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Mais à quoi peut servir le Medef ? Les 3 candidats à la présidence n’ont encore rien dit…
Ils sont trois à avoir été sélectionnés pour briguer la présidence du Medef et succéder à Geoffroy Roux de Bézieux. Chacun a essayé de rallier ses réseaux mais aucun n’a encore dit à quoi pouvait servir le Medef ?
La phase première de la procédure de sélection des candidats à la présidence du Medef s’est achevée ce Week-end par la désignation de trois candidats qui ont obtenu au moins 150 parrainages de leurs pairs. Et ces trois candidats s’affronteront pour l’élection finale du président le 6 juillet prochain.
Trois candidats dont on sait peu de choses si on n’appartient pas au cénacle patronal.
Le favori de cette coursepourrait être le vice-président délégué du Medef, Patrick Martin puisqu’il a recueilli 450 signatures soit 80% des membres de l ‘assemblée générale qui participent à la procédure de désignation.
Face à lui, il aura Dominique Carlach, une entrepreneuse de 54 ans qui avait déjà tenté l'aventure en 2018. Puis Pierre Brajeux qui est issu du monde de la sécurité, puisqu’il est président de la fédération française de la sécurité.
Beaucoup croyaient en un quatrième candidat possible Guillaume Cairou qui n’a pas obtenu les signatures alors qu’il voulait dépoussiérer l’organisation patronale, tel était son programme. C’est à la fois ambitieux , provoquant et très flou.
Elle aurait sans doute besoin d’être dépoussiérée, mais on le dit à chaque mandature. Le Medef aurait plutôt intérêt à rendre plus transparente la sélection des candidats.
Pour preuve, cette première étape qui n’a pas fait l’objet d’une campagne très explicative ni dynamique.
En théorie , tous les patrons peuvent être candidats mais encore faut-il qu’ils soient parrainés. Ceux qui émanent des plus grandes fédérations professionnellesont évidemment le plus de chance d’obtenir le soutien de leurs membres. En tête l’ UIMM , l’union des industries et métiers de la métallurgiequi rassemble notamment tout ce qui touche à l’automobile , la FNB etBTPla fédération nationale du bâtiment et des travaux publics , les industries alimentaires et du côté des services , le gros des troupes viennent de la banque , de l’assurance , et de toutes les professions de conseil, sans parler de la distribution.
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Donc la phase 1 consiste pour les candidats à se rapprocher des fédérations professionnelles et de faire le tour des organisations territoriales … La procédure de désignation est donc très institutionnelle pour ne pas dire relationnelle. D’aucuns n’hésitent pas à dire qu’elle est verrouillée.
Pour la deuxième phase, les choses peuvent être différentes parce que chaque candidat va s’adresser à tous les délégués de l'assemblée générale.
La première question à laquelle les candidats vont devoir répondre portera forcément sur la finalité du Medef . A quoi sert -il ? Parce que hormis tous les patrons qui sont membres de l’appareil patronal , la grandemajorité des chefs d’entreprise s’interrogent sur la vocation première de l’institution patronale. Normalement, le Medef représente le mouvement patronal qui est le contre-pouvoir économique et partenaire officiel du modèle français fonde sur le paritarisme. C’est le Medef qui négocie les accords sociaux , et co-gérant avec les syndicats les grandes institutions sociales , assurance maladie , assurance vieillesse et assurance santé.
C’est le Medef qui négocie avec les syndicats et le gouvernement, les accords-cadres sur l’évolution de salaires et des conditions de travail …
Le problème c’est que depuis une dizaine d’années, le Medef comme les autres syndicats ont perdu une partie de leur pouvoir de gestion au profit de l’Etat. Pour une raison très simple , le modèle paritaire a été incapable de dégager des ressources financières et surtout d’équilibrer les régimes. Le modèle s’est doncretourné vers l’Etat qui a pris la main dans beaucoup de caset notamment les retraites.
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Le monde patronal dans son ensemble attend avec impatience que le Medef soit capable de reprendre l' initiative en accord avec les principaux syndicats . Le problème c’est qu’en dehors de la CFDT ( qui est majoritaire dans le privé ) les autres syndicats ont plus la culture du conflit que du compromis . C’est le cas de la CGT très puissante dans la fonction publiqueet le Medef qui lui n’a pas la main sur la fonction publique.
La situation est donc singulièrement compliquée pour le mouvement patronal. Quoi dire quoi faire ? Il fallait l’habileté d’un Geoffroy Roux de Bezieux pour éviter de souffler sur les braisesdes conflits sociaux.
Le monde des affaires attend évidemment les projets , et le programme qui sera porté par le prochain président . Principalement dans quatre domaines :
1er le domaine des relations avec l'État qui est omniprésent dans la vie économique ; qui veut tout faire et tout seul. Et qui a laissé gonfler les dépenses publiques à presque 60 % des richesses créées .
2e Le Medef ne doit pas se contenter de dénoncer l’obésité de l’Etat ( c’est très facile et très démagogique ) il doit aider l’État à maigrir,c’est-à-dire encourager les délégations de services , les privatisations et surtout relancer le contenu du paritarisme;le Medef doit reprendre ses responsabilités dans le cadre de la politique sociale.
3e le Medef a forcément son mot à dire et ses propositions à faire sur les grandes réformes structurelles que la France a tant de mal à lancer parce que le monde de l' entreprise est partie prenante.
L’enseignementqui a besoin de filières d’insertion.
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La santé qui est de plus en plus co-financée par les mutuelles complémentaires . L’entreprise et les salariés paient mais en échange veulent cogérer l’offre de soins et de services.
Les grandes mutations digitales et environnementales. Les entreprises sont là aussi parties prenantes parce qu’elles en ont besoin. Leurs salariés et leurs clients sont demandeurs mais comme souvent,les entreprises sont confrontées à un faisceau de normes et de règlementation qui ne les encouragent pas.
4e le Medef a enfin besoin de réagir aux problèmes sociétaux qui interagissent sur la vie économique. Au-delà de la RSE qui s’est installée dans la plupart des entreprises, les questions d’égalité hommes/femmes et le wokisme envahissant ont besoin de driver et de décryptages.
Sur toutes ces questions, le président du Medef va devoir apporter son éclairage et vérifier qu’ il correspond aux besoins du plus grand nombre de chefs d’entreprise. Le président du Medef ne fait pas de politique. Mais il doit forcément vérifier que la politique ne perturbe pas trop la vie de l’entreprise.
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