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« Hamas Lives Matter »
©Daniel SLIM / AFP

En avant la musique !

Telle est la nouvelle trouvaille de nombreux démocrates américains.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Dans les westerns, selon une image bien connue, le pianiste tape sur son bastringue. Les balles sifflent autour de lui. Et il continue inlassablement à jouer du piano. Au-dessus de lui un écriteau : « ne tirez pas sur le pianiste, il fait ce qu’il peut ». 

Joe Biden, lui aussi, fait ce qu’il peut. Les bombes israéliennes tombent sur Gaza, des missiles du Hamas s’abattent sur Israël et le locataire de la Maison Blanche continue à taper sur son piano. Avec la même partition depuis 1948 : l’alliance indéfectible entre les Etats-Unis et Israël. 

Aucun des présidents américains, qu’ils aient été démocrates ou républicains, n’en a jamais varié. Il n’est un secret pour personne que Biden ne raffole pas de Netanyahou. Mais pour autant, il ne veut pas s’affranchir de la règle qui veut que rien ne puisse rompre l’alliance américano–israélienne.

Cette alliance correspond d’ailleurs aux sentiments de l’écrasante majorité du peuple américain. Ce n’est pas pour rien que les Etats-Unis ont inscrit le Hamas sur la liste des organisations terroristes. Mais l’aile très à gauche du parti démocrate est d’un avis différent. 

A sa tête, le sénateur Bernie Sanders. Il s’est adressé à Biden l’interpellant avec véhémence : « Palestinian Lives Matter ». Ce qui, vu ce qui se passe à Gaza, équivaut à dire « Hamas Lives Matter ». Il est soutenu dans sa démarche par la sénatrice Elizabeth Warren et de nombreux élus et militants démocrates leur ont emboîté le pas. Qu’est-ce qui leur a pris de psalmodier ainsi « Gaza mon amour » ? 

La réponse est simple. Pendant des mois les démocrates n’ont cessé de taper sur leur bastringue avec une partition très répétitive : « Black Lives Matter ». A la longue, c’est devenu lassant. Et puis récemment aucun policier blanc n’a tué de délinquant noir. 

Il était donc urgent de changer de mélodie. Mais dès qu’un policier blanc tuera – ça peut hélas arriver – un homme de la même couleur que George Floyd, tout rentrera dans l’ordre. 

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