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PSG / Bayern : quand on n’a rien, on donne tout mais les joueurs parisiens ont beaucoup...
©MATTHEW CHILDS / POOL / AFP 000_1WP53L

FOOTBALL

À Lisbonne, le PSG s'incline en finale de la Ligue des Champions. Son bourreau est un de ses anciens joueurs, le Français Kingsley Coman. L'auteur du seul but de la rencontre offre un sixième titre Européen au Bayern de Munich.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Un peu plus près des étoiles certes... mais pas encore au jardin de lumière et d'argent... Car le PSG, sans complètement être passé à côté de sa finale, n'a toutefois pas su la gagner. On dit que l'amour est une question d'habitude... et bien selon toute vraisemblance, les grandes finales aussi. Et c'était peut-être là hier soir la seule petite différence entre le Bayern de Munich et le PSG. Parce que dans une rencontre âpre, tendue, un peu fermée, fatigante émotionnellement et physiquement, il n'a finalement pas manqué grand-chose aux Parisiens pour s’installer sur le toit de l'Europe. Des Parisiens qui ont eu des raisons de croire au bonheur, qui l'apercevaient presque, mais qui se sont juste trompés de perspective. Il faut dire que le destin est chafouin avec le PSG... après les blessures, les remontadas, la malédiction des huitièmes, il ne manquait plus qu'une finale perdue. C'est chose faîte, ce qui prouve que le purgatoire n'est pas terminé pour le club de la capitale. On peut y voir la fatalité ou la main de Dieu, lequel fait mal (il faut le comprendre, il ne connait pas sa force), mais il faut surtout y voir la victoire d'un formidable collectif Allemand. Hier soir, nous avons assisté au triomphe d'une grande équipe et de son coach, Hans-Dieter Flick, que personne n'imaginait à pareille fête (c'est-à-dire à ce niveau) il y a quelques mois de cela. Des Allemands maîtres du tempo comme de leur technique qui auront confisqué le ballon (62% de possession de balle) et imposé une circulation de balle qui a fini par peser lourd sur le physique des Parisiens. Si vous ajouter à cette belle mécanique un pressing constant manufacturé par des ouvriers d'élite, vous obtenez le portrait-robot d'une équipe qui n'a pas grand-chose à redouter. On pourrait citer pour l'exemple Manuel Neuer, un dernier rempart imperméable aux tirs adverses comme à la pression. Un type ultra-intimidant qui affiche la tranquillité d'une vache sacrée et que certains prétendent résistant à l'usure marine... ou le polyvalent Joshua Kimmich, véritable couteau Suisse, homme à tout faire de la plus haute lignée et qui s'impose, excusez du peu, comme le digne successeur de Philip Lahm... ou encore la surprise du chef, Kingsley Coman, lequel valide le choix audacieux de son entraîneur en inscrivant le seul but de la rencontre à la 59ème minute. Un joueur qui devient le cauchemar de tous les défenseurs. Il faut se mettre à leur place, qu'ils le voient de face ou de profil, il leur fait toujours tourner la tête.

Côté PSG, on pourra ressasser longtemps les belles occasions manquées, ou gâchées, selon le point de vue... mais l'important réside peut-être dans l'insuffisance d'impact des supposés points forts Parisiens tout au long de la partie. Le moins que l'on puisse dire c'est que la production des trois stars de devant n'a pas été suffisante. Entre les arrêts du gardien adverse, leurs imprécisions et leur nervosité, ils ont semblé aller de Charybde en Scylla tout au long de la rencontre. Dans ces cas-là, comme un symbole et comme isolé dans son génie, Neymar (subissant très souvent les prises à deux des Allemands) semble souvent moins connecté aux autres, comme errant dans son propre tiers-monde. Alors quand les individualités ne sont pas au rendez-vous, il faut pouvoir compenser par un collectif à toutes épreuves. Malheureusement, ce nouveau riche n'a pas pu afficher ce qui lui était nécessaire, c'est-à-dire la solidarité qui fait la force des équipes de pauvres (quand on n'a rien, on donne tout). Le talent et l'efficacité adverses faisant pencher la balance, encore du mauvais côté.

Évidemment, le réveil sera certainement difficile pour des joueurs et pour des dirigeants Parisiens pour lesquels la déception Européenne, la gueule de bois, le mal de crâne, sont des refrains connus ; sans compter que pour les perdants, le temps s'arrête toujours à la date de la défaite. Mais même si ce matin la petite étoile qui veut dire beaucoup manque sur leurs maillots, il serait injuste de juger trop sévèrement une équipe et un club qui ont démontré de véritables progrès tout au long de la compétition. Avec quelques réajustements de l'effectif au milieu (un autre créateur est nécessaire), la prochaine saison pourrait tout à fait être la bonne. C’est vrai, l'occasion était belle de faire changer les regards qui pèsent sur ce club dans son royaume comme au-delà de ses frontières mais force est de constater que le PSG sort quand même d'une saison formidable. Vainqueur du championnat, de la Coupe de France, de la Coupe de la Ligue et finaliste de la Ligue des Champions, le club a quasiment coché toutes les cases cette saison et son rêve Européen n'est pas mort puisqu'il bouge encore. Il ne lui manque plus qu'à se débarrasser de cette mauvaise manie qui consiste à se heurter à l'impossibilité de la victoire en Ligue des Champions. Souhaitons-lui d'avoir posé lors de Final 8, les bases qui lui rendront salubres les conditions de la victoire l'année prochaine.

La saison se termine donc sur ce beau sacre Bavarois et le moment est venu de refermer le beau livre d'images. Covid oblige, le championnat ayant repris avant que la Coupe d'Europe ne s'achève, nous n'aurons même pas à patienter pour renouer avec le meilleur du football. Tant mieux, car le foot c'est un peu comme une compagne : quand on n'était pas confiné, on n'y pensait pas tout le temps (c'est normal, nous étions sûrs de la retrouver tous les soirs), tandis que pendant le sevrage, on y pensait sans arrêt. Dans cette période morose où les aiguilles de nos montres oscillaient entre le temps qui était perdu et celui qui était compté, nous étions sans repères... et comme en plus les jours passaient sans nous voir, nous ne savions même plus où regarder. Alors quand le foot est revenu, quel soulagement ! Quelle joie de retrouver le nerf de naguère !  Le foot... il a beau ne pas être vital, il est quand même indispensable. Vous avouerez que quand le sexe est triste, quand se regarder dans la glace ne dit plus rien de soi ou que l'essentiel ne compte plus, et ben y'a pas mieux. Ce sport possède cette magie indéniable qui nous permet soit de nous oublier soit de nous faire revenir en enfance. Un but splendide et c'est l'extase, un grand match et nous nous envolons pour le paradis. Je suis d'accord avec vous, après une existence, le paradis, c'est un moindre mal. Alors à très bientôt dans ces colonnes pour partager de nouveaux souvenirs et pour continuer à regarder les émotions d'un peu plus près. 

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