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La mondialisation ne serait pas ressentie comme "injuste" si l’Europe s’était organisée pour assurer sa mission de leader planétaire
©Pixabay

Bonnes feuilles

Le pacte de la Libération, à l'origine d'extraordinaires avancées sociales, économiques et industrielles, qui exprimait tout son sens dans un pays en reconstruction et à forte croissance est devenu une machine à l'arrêt, un outil du conservatisme, une fabrique à chômeurs. La France est bloquée. La réponse à ce blocage ne peut venir ni des représentants de la bourgeoisie d'État, ni de la bureaucratie syndicale, ni des partis politiques. Extrait du livre "Le nouveau partage" de Claude Posternak, publié aux éditions Fauves (2/2).

Claude Posternak

Claude Posternak

Claude Posternak, spécialiste reconnu de l'opinion, fondateur du Baromètre Posternak-Ifop, Président de la Matrice, fondateur de limportant.fr. Auteur de "Le nouveau partage" Editions Fauves"La schizophrénie de l'opinion française" Editions Fauves, "Les expériences de la gauche au pouvoir freinent-elles les luttes populaires?" Université Paris VII.

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Tout nouveau partage sera impossible si nous ne mettons pas fin à l’évasion fiscale qui fragilise l’ensemble des états européens. Quand une entreprise paye 1% d’impôt à Dublin au lieu d’en payer 33% à Paris, ce n’est plus de l’optimisation c’est de la fraude. Une fraude qui se révèle être en fait une double peine. 

Pour répondre à cette double peine, essayons préalablement de comprendre pourquoi nous sommes si « faibles » face cette menace. Nous vivons un paradoxe et il coûte de plus en plus cher aux citoyens européens. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, ce n’est pas la première puissance économique mondiale qui impose sa loi à la planète. L’Union européenne qui pèse 25,08 % du PIB mondial est la première puissance économique au monde, c’est un fait. Elle précède les États-Unis et pèse près du double du PIB de la Chine . Parmi les 6 premières puissances mondiales, un pays sur deux est européen. La seule addition des PIB de la France, de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne est équivalente au PIB chinois.

Et pourtant, la place tenue par l’Europe ne se retrouve guère dans l’équilibre des forces. L’Europe privée d’un cadre politique, social et fiscal commun n’assume pas le rôle qui lui revient, c’est-à-dire imposer son modèle au monde comme ont pu le faire, avant elle, les États-Unis et la Grande-Bretagne. La contagion en Europe de la crise des subprimes en juillet 2007 puis celle des dettes souveraines à partir de 2010 est une des expressions les plus douloureuses de cette faiblesse. Par cette incongruité de l’Histoire, une crise de la dette privée d’un côté de l’Atlantique a pu se transformer en une crise de la dette publique de l’autre. Ce que l’opinion ressent comme une mondialisation injuste, inégalitaire et contrainte aurait pu être toute différente si l’Europe s’était organisée pour assurer sa mission de leader planétaire. Cette situation est en elle même suffisamment pénalisante pour que l’Europe cesse de se tirer du matin au soir des balles dans le pied. La fiscalité des entreprises en est l’expression la plus douloureuse.

Extrait de "Le nouveau partage" de Claude Posternak, publié aux éditions Fauves.

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