Les GAFAM, champions du monde boursier en 2023, ne monteront pas jusqu'au ciel<!-- --> | Atlantico.fr
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Les plus grandes stars de la tech américaine dominent depuis plus de 10 ans la vie économique mondiale et alimentent surtout la chronique boursière internationale.
Les plus grandes stars de la tech américaine dominent depuis plus de 10 ans la vie économique mondiale et alimentent surtout la chronique boursière internationale.
©SEBASTIEN BOZON / AFP

Atlantico Business

Pour les marchés financiers internationaux, l'éventualité d'un effondrement en bourse des grandes valeurs de la tech américaine relève d'un film catastrophe, sauf que « les arbres ne montent pas jusqu'au ciel ». Les risques de dérapage existent.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Les plus grandes stars de la tech américaine dominent depuis plus de 10 ans la vie économique mondiale et alimentent surtout la chronique boursière internationale. Si l'on prend Apple, Microsoft, Amazon, Google, Meta (Facebook), Tesla, auxquels il faudrait ajouter Nvidia, qui est devenu en moins de 5 ans le leader mondial de l'intelligence artificielle avec tout ce qui tourne dans cette sphère en plein développement, le cloud, ChatGPT, tous les secteurs industriels et de service sont impactés.

L'écosystème généré par ce secteur règne sur l'économie américaine mais permet à cette économie américaine d'exercer son leadership sur l'économie internationale. Si l'on regarde toutes les entreprises qui travaillent ou gravitent dans l'orbite de ces entreprises colossales (avec les opérateurs téléphoniques, les spécialistes du spatial ou de la construction aéronautique, les industries de la défense), on constate que leur valeur boursière a doublé en 2023, alors que la moyenne de progression des valeurs boursières était déjà de plus de 20 %.

En bref, la valeur boursière de ce secteur avoisine en ce début d'année les 15 000 milliards de dollars, c'est-à-dire que le prix total de cet échantillon d'entreprises américaines est supérieur à l'ensemble des sociétés cotées en Europe. Le club des grandes valeurs américaines pourrait ainsi se payer la totalité des plus beaux fleurons de la bourse de Londres, de Paris, de Milan et de Francfort. Autant dire qu'ils sont leaders de l'économie mondiale. Le cœur de la puissance américaine est là. Ce qui explique au passage la force et la crédibilité du dollar qui n'a pas de monnaie concurrente dans le monde et qui permet aux Américains de lever des fonds en dollars partout sur la planète. Qu'on soit Chinois, Russe ou Africain, on aura confiance dans le dollar. Et qu'on le veuille ou non, qu'on soit ami ou adversaire, on a intérêt à ce que ce système économique reste en équilibre.

C'est la raison pour laquelle le risque d'un effondrement des valeurs de la technologie d'origine américaine appartient à la science-fiction spécialisée dans les scénarios catastrophes. Cela dit, cette situation unique à l'échelle de l'histoire humaine n'est pas sans risques. A priori, les futurologues voient trois grands risques.

Le premier serait évidemment le risque de guerre mondiale, déclenchée par une attaque nucléaire, puisque tous les systèmes nucléaires sont reliés entre eux. L'attaque de l'un déclencherait la réaction d'un autre plus vite encore. En quelques minutes, plus de la moitié de la population du globe serait décimée. Les effets seraient tellement graves que tout le monde se protégerait et se dissuaderait de l'utiliser. C'est la propre de la dissuasion nucléaire. La gravité de l'effet nucléaire est telle qu'elle interdit à tout le monde de l'utiliser. Sauf que le monde n'est pas à l'abri d'un accident.

Le deuxième risque est sans doute celui d'une catastrophe naturelle à l'échelle du continent américain ou mondiale. Ce risque-là est examiné et mesuré dans tous les pays et dans toutes les organisations internationales, mais il est prévisible donc il est corrigeable. D'où les efforts faits actuellement dans le monde pour freiner le réchauffement climatique et découvrir des énergies de substitution. D’où les debats aussi parce que personne n’est sure des agenda ni du rythme d’évolution .

Le troisième type de risque est d'ordre cyber. La cybersécurité est actuellement le sujet qui préoccupe le plus les gouvernements et surtout les entreprises. Les systèmes sont très interconnectés mais très fragiles. Ils sont en risque de dysfonctionnement et de paralysie en permanence. Pour conjurer le risque cyber, il faudrait une collaboration internationale. Actuellement, elle n'est pas envisageable compte tenu de la fragmentation internationale.

Reste le risque conjoncturel qui peut toucher tel ou tel acteur de la tech. Apple peut dérailler sur le lancement de son prochain produit, Tesla peut ne pas réussir l'un des nombreux paris fous de son président Elon Musk... et personne dans le secteur n'est à l'abri de réactions politiques qui peuvent se produire contre l'impérialisme de ces grandes entreprises. Tout est possible certes, mais ces entreprises mondiales ont accumulé tellement de cash, elles ont une telle puissance de frappe, qu'elles peuvent très vite trouver des alternatives et des diversifications.

D'autant que la grande force de ces entreprises, c'est leurs moyens de recherche et leur capacité d'innovation. La période que nous vivons actuellement est historique dans la mesure où ces grandes entreprises ont les moyens de répondre à la plupart des difficultés qui peuvent perturber le développement humain. Des questions de santé aux problèmes d'environnement. La force de frappe des entreprises leaders mondiales, c'est leur capacité à mobiliser l'intelligence. Machiavel disait la même chose des princes qui nous gouvernent. Ils doivent être intelligents. Mais il ajoutait aussi que la seule chose dangereuse, c'était la bêtise humaine. Et la bêtise c’est comme le diable, elle se loge dans les détails.

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