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L'essayiste Eric Zemmour assiste à la table ronde « Publicité et famille » lors du quatrième sommet démographique dans un centre culturel à Budapest le 24 septembre 2021.
L'essayiste Eric Zemmour assiste à la table ronde « Publicité et famille » lors du quatrième sommet démographique dans un centre culturel à Budapest le 24 septembre 2021.
©ATTILA KISBENEDEK / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

Il faut se rendre à l’évidence, Eric Zemmour est devenu un sujet plus envahissant que le Covid, et à l’approche des élections présidentielles, il serait étrange de ne pas se poser la question de sa compatibilité avec le monde de l’entrepreneuriat.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Si l’on considère l’aversion ou l’indifférence assez générale des entrepreneurs pour Marine Lepen, il serait intéressant de voir si le journalisme et le politiquement correct qui placent Zemmour à l’extrême-droite, par paresse et facilité à mon sens, croisent l’opinion des français et notamment de « ma » chapelle économique.

J’ai donc procédé à un petit sondage, absolument aléatoire, sans prétention, mais sur un échantillon représentatif, (on est certainement loin des modèles intelligents des sondeurs, si intelligents néanmoins qu’ils sont tous à côté de la plaque à chaque élection ou presque) mais cela donne quand même une idée. Je suis entouré d’amis et connaissances que je crois pouvoir décrire comme humains, intelligents, ouverts, tolérants et plutôt raisonnables, leur position est donc d’autant plus intéressante à étudier.

En préambule, à titre personnel, je trouve la présence d’un homme comme Zemmour, en clair un non-énarque, intelligent et cultivé, articulé et constant, assez indispensable à ce moment de notre histoire politique. La campagne avait besoin d’air frais. Elle promettait d’être asphyxiante, emplie de vieilles gloires et d’un Président qui applique les méthodes marketing américaines, avec moins de moyens néanmoins, pour s’assurer de transformer son braquage de 2017 en une forme d’épisode 2 politique à la Casa de Papel, faute d’adversaire à la hauteur. Du coup l’incursion d’un joker aussi puissant, apporte à cette campagne un véritable attrait, que les scores explosifs de chacun de ses passages, confirment de façon stupéfiante. Leçon n°1 : La France attend autre chose, un autre discours, une vérité crue, sur un sujet laissé sous la moquette depuis trop longtemps, et un personnage éduqué pour le porter. Quand on considère la lobotomie qui semblait la norme depuis le Covid, voir que les français reprennent goût aux neurones et aux sujets de fonds, rassure !

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Ensuite, voir que notre minable CSA a dopé le poids de la parole Zemmourienne, en tentant de le censurer, dans un pays dit démocratique, est un pied de nez intéressant à ces organismes d’un autre temps, qui sont devenus les censeurs du politiquement correct, comme un politburo des années soviétiques. La liberté comme l’air, finit par trouver son chemin et l’histoire se répète en ce que les « réprimés » gagnent toujours en publicité, quand ils sont censurés.

Enfin, intellectuellement, entendre des débats de ce niveau, rappelle que la France a eu des ampoules au plafond, à savoir les Lumières, et que ces débats redonnent une vie à des ampoules que l’on pensait inutilisables. Face à Mélanchon, Minc ou Attali, un régal pour ceux qui pensent que la lecture éveille, et surtout, le plaisir de voir à quel point ceux qui se pensaient les parangons de la pensée, comme Attali ou Minc, ne parviennent pas à tenir 10mns contre le nouveau Cassius Clay du paysage politico-médiatique.

Et plus que tout, tenter, ce qu’il n’a pas encore totalement réussi, de faire comprendre que l’on peut demander à chacun de s’assimiler au pays qui les abrite, sans être raciste, et qu’il ne s’agit pas de rejeter « l’étranger » comme le pense Attali qui décidément décline, mais d’accueillir avec plaisir la diversité tant qu’elle souhaite consolider et enrichir notre modèle, plutôt que de le détruire. L’enjeu va donc être pour lui, de faire comprendre que le Zemmourisme n’est pas un mouvement raciste, mais un mouvement de paix et d’unité. Ce qu’il est en train de réussir si l’on considère la « géographie » et « l’origine » d’un entourage divers, qui s’étoffe chaque jour autour de lui, et que l’on peut difficilement taxer de dangereux racistes ou extrêmes, contrairement à nombre de ceux qui entouraient papa Lepen et encore récemment sa fille ou sa nièce. Le thème de l’Islamisation aurait dû être le thème de tous les Partis. Il sera cette fois bien de la partie, sans que plus personne ne puisse se réfugier derrière des mots faciles, des concepts fumeux et vides !

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Alors, puisque vous brûlez d’impatience, que pensent nos amis entrepreneurs, de ce candidat présenté comme extrême ? D’accord, je mets fin au suspense, autour de moi, ils sont plutôt favorables à sa présence, et parmi eux, une partie assez conséquente, est même prête à y prêter main forte. Étonnant ? Pas tant que cela. Pourquoi ?

Raison 1 : La prospérité est plus accessible dans un pays en paix, que dans un pays qui se déchire. Bien entendu les crises génèrent aussi des fortunes toujours plus fortes, le covid en est la preuve, qui a propulsé encore un peu plus les riches vers l’hyper-richesse et les pauvres vers l’extrême pauvreté. Mais ce déchirement croissant nourrit de futures crises qui sont mauvaises pour le business.

Dès lors, les entrepreneurs aimeraient que la France reprenne confiance en elle, se dote d’une vision commune et éviter qu’une trop large partie de sa population souhaite au contraire imposer une vision d’un autre âge de ce que doit être le progrès, la place de la femme, de l’intelligence, de l’occident, et des valeurs qui nous animent. Ainsi, le fait qu’une personne ait le courage d’appeler un chat un chat, face à cette masse politique hypocrite qui préfère enfouir nos prières sous les tapis d’islamistes envahissants, qui terrorisent, sur notre sol, ceux qui leur résistent et voilent les femmes et la démocratie, est pour les entrepreneurs, une bonne nouvelle.

Ils n’approuvent pas forcément tous les propos de Zemmour, c’est bien normal, mais ils estiment qu’il faut une voix et un profil comme le sien, le profil d’une personne dont les ancêtres se sont assimilés à un pays qu’il aime et qu’il pense voir partir en lambeaux, trouve plutôt assez majoritairement leur assentiment.

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Raison 2 : L’entrepreneur aime l’homme ou la femme qui ne reculent pas devant la prise de risque. Pour le coup, il est indéniable que Zemmour est livré aux coups les plus bas, les interviews les plus méticuleuses, à un niveau qu’aucun autre candidat ne subit. Il est amusant de voir la tolérance médiatique face à la médiocrité politique et son acharnement face à ceux qui ne pratiquent pas la langue de bois. Monter un parti, monter une entreprise, c’est prouver au monde qu’une vérité que la majorité pense non existante, peut devenir une part indissociable de la vie quotidienne de chacun. Alors, là encore, l’écrasante majorité de mon entourage salue le courage de l’initiative et souhaite encourager, ou soutenir ce type d’initiative, alors que cela semble pourtant voué à l’échec, et que s’y impliquer de façon visible reste un exercice quasi impossible, tant la puissance du politiquement correct chez les grands groupes, risquerait de leur faire perdre des clients, des marchés. Soutenir le politiquement incorrect, est une seconde nature chez l’entrepreneur « disrupteur », dès lors le soutien à Zemmour paraît assez naturel à nombre d’entre eux.

Raison 3 : L’entrepreneur est un être assez prompt à vouloir abattre les consensus mous, les dogmes maintenus par paresse, les idées censées être sans limite précise de consommation. Il est un peu anarchiste, ainsi il se sent proche de tous ceux qui remettent en cause un système, un monopole, la main mise… Zemmour, en ce sens, est un écho à leur attitude.

En conclusion, la majorité de « mes » entrepreneurs, sont plutôt favorables à un joker, un animateur de débats de fonds, un « rentre-dedans », en espérant qu’il puisse faire un « strike », s’il est capable de quitter le seul terrain de la « culture et de l’identité » pour aller surfer sur ces terrains sur lesquels tout le monde l’imagine perdu. Et justement, c’est le dernier point, une partie des entrepreneurs autour de moi, semblent prêts, en sous-main, à lui bâtir un programme économique. Lui susurrer des mesures qui soient cohérentes avec son propos.

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Misère du « fact-checking »
  • Des investissements massifs dans les technologies, modèles économiques et terrains de conquête, qui nous permettent de préserver une indépendance totale, vis-à-vis des USA et de la Chine. De se coordonner avec une Europe enfin dotée de pouvoirs et de raison, afin de continuer à peser plutôt que sombrer.
  • Doper un commerce extérieur par autre chose que d’hypothétiques ventes d’avions militaires, et faire de nos PME, clé de la vie et du développement de nos territoires, l’alpha et l’oméga d’un équilibre positif retrouvé.
  • Libérer les charges de ceux qui ne peuvent plus les assumer, notamment les artisans, commerçants, les indépendants, et les intégrer plus fortement à notre développement. Instaurer une préférence nationale pour les appels d’offre publiques, en développant la notion de proximité, ce qui concilie environnement et territoires.
  • Et tant d’autres mesures, parmi lesquelles l’interdiction d’une région ou d’une ville d’investir dans des mosquées pendant que leurs entreprises périclitent.

Il y a donc nombre d’entrepreneurs prêts à s’engager avec Zemmour, qui ne le feraient jamais pour Marine Le Pen. Cela signifie que ces hommes et femmes y voient une différence majeure que nombre de commentateurs semblent ignorer, bien que les sondages leur tendent chaque jour une évidence limpide du bout de leurs chiffres. Ils ont compris que chercher à rassembler les hommes et femmes autour de valeurs communes, n’était pas du racisme de base, et qu’il souhaite imposer que chacun fasse comme les Juifs ou tant d’immigrés Européens ont fait depuis toujours, à savoir aimer leur pays d’accueil.

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Pour finir sur une touche plus légère, le plaisir de voir Zemmour ringardiser les autres candidats, plaît aux entrepreneurs amateurs de disruption. Sophie Lapix a ainsi rappelé à Xavier Bertrand qui s’était persuadé qu’il marchait sur l’eau, qu’à ce jour les sondages ne le qualifiaient pas pour le second tour, provoquant son écroulement en direct sur le plateau. Ringardiser Marine le Pen est une bonne chose car elle n’est pas à la hauteur de la tâche. Ringardiser même l’Écologie punitive à la française, confine à une forme de jouissance face à ces maires verts, qui rendent leurs citoyens « verts de rage » devant leurs bourdes à répétition. Ringardiser encore plus l’inspectrice du travail Parisienne pour bobos en vélos, reste également un moment de délectation intense !

Zemmour oblige à un ménage de chacun devant sa porte, pour le plaisir de tant de personnes comme ma propre maman, qui a résisté aux persécutions nazies, pour se retrouver à Flers de l’Orne, dans une ville vendue par les édiles socialistes, en échange de voix, à la Turquie de Erdogan, qui y envoient des wagons d’Imams radicalisés, surveillés par les RG, mais laissés en paix, avec l’assentiment conjugué du Maire socialiste, donc, mais aussi du député LR, qui s’accommode de ce Yalta avec son adversaire.

C’est d’abord cette France-là qui va voter Zemmour, si il parvient à confirmer sa candidature, et plus dur encore, à obtenir les 500 signatures. Quoi que.. Mais pas seulement, puisque mon modeste sondage, donne Zemmour bien placé au premier tour dans leurs intentions de vote. A suivre !

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