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La science des bâtiments bons pour la santé, cet héritage positif que le Coronavirus pourrait nous laisser (à supposer que la France finisse par s’y intéresser)
©PASCAL PAVANI / AFP

Impact positif

Les conséquences de l'épidémie de coronavirus poussent les architectes à adapter la façon dont ils pensent les bâtiments.

Ania Brault

Ania Brault

Ania Brault est cofondatrice de LABOPOP, le LABOratoire des Projets Optimistes, une agence d'architecture basée à Paris.

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Atlantico : En quoi le Covid-19 a-t-il révélé l’importance d’une conception intelligente des bâtiments, et notamment des bureaux d’entreprise ?

Ania Brault : Cette question renvoie à la notion d'abri-souverain théorisée par l'architecte Auguste Perret. Celle-ci soutient qu'un bâtiment doit être pérenne tout en pouvant évoluer selon les contextes et les fonctions qu'on lui attribue. Aujourd’hui les bâtiments que l'on construits ne sont pas forcément voués à durer des siècles, à cause d'une logique d'économie de la construction notamment. Les bâtiments qui ont un potentiel de mutation vont pouvoir anticiper des surfaces de bureaux qui vont se libérer à cause du télétravail qui va rentrer dans les mœurs. On va se retrouver avec des surfaces de bureaux libres qui vont devoir muter, soit vers un autre type de tertiaire, soit vers du logement, ce qui répond à une forte attente. 

Quels éléments sont à prendre en compte pour considérer pour considérer qu’un bâtiment est sain ? Comment intégrez-vous ces éléments dans votre travail lors de la conception d’un édifice ? 

Pour construire un bâtiment sain, on pense toute de suite aux matériaux utilisés ou à l'énergie qui l'alimentera. En vérité, c'est toute une magie d'architecture à mettre en place pour que les gens se sentent bien quand ils arrivent dans leur espace. On joue avec la perception des espaces, la gestion de la lumière naturelle et artificielle notamment, pour créer un espace agréable. Si on y passe plusieurs heures par jour, c’est important de s’y sentir bien. C'est aussi ça le métier d'architecte.

L'acoustique est également primordiale et on fait des progrès énormes dans ce domaine. Cela permet de retrouver du calme dans un milieu urbain par exemple. C'est aussi ça qui a marqué les gens pendant le confinement : le silence dans Paris sans le bruit des voitures, le chant des oiseaux, etc.

Les environnements qui imitent le monde naturel permettent-ils d’améliorer la concentration et de renforcer le système immunitaire ?

Il y a effectivement une tendance inspirée du biomimétisme qui vise à s'inspirer de l'environnement naturel pour créer un bâtiment. Mais ce qu'on fait beaucoup c'est, davantage qu'imiter, faire une ouverture vers la nature afin que celle-ci entre naturellement dans le bâtiment. On est souvent confrontés au problème de maisons construites en début du siècle qui sont surélevées par rapport au jardin. L'enjeu est de les relier à leur jardin et à la nature. Dans l'architecture, la nature ne peut pas être ignorée et un bâtiment ne doit pas être 100 % artificiel.

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