manque à gagner est estimé, à terme, à plusieurs trilliards de dollars. Une folie tellement prévisible. Pour protéger quelques hôpitaux et moins de 1% de la population, nous avons sacrifié les autres 99% et la totalité de la supply-chain mondiale, qui nous paie en sur inflation, en retour.

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Côté économique, de façon presque plus légère, cette gestion terrifiante ajoutée à celle de la crise en Ukraine, qui pourrait être stoppée facilement, mais qui s’affronte à l’ego des politiques et aux appétits aiguisés par l’argent que tant gagnent grâce à son prolongement, notamment dans le camp des « défenseurs » de l’Ukraine. Jusqu’à son Président qui voit dans la perspective d’une reconstruction à 750Mds de son pays, une occasion de paraître à nouveau d’ici quelques années dans les Panama Papers !

Nous allons donc assister à divers premiers éléments donnant une idée précise de ce que cela coûte de jouer à Docteur Jekyll :

Notre dette dont une large partie est indexée sur l’inflation, va coûter à la France 15Mds de plus cette année, dont nous n’avons absolument pas les moyens. Et ce n’est que le début. L’Italie est en train de craquer sous la pression également.

Les vacanciers qui prennent leur voiture pour partir en congés, auront comme solution d’annuler ou de partir moins loin. On de manger moins, pour compenser le renchérissement du coût de l’essence, qui fait la fortune des compagnies pétrolières et surtout des traders, et notamment Indiens, qui achètent à bas prix à la Russie et nous le revendent très cher, afin que nous puissions continuer à prétendre avoir trouvé une solution de substitution à la Russie de Poutine.

Nous arriverons tous dans des stations balnéaires qui n’ont pas la moindre idée de l’endroit où trouver un serveur disponible pour vous servir. Il manque toujours au moins 100 000 personnes rien qu’en France dans cette industrie, des hommes qui n’y reviendront à priori jamais.

Nous devrons payer 20 à 30% plus cher à peu près tout ce qui s’achète l’été, y compris des produits dont personne ne savait qu’ils se fabriquaient en Ukraine, tant le nombre de profiteurs de la crise s’est étendu ces derniers temps, mettant sur le dos du conflit le renchérissement de produits qui n’ont strictement rien à voir avec la guerre.

Le nombre d’entreprises incapables de payer leur PGE augmente chaque jour, et la menace de liquidation de milliers de PME, comme prévu, fait se profiler un carnage bien prévisible, que la tension du marché de l’emploi et la bonne santé de la consommation, camoufle de plus en plus mal. L’épargne colossale créée par la gestion du Covid, permet aux économies de tenir, y compris aux USA, mais cela n’aura qu’un temps.

Pour le plaisir de l’anecdote, cette menace de récession, la volatilité des cours des valeurs technologiques, particulièrement sensibles à la variation des taux, a valu à Twitter de rater la cession de sa vie. Une valorisation qui n’avait aucun sens, sauf pour un homme comme Musk, qui n’attribue qu’une valeur relative à l’argent et la fortune, il a toujours fonctionné par instinct et passion, et Twitter était un combat personnel qu’il voulait s’offrir quel qu’en soit le prix. Mais la raison l’a finalement emporté. La baisse du cours de ses actions, l’impact de l’acquisition de Twitter sur le cours de Tesla, les montants a donné en garantie, ont eu raison de sa volonté de s’offrir un instrument au service de sa conception du « free-speech ».

Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, comme dirait notre ami Candide. C’est le moment de relire vos classiques, ils sont, eux, toujours au même prix !

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