L’été meurtrier. Comment la France et l’Europe se sont encore enfoncées sous la chaleur<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
Les prix des carburants montent en flèche depuis le début de l'été.
Les prix des carburants montent en flèche depuis le début de l'été.
©FRED TANNEAU / AFP

Les Entrepreneurs parlent aux Français

L’été a été meurtrier, et l’occasion de réaliser à quel point notre continent, la France en tête, est un échec permanent, que nous devons à des responsables irresponsables, rattrapés par la patrouille.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

Voir la bio »

Habituellement la rentrée est l’occasion de retrouver un tableau d’école vierge de toute écriture, une sorte de coup d’éponge sur le passé, salutaire pour les politiques parfois, qui profitent alors quelques semaines, d’une opération « mémoire effacée » qui leur convient plutôt bien. Pas cette année. L’été a été meurtrier, et l’occasion de réaliser à quel point notre continent, la France en tête, est un échec permanent, que nous devons à des responsables irresponsables, rattrapés par la patrouille.

Faire la liste de ce qui m’a fait bondir serait trop long pour cet article de reprise, alors pour que je puisse, moi aussi, repartir d’un bon pied, j’ai décidé de ne pas trop me fatiguer (toutes mes excuses) et d’aider la plume à se réchauffer (même si la canicule en France y contribue largement), avant de me relancer dans des diatribes un peu noires, souvent caustiques, parfois cyniques, mais généralement réalistes.

Au palmarès de la déroute, la disparition des PME, le chômage des entrepreneurs. Nous avons battu cet été, tous les records de chômage des entrepreneurs. Jamais n’avait-on, de l’histoire de ce mot inventé par la France et assassiné par les politiques, connu une telle détresse. Et quand je dis chômage, je veux dire, sans activité, car les entrepreneurs ne touchent pas le chômage ! On souhaite qu’ils prennent des risques, que leur vie en dépende, qu’ils créent des emplois, oui, mais jamais de leur lancer une bouée quand ils échouent, y compris quand ils le doivent au gouvernement.

Car le taux monstrueux de faillite des PME et le chômage des entrepreneurs, est la conséquence d’une seule chose : la panique de la France pendant le Covid. Panique que je dénonçais dans mon livre début 2021, au risque d’être taxé de « complotiste » (insensé), et dont je décrivais les effets 2 ans avant, et notamment la faillite qui s’en suivrait. Les mauvais commentateurs s’extasiaient devant le fantastique chômage partiel et les mesures d’accompagnement, PGE et autres sparadraps, dont n’importe quel gamin sortit du système scolaire, aurait prédit l’effet boomerang.

Eh bien, il est là cet effet, et nous le prenons en pleine figure. Pire, les PME qui tombent, sont les plus grosses. Ce n’est donc pas simplement leur nombre qu’il faut comparer d’une année à l’autre, mais le nombre de salariés qu’ils laissent aussi au bord de l’autoroute des vacances. Ils viennent ainsi rejoindre les honteux abandons de chiens et autres animaux domestiques, car c’est ainsi que nous traite la France et son Gouvernement. Pour avoir cédé à la panique, nous récoltons la faillite.

Le pétrole. Ni pétrole, ni idées. Le pétrole est à 80$, la belle affaire ! L’essence à la pompe devrait donc se situer aux alentours de 1.4 euro le litre, mais vous payez près de 2 euros. Et cela ne choque personne ? ici aux USA on le paie 3 fois moins cher. Le même ! A Abidjan on le paie 1.2 euros. Au brésil un peu moins encore. Et vous pensez que ce n’est pas fait exprès ? Que le prix du pétrole sur les marchés en est la cause ? Non ! Il y a un gouvernement aux abois, qui cherche à se refaire sur votre taux pour tenir sa promesse de ne pas augmenter les impôts. Ce que vous payez à la pompe ce n’est pas la hausse du baril, c’est l’hypocrisie et le mensonge. Un impôt caché, qui ne figure pas dans les statistiques. La France n’était pas le pays des révoltes ? Désormais un pays de moutons semble-t-il.

L’impôt foncier. Anne Hidalgo, toujours en avance quand il s’agit de gabegie, de démagogie et d’incompétence, avait lancé la « mode » de l’augmentation de l’impôt foncier. Jusqu’à 25%. Rien que cela. Certainement pour récompenser une brillante politique de travaux utiles et interminables, une ville ravagée par les aberrations de la circulation, le renflement de la présence des migrants dans les rues, bien loin de l’image qui faisait rêver les touristes du monde entier. Désormais, comme toutes les mesures faciles qui mettent le contribuable à genoux, la mode de l’augmentation bat son plein. Les communes vont s’offrir, en moyenne, une augmentation de 8%. Brillant !

La French Tech. Comme le chanteur de Johny Halliday, abandonné ! Plus de capital. Moins de valorisation. Plus de chômage en vue. La fameuse « start-up nation », concept volé par Emmanuel Macron à la seule véritable start-up nation, Israël, s’échoue sur l’hôtel, à nouveau du post-covid. La crise financière a emporté notre petit capital et ses investisseurs. La somme ridicule affectée (900M) à l’intelligence artificielle, une mesure gouvernementale annoncée à grand renfort de communication pendant Vivatech, est la preuve la bêtise, elle, ne l’est pas (artificielle). Le quantique ? Personne. L’espace ? Personne. Les USA, ce que peut savent, sont également allés en Chine cet été, pour lancer une sorte de Yalta de l’IA. Qui en est totalement absent ? L’Europe. Sans surprise.

Je pourrais également vous entretenir de la catastrophique position de la France en Afrique, qui a même réussi à se faire « jeter » du Maroc, qui ne veux même pas de nous sur le front humanitaire, malgré la dureté du séisme récent. Mali, Burkina, Niger.. la dégringolade que j’ai déjà eu l’occasion de commenter régulièrement ici, se poursuit, avec l’aide « amicale », il est vrai, de la Russie et de la Chine. Nous ne pesons plus rien sur l’échiquier, les BRICS ont doublé de taille cet été, préfigurant notre diminution de moitié, et surtout la dépendance que nous allons subir, à moins de 10 ans, sur le front des terres rares, métaux précieux, ressources naturelles. Nous serons les nouveaux esclaves. Tout s’est accéléré, pendant que nous pensons que le front est en Ukraine, la Russie prend le pouvoir…….en Afrique.

Bien vu l’aveugle, comme disait un comique bien connu. Je pourrais vous parler de tant de choses en cette rentrée.

Mais le plus pitoyable, c’est certainement le manque de retenue de certains politiques, dont la cupidité n’a d’égal que le manque de dignité. Alors que l’inflation rampe, que la pauvreté s’accroît, que les secteurs clés sont au bord de la déroute, il existe encore des « petits » ambitieux, des politiques qui pensent à eux avant toute chose, qui, 4 ans avant la prochaine présidentielle, estiment judicieux de préparer ouvertement et outrageusement leur candidature. C’est une honte.

Malgré leur inefficacité totale sur le front de l’immigration, de la sécurité, de la criminalité, au lieu de baisser la tête, demander pardon et travailler, ils rassemblent « leurs soutiens » en vue de 2027. Merci à Élisabeth Borne, d’avoir recadré le mécréant. Protégé par Sarkozy, qui n’intéresse plus que lui-même et enchaîne commentaires ridicules sur commentaires ridicules, sur à peu près tous les sujets et se rêve en faiseur de roi après être devenu valet, il se pense déjà en haut de l’affiche. Il en était de même pour Copé et Valls, et heureusement, le temps sait remettre à leur place ceux qui ne mérite que de disparaître. C’est un peu long pour Hidalgo, mais c’est inexorable. Accrochez-vous, la fausse-vraie récession arrive, et cette situation historique, qui échappe à toutes les règles habituelles, nous rappellera chaque jour qu’au prochain virus, il faudra continuer à vivre et non se terrer.

Bonne rentrée !

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !