Lettre ouverte aux sénateurs : ne mettez pas les entreprises à l'index<!-- --> | Atlantico.fr
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La réforme des retraites du gouvernement est examinée au Sénat à partir de ce mardi 28 février.
La réforme des retraites du gouvernement est examinée au Sénat à partir de ce mardi 28 février.
©BERTRAND GUAY / AFP

Réforme des retraites

Le Sénat va examiner le projet de réforme des retraites, à partir de ce mardi 28 février 2023 en commission, puis dès le 2 mars dans l’hémicycle. De nombreux freins au recrutement des seniors et à leur maintien au sein des entreprises doivent être levés.

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

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Les débats à l’Assemblée nationale ont été utiles sur au moins un point : le rejet de l’index senior.

Les entrepreneurs du Mouvement patronal ETHIC s’opposent eux aussi fermement à cet index qui viendrait contraindre nos entreprises déjà fragilisées. Nos TPE/PME subissent quotidiennement l’ajout de nouvelles normes et de lois supplémentaires, il ne faut pas en ajouter.

Nous travaillons sur des propositions concrètes faites par les entrepreneurs de terrain et leurs salariés pour mieux intégrer et conserver les seniors au sein de nos entreprises. Le fruit de ce travail en collaboration a permis d’identifier et de faire émerger plusieurs solutions concrètes que nous nous proposons de mettre à disposition des sénateurs. 

Ainsi, la suppression de la possibilité de partir en retraite anticipée est -elle une priorité. Certaines entreprises abusent de ce mécanisme avec bien souvent l’accord de leurs salariés. Il faut donc prioritairement que Pôle Emploi supprime le recours à cette possibilité qui est un appel à profiter du système.   

Sur demande du salarié, il faut accepter le principe de mi-temps dégressifs sur 2 ou 3 ans, sur mesure, en accord avec les entreprises. Ce mi-temps permet au senior de bénéficier d’une transition plus souple et moins brutale vers la retraite et ce mi-temps peut être une occasion de transmission vers les plus jeunes, ce qui a tendance à disparaitre et a des conséquences très regrettables, la mémoire d’une entreprise doit s’entretenir.

Pour conserver nos seniors en poste, il faut surtout mettre en place rapidement l’aménagement de formations dans les emplois du temps (informatique, réseaux sociaux, formation des seniors sur la digitalisation etc…).

Un frein au recrutement de senior est évidemment leur salaire plus élevé. Une partie pourrait être prise en charge ou compensée par une baisse de cotisations afin d’encourager leur embauche. Ce recrutement doit être favorisé par la création d’un CDD de 5 ans par exemple, renouvelable, réservé aux seniors à partir de 55 ans (charges allégées).

Il faut toutefois rappeler encore, que plus l’âge de la retraite est reculé, plus on recrute des salariés plus âgés (vérifié dans tous les pays d’Europe).

Il faut impérativement revoir le report de l’inaptitude sur le dernier employeur. Une entreprise n’a pas à subir seule financièrement la prise en charge de toute une vie de travail d’un senior.

Une deuxième activité professionnelle à mi carrière : il faut vraiment prendre en compte la pénibilité des emplois et donc prévoir une deuxième carrière pour les seniors dès l’apprentissage. Pour cela la fédération de l’enseignement privé travaille avec les entrepreneurs pour que cette possibilité soit prise en considération et proposée PENDANT LES ETUDES. Cette double formation permet de redonner le goût du travail. Avec la possibilité d’une deuxième carrière les salariés seront plus enclins à travailler ou à changer de secteur. Ce discours, pour retrouver une vraie valeur du travail, doit être donné par le politique et par des entrepreneurs dès l’école. Ce ne sont pas les imprécations assorties de punitions qui vont améliorer les choses.

Enfin, à l’inverse et sans cohérence aucune, persister à maintenir un âge de départ à la retraite obligatoire pour certains «  trop âgés » sur le plan administratif est absurde et contre-productif. Laissez-les travailler plus !  Exemple : Un philosophe de 72 ans ne peut pas donner un cours à la Sorbonne mais en donne à travers toute la France dans le privé… sans parler des médecins qui ne peuvent rester à l’hôpital après 70 ans

Les entrepreneurs travaillent donc concrètement pour garder les plus âgés. Il faut au moins leur laisser une chance avant d’IMPOSER pour SANCTIONNER.

Espérons que les sénateurs feront preuve de sagesse et de confiance dans les chefs d’entreprise, ce qui hélas manque tant à notre République…

Sophie de Menthon, Présidente du Mouvement ETHIC
Et les adhérents du Mouvement ETHIC

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