Mais pourquoi François Bayrou est-il encore haut-commissaire au plan ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Emmanuel Macron et François Bayrou.
Emmanuel Macron et François Bayrou.
©GEORGES GOBET / AFP / POOL

Intouchable !

Seul Macron a la réponse à cette question.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La police vient de rendre un rapport accablant sur le fonctionnement des assistants parlementaires du MoDem au Parlement européen. Des emplois fictifs ? Même pas : ils travaillaient en réalité pour le MoDem.

Selon Le Monde, des millions ont été ainsi détournés : les salaires des assistants parlementaires étaient de fait payés par le Parlement européen et non pas par le parti de François Bayrou. C'est une pratique à laquelle il n'est certes pas le seul à s’adonner. Marine Le Pen est dans le même cas que lui. Mais elle n'est pas, que l'on sache, haut-commissaire au plan.

Bayrou a été mis en examen pour cette affaire en 2019. Prévoyant, Macron l'avait déjà contraint à quitter le gouvernement dès 2017. En compensation, le patron du MoDem a obtenu le poste, moins exposé, de haut-commissaire au plan. Une breloque nécessaire. Car sinon...

Sinon quoi ? Sinon, Bayrou aurait pu se fâcher. Tout au long de sa longue, trop longue, carrière politique, il a montré son redoutable savoir-faire. C'est un centriste et en tant que centriste il sait ce que le mot « milieu » veut dire.

Il a pour habitude de se donner, de se louer, au plus offrant. Et il en attend le retour sur investissement qui lui est dû. Un coup à gauche, un coup à droite, mais toujours centriste, toujours du « milieu ».

En 2007, il avait entamé un flirt très poussé avec Ségolène Royal. Puis il se ravisa. « Il se comporta comme un amant qui a une panne », déclara malicieusement la candidate socialiste à la présidentielle. Et Bayrou contribua à faire élire Sarkozy.

En 2017, c'est avec son soutien que Macron devint président de la République. A intervalle régulier et avec constance, il se rappelle à son bon souvenir. Des fois, il parle avec insistance de sa promesse non-tenue d'instaurer le scrutin proportionnel.

D'autres fois, les députés MoDem à l'Assemblée s'abstiennent de voter des textes gouvernementaux. Une façon évidente d'indiquer à Macron leur incontestable capacité de nuisance. Voilà pourquoi Bayrou est toujours haut-commissaire au plan. Vu l'échéance de 2022, il tient Macron par les c.... !

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