La pub, cette ennemie des anti capitalistes qui a pourtant une vraie utilité sociale <!-- --> | Atlantico.fr
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Un employé, attaché à la maintenance des voies, travaille de nuit dans un couloir du métro dans la ville de Lyon.
Un employé, attaché à la maintenance des voies, travaille de nuit dans un couloir du métro dans la ville de Lyon.
©JEFF PACHOUD / AFP

Décision écologique ?

La métropole de Lyon a annoncé la fin de toute publicité dans les couloirs du métro de la ville.

Aurélien Véron

Aurélien Véron

Aurélien Véron est président du Parti Libéral Démocrate et auteur du livre Le grand contournement. Il plaide pour passer de l'Etat providence, qu'il juge ruineux et infantilisant, à une société de confiance bâtie sur l'autonomie des citoyens et la liberté. Un projet qui pourrait se concrétiser par un Etat moins dispendieux et recentré sur ses missions régaliennes ; une "flat tax", et l'ouverture des assurances sociales à la concurrence ; le recours systématique aux référendums ; une autonomie totale des écoles ; l'instauration d'un marché encadré du cannabis.

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Atlantico : La mairie écologique de Lyon interdit la publicité lumineuse dans les transports en commun. Pourtant, la publicité a de nombreux intérêts économiques. Pouvez-vous nous expliquer lesquels ?

Aurélien Véron : La publicité joue un rôle crucial dans l'information des consommateurs, en mettant en avant les produits et services proposés par les entreprises privées. Elle permet de sensibiliser aux innovations et stimule la concurrence sur le marché.

Cette transmission d'informations ne se limite pas aux entreprises privées ; les services publics et les institutions culturelles, comme les théâtres, utilisent également la publicité pour communiquer. Par exemple, des livres peuvent être promus grâce à des campagnes publicitaires.

En résumé, tous les acteurs de la société proposant des biens ou des services peuvent communiquer directement avec les citoyens, notamment à travers les supports publicitaires présents dans les transports en commun et sur les panneaux d'affichage. Certaines publicités, telles que celles avec les slogans marquants comme "Demain, j'enlève le bas" ou "Demain, j'enlève le haut", restent gravées dans les esprits, illustrant l'impact de la publicité sur les consommateurs. Des services novateurs, tels que les livraisons à domicile et la plateforme Airbnb, ont également bénéficié de campagnes publicitaires pour leur lancement et leur expansion.

L'abandon de la publicité va forcément créer un manque à gagner ? 

Il est estimé qu'il pourrait s'agir de 50 à 60 millions d'euros au total, incluant à la fois la publicité imprimée et celle diffusée sur des supports lumineux, sans se limiter à cette dernière.

Ainsi, la publicité représente une source de revenus considérable pour la mairie, mais également pour certains chantiers de préservation du patrimoine, lesquels sont parfois financés par le ministère de la Culture. Des exemples de cette pratique ont été observés, notamment au Louvre. Il est raisonnable de supposer que d'autres institutions nationales, telles que les musées à Lyon, bénéficient également de revenus publicitaires, indépendamment des revenus de la ville.

En résumé, la publicité soutient financièrement diverses entités, des panneaux dans les rues qui contribuent à l'entretien des infrastructures routières aux bâches d'échafaudage qui financent les travaux de construction.

Par conséquent, la publicité revêt une importance financière tant pour la ville que pour les entités municipales qui en dépendent, mais qui ne sont pas forcément comptabilisées dans les finances municipales. Elle est également cruciale pour l'État lui-même. Les recettes issues de cette source de revenus contribuent indirectement à alléger la charge fiscale des citoyens. En effet, ceux qui s'opposent à la publicité sont souvent en faveur de dépenses publiques plus élevées, ce qui nécessiterait une augmentation des impôts.

En conclusion, toute diminution des revenus publicitaires sera probablement compensée par une augmentation des impôts, ce qui reflète une vision critique de la publicité comme une source de financement essentielle.

La Mairie de Lyon motive sa décision en expliquant que c'est une décision écologique. Que pensez-vous de cette décision ?

C'est un argument sans fondement, étant donné que l'électricité française est la plus écologique d'Europe et même du monde.

Les émissions d'énergie sont négligeables. De plus, les LED ont une durée de fonctionnement de plusieurs dizaines de milliers d'heures, ce qui invalide complètement cette critique.

En réalité, c'est simplement une tactique visant à freiner le progrès, à entraver la diffusion d'informations plus dynamiques et engageantes. C'est purement trompeur.

Ce genre d'argument nuit également à l'image des défenseurs de l'environnement auprès des Français. En se concentrant sur des mesures gadget, clairement hors-sujet et dénuées d'intérêt écologique, ils affaiblissent la crédibilité des véritables enjeux écologiques. En criant au loup sur des détails mineurs, ils perdent l'attention sur des questions bien plus urgentes.

Il est important de souligner que ce n'est ni l'énergie ni les affiches lumineuses qui sont à blâmer pour la pollution. En France, l'énergie est propre et les affiches lumineuses n'ont qu'un impact minime.

Dans l'ensemble, cette attitude est tout simplement ridicule. Nous assistons à une pseudo-écologie défendue par des mouvements anticapitalistes qui utilisent l'argument écologique pour attaquer le capitalisme. Leur intérêt n'est pas l'écologie ni la préservation de la planète, mais plutôt de remettre en question le fonctionnement de l'économie de marché et les libertés qui en découlent.

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